Chapitre 34 Luxations de hanche
Ce que vous savez déjà
• Toute luxation de hanche nécessite un traumatisme important, qui explique la fréquence des lésions associées locales ou générales.
• La vascularisation de la tête fémorale, souvent malmenée par suite de l’atteinte du pédicule circonflexe médial, est à l’origine des nécroses céphaliques secondaires fréquentes et, de ce fait, justifie entre autres le dogme d’une réduction en extrême urgence.
Ce que nous pouvons préciser
Leur classification
Elle est bien connue et permet de décrire :
• des luxations dorsales, de loin les plus fréquentes (70 à 75 % des cas), avec une prédominance classique pour les formes craniales iliaques (avec un diagnostic clinique en général évident : membre pelvien en adduction, rotation médiale, extension), opposées aux formes caudales ischiatiques (20 à 25 %) ;
• des luxations ventrales, où les formes obturatrices sont, dans notre expérience, plus fréquentes que les formes pubiennes (figure 34.1).
Les lésions associées
Osseuses
• Fémorales :
– après luxation dorsale essentiellement, la tête peut se fracturer en caudal, en médial et en ventral :
– le fragment peut être chondral, détachant une pastille peu épaisse, véritable lésion de râpage (type I de Kelly et Lecerf ou de Lafosse et Chiron) ;
– il peut être beaucoup plus volumineux, toujours à prédominance ventromédiale, attenant au ligament rond mais n’entamant, en général, que partiellement la surface d’appui céphalique (type II), ou évalué en fonction du volume de tête intéressé (1/4, 1/3, 1/2, ou comminutif, selon Lafosse et Chiron) ;
Leur bilan radiologique
Souvent complété sous anesthésie générale, il doit être minutieux, non seulement pour poser le diagnostic de luxation, ce qui est en général évident cliniquement et radiologiquement (sauf dans quelques formes dorsales pures sur un membre polytraumatisé) mais aussi pour déceler les fractures associées de l’acétabulum et du fémur.