Chapitre 36 Fractures et disjonctions du pelvis
Ce que vous savez déjà
• Elles sont souvent vues dans le contexte d’un traumatisme violent, d’où la recherche systématique de complications associées (viscérales, vasculaires ou ostéoarticulaires et neurologiques).
Ce que nous pouvons préciser
Leur classification (figures 36.1 à 36.7)
Elle tient compte (classifications de Pennal, Young, Letournel ou de l’AO) :
• du mécanisme de compression ou de cisaillement, créant ou non une lésion des zones de charge et d’appui ;
• de l’association possible de ces différents types lésionnels avec leur retentissement potentiel immédiat sur le contenu de la cavité pelvienne (disjonctions, esquilles, déplacements importants), et secondaire sur la statique lombo-sacro-iliaque, l’articulation coxo-fémorale et la marche, la gravidité et l’accouchement.
Fig. 36.2 Disjonction de la symphyse et des deux sacro-iliaques et fracture d’un aileron sacré : vue ventrale.
Leur bilan radiologique
• Ostéoarticulaire :
– vue d’ensemble du bassin, incidences alaire, obturatrice, sacro-iliaque, mesure exacte de l’écart symphysaire (au-dessus et au-dessous de 30 mm) ;
Leur traitement
Vous avez à votre disposition :
• Le décubitus simple, avec suppression d’appui durant la phase initiale douloureuse et ecchymotique.
• La traction continue transcondylienne forte, à titre de correctif d’une ascension ou du maintien de sa réduction (difficile).
• La réduction orthopédique sur table et sous anesthésie, par traction et manipulations, avec son maintien par :
• L’ostéosynthèse :
– soit par plaque et vis : symphysaire pour maintenir une disjonction réduite, iliaque ou sacro-iliaque pour maintenir une fracture parcellaire déplacée ou fixer une sacro-iliaque lésée (vissage), par voie ventrolatérale sous-péritonéale [***], dorsale ou en percutané ;
– soit par fixateur externe en cadre ou tubulaire avec prise dans les deux ailes iliaques (figure 36.8). Il peut être nécessaire de mettre ce fixateur très rapidement en urgence pour stabiliser les lésions et améliorer l’hémodynamique.
Comment choisir ?
• Plus de 80 % des fractures de la ceinture pelvienne relèvent à notre avis d’un traitement simple :