Cas 3 Protrusion paracentrale postérieure du disque intervertébral L5–S1 gauche

OBJECTIF

En cas de douleur lombale avec radiculalgie, se contenter de radiographies du rachis lombosacral du bassin de face et de profil serait inapproprié. Il est important de considérer aussi les trois quarts. Le but de tout clinicien devrait être d’obtenir un diagnostic rapide et approprié et non pas d’avoir une attitude d’attente.

PATIENT(E)

Il s’agit d’un homme âgé de 33 ans, musclé et légèrement en surpoids.

ANTÉCÉDENTS

À l’âge de 18 ans environ, il a présenté des rachialgies cervicales et thoraciques hautes liées à un travail de port de charges lourdes. Les radiographies réalisées ont conclu qu’il avait aggravé des séquelles d’un traumatisme du rachis cervical ancien. Il a toujours pratiqué des sports comme le football américain et d’autres sports d’impact jusqu’à ce qu’il soit blessé dans le bas du dos 5 ans auparavant.

L’histoire de la maladie remonte approximativement à 4 ans et demi. Alors qu’il était en train de déblayer du sable et de l’argile afin de couvrir un câble électrique, le rebord de la tranchée s’est effondré. Il n’a pas pu éviter la chute à travers cette tranchée. Au moment de la chute, le bas de son dos a heurté le mur opposé de la tranchée. Celle-ci faisait environ 105 cm de profondeur et 60 cm de large, et il est tombé dedans. Il a continué de travailler durant 2 à 3 heures, pensant qu’il s’était juste « froissé » le bas du dos ; puis il s’est assis et a déjeuné pendant environ 20 à 30 minutes. Au moment de se relever, il a ressenti une douleur intense dans le bas du dos.

DOLÉANCES ET SIGNES FONCTIONNELS (fig. 3.1)

Il s’est présenté avec des douleurs du bas du dos, indiquant le niveau lombosacral, plus particulièrement à droite. Cette douleur irradiait également dans la fesse gauche, à la face postérieure de la cuisse et du mollet, et jusqu’à sa cheville. Ses douleurs radiculaires dans la jambe gauche ont commencé il y a environ 4 ans et demi, soit environ 6 mois après son traumatisme du bas du dos.

Figure 3.1

Le jour de l’accident, il a consulté son médecin généraliste qui pensait qu’un muscle avait pu être contracturé. On lui avait alors dit de prendre 2 jours de congés, ainsi que des anti-inflammatoires, puis de revenir pour une consultation de contrôle. La douleur diminua « un peu » en prenant des anti-inflammatoires et une association paracétamol–codéine.

Il a repris un travail léger mais, au bout de quelques minutes, ses douleurs lombales évoluèrent vers « intenses ». Suite à cela, son médecin généraliste l’adressa à un kinésithérapeute pour 2 semaines de traitement. En association à un traitement anti-inflammatoire, on lui administra 20 minutes de traction quotidienne qui « marchèrent bien ». Il pensait avoir été en arrêt de travail durant environ 2 semaines. Il reprit ensuite un travail léger mais dut arrêter complètement de travailler environ 2 ans et demi après son accident, car il n’existait plus de travail léger adapté à sa condition.

ÉTIOLOGIE

Il a fait une chute dans une tranchée au travail il y a environ 4 ans et demi.

EXAMEN CLINIQUE

En position debout, son bassin est sensiblement équilibré, sans mettre en évidence d’obliquité pelvienne clinique. La percussion des processus épineux est indolore et la palpation profonde des muscles paravertébraux n’entraîne aucune douleur. Les amplitudes de mobilité active du rachis lombal étaient les suivantes.

1. Flexion – elle était limitée d’environ 10 % à cause d’une douleur lombosacrale s’étendant dans la partie postérieure du membre inférieur gauche. La douleur dans la jambe gauche (sciatalgie) ne survenait qu’après une antéflexion douce et précautionneuse.

2. Extension – elle était limitée d’environ 10 % à cause des douleurs lombales.

3. Inclinaison latérale gauche – elle était complète, mais entraînait l’apparition d’une douleur sur le côté droit de L5.

4. Inclinaison latérale droite – complète et indolore.

5. Rotations droite et gauche – normales et indolores.

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