Chapitre 29 Traumatismes musculaires et tendineux du membre thoracique (main exceptée)
Ce que vous savez déjà
• Les ruptures musculaires sont moins fréquentes qu’au membre pelvien, et atteignent essentiellement le biceps. Leur traitement est très difficile.
Ce que nous pouvons préciser
Rupture du corps musculaire du biceps (figure 29.1)
• Elle risque d’être vue tardivement ou d’être confondue avec un simple hématome car la suppléance par le brachial peut faire illusion et il peut y avoir eu un choc direct associé à la contraction brutale, d’où l’intérêt de l’échographie.
• Elle relève dans sa forme totale du sujet jeune d’un traitement chirurgical, qui est toujours difficile : incision longitudinale décalée, suture minutieuse de la gaine et simple rapprochement des fibres [***].
• Elle peut être négligée sur des formes anciennes, bien compensées et sans sollicitations de force du membre.
• 3 à 4 semaines d’immobilisation coude au corps sont nécessaires avec une reprise progressive de l’extension du coude (ne pas oublier qu’un muscle a deux propriétés aussi importantes l’une que l’autre : la contractilité mais aussi l’élasticité).
Rupture des tendons du biceps
• C’est surtout la longue portion qui se rompt, entraînant au cours de la contraction du muscle une migration distale et un aspect globuleux typique du biceps :
– cette rupture s’effectue dans la règle en intra-articulaire, ou à l’entrée dans la gouttière bicipitale, sur un tendon malade (il existe souvent une lésion des tendons de la coiffe qui doit être systématiquement recherchée) ;
– la réparation bout à bout du tendon est impossible ; dans de très rares cas, on peut réaliser une ténodèse à la gouttière bicipitale mais elle nécessite un abord élargi et comporte des risques neurologiques [***] ;
– le traitement fonctionnel est le plus souvent proposé : cette rupture n’entraîne qu’une légère diminution de la force de flexion et d’abduction en rotation latérale ;
• Le tendon distal du biceps se rompt beaucoup plus rarement. Il s’agit ici en général de sujets plus jeunes et en activité sportive ou professionnelle importante. La rupture s’effectue en distalité et il y a souvent arrachement de l’insertion sur le processus bicipital :
– plus que la flexion du coude compensée par le brachial, c’est ici la supination qui est atteinte car la compensation par le court supinateur risque d’être insuffisante ;
– il est donc logique chez un sujet jeune et actif de refixer le tendon sur le processus bicipital, mais attention : c’est un abord chirurgical difficile et dangereux (pédicules vasculonerveux de l’avant-bras) ; la fixation fait appel à des ancres ou des vis d’interférence [***] (figure 29.2) ;
– il existe comme alternative chirurgicale la possibilité de le solidariser soit au tendon du brachial, soit à la coronoïde (figure 29.3). Cela permet une bonne restitution de la force en flexion mais pas en supination. C’est une alternative également intéressante pour les formes de diagnostic tardif ;
Rupture du long extenseur du pouce (figure 29.4)
On en recherchera toujours les causes prédisposantes, locales, professionnelles ou médicales (PCE). Le tendon étant rarement récupérable, la transposition de l’extenseur propre de l’index est indiquée, moyennant certaines précautions techniques (immobilisation du pouce selon le type de sutures : 3 à 4 semaines en extension) [***].