Chapitre 3 Pied plat, pied creux de l’adulte
Analyse radioclinique et déductions thérapeutiques
Introduction
Il s’agit d’un vaste sujet, car les formes cliniques du pied plat et du pied creux sont nombreuses.
Les étiologies du pied creux (varus équin le plus souvent) sont un peu moins nombreuses.
Citons les rares pieds creux post-traumatiques, dus en particulier à des séquelles de fracture-luxation du Lisfranc.
Pied plat
Forme la plus fréquente : le pied plat essentiel de l’adulte
Il peut apparaître à l’âge adulte. C’est le pied plat appelé « trophostatique postménopausique ».
Bien souvent, il succède à un pied plat banal de l’enfance et il faut rappeler la bénignité des pieds plats du jeune enfant qui, fréquemment, se corrigera tout seul ou bien restera presque parfaitement bien toléré toute la vie : on estime que sur 100 pieds plats du petit enfant, 70 guériront tous seuls en quelques années, 30 resteront plus ou moins plats toute la vie, mais que 25 sur ces 30 seront asymptomatiques. Finalement, seulement 5 pieds nécessiteront un traitement (semelles ou interventions chirurgicales).
Aspects radiocliniques du pied plat essentiel
Le diagnostic est essentiellement clinique, reposant sur la constatation d’un affaissement de l’arche médiale appréciable sur un sujet debout en charge.
Les empreintes plantaires peuvent certes confirmer le diagnostic, mais leur intérêt est finalement assez secondaire.
Le meilleur critère radiologique du pied plat est « l’axe de Méary » (ou axe talométatarsien, normalement rectiligne) ; toutefois, insistons sur le fait qu’une telle radiographie doit être réalisée en charge, car en décharge, des pieds plats peuvent donner l’impression d’être normaux, voire creux (fig. 3-1).

Fig. 3-1 Pied plat visible seulement sur l’axe de Méary en charge.
Le cliché de profil permet de tracer l’axe du premier métatarsien (m-m’) qui est parallèle à la corticale dorsale de cet os, ainsi que l’axe du talus (a-a’) qui est la médiane (ou la bissectrice) des droites passant par les deux points les plus hauts et les deux points les plus bas du talus. Sur un pied normal, a-a’ et m-m’ sont confondus. Dans le pied plat (b), ils forment un angle A quantifiant la déformation. La figure du haut (a) représente le même pied que la figure du bas (b), mais non en charge, donnant ainsi la fausse impression que ce pied plat est un pied normal.
La symptomatologie est faite de diverses entités :

Fig. 3-2 Pied plat par Achille court.
Le pied plat par Achille court présente une dorsiflexion négative quand le genou est étendu. Il retrouve sa flexion dorsale une fois le genou plié.

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