29: Infections néonatales

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Infections néonatales




Infections bactériennes


L’infection néonatale est définie comme toute infection systémique confirmée par un prélèvement central positif (hémoculture, liquide céphalo-rachidien ou LCR) au cours du premier mois de vie. C’est une cause majeure de mortalité et de morbidité dans les pays à moyens limités. Dans les pays industrialisés, son incidence est de 1–5/1 000 naissances vivantes. Le pronostic est amélioré par l’antibiothérapie empirique largement prescrite en période néonatale. Cependant le risque de mortalité est encore de 3 à 15 %.


Les infections néonatales sont classées en fonction de leur âge de survenue (figure 29.1).




Infections néonatales précoces ou infections materno-fœtales


Les infections néonatales précoces ou infections materno-fœtales (IMF) surviennent avant J7, le plus souvent au cours des premières 24 heures de vie. Elles sont classées en trois catégories (figure 29.2) :











Infections néonatales tardives


Elles surviennent après J2 de vie, le plus souvent entre 7 jours et 3 mois de vie (90 j). Leur incidence est de 4–8/1 000 naissances vivantes avec un taux de mortalité de 4 à 10 %.






Signes cliniques


Le début est souvent insidieux. Les signes cliniques surviennent souvent entre J7 et J14 et sont peu spécifiques. Les formes fulminantes sont rares. Les formes localisées (méningites, ostéoarthrites et pyélonéphrites) sont plus fréquentes dans ces formes tardives :




Examens complémentaires



Examens bactériologiques



Hémoculture: C’est l’examen de référence pour confirmer le diagnostic d’infection néonatale. Cependant, en raison du délai moyen de la culture (22 heures) et du faible taux de positivité à la naissance (1 % à J0 et à 15 % à J8), elle ne peut être utilisée comme marqueur d’indication aux antibiotiques.


Il est recommandé de faire le prélèvement le plus tôt possible après le début des signes cliniques, avec un volume d’au moins 1 mL de sang. Le taux de positivité serait plus élevé avec au moins deux hémocultures d’un volume moyen ≥ 1 mL. Le maximum de sensibilité est obtenu lorsque le volume du sang est voisin de 10 à 20 % du volume du milieu de culture.


L’hémoculture peut être inhibée par l’antibiothérapie prophylactique maternelle ou l’antibiothérapie probabiliste débutée avant les prélèvements. Certaines techniques de biologie moléculaire (BM) peuvent détecter l’ADN bactérien dans les 6 à 12 heures suivant l’antibiothérapie. Cependant, ces techniques sont peu utilisées.



Ponction lombaire: L’indication de la ponction lombaire (PL) de façon systématique chez les nouveau-nés à risque reste controversée. Elle est orientée par les signes cliniques neurologiques (convulsions, coma…), des signes de sepsis sévère (CRP ≥ 70 mg/L) ou lorsque l’état de l’enfant s’aggrave sous antibiothérapie empirique.


Elle doit être pratiquée avant toute antibiothérapie, sauf si l’état de l’enfant ne le permet pas. Lorsqu’elle est différée, elle ne doit pas faire retarder l’antibiothérapie probabiliste qui doit être débutée à dose méningée.


Il est recommandé de faire une PL de contrôle après 48 heures de traitement, si l’état de l’enfant le permet. En revanche, la PL n’est pas recommandée chez l’enfant asymptomatique dont l’indication de l’antibiothérapie empirique repose uniquement sur des critères anamnestiques.


L’analyse du LCR reste difficile chez le nouveau-né en particulier le prématuré. Lorsque le nombre de leucocytes > 30 éléments/mL, la protéinorachie > 1,7 g/L et la glycorachie < 30 % de la glycémie (faite simultanément), le diagnostic de méningite est presque certain. L’examen bactériologique du LCR permet de confirmer le diagnostic et d’identifier le germe.




Prélèvements périphériques: La culture des prélèvements de surface (gastrique, rectal, nasal, oreille et cutané…) permet de mettre en évidence la colonisation bactérienne du nouveau-né. Le liquide gastrique (LG) doit être obtenu immédiatement après la naissance avant toute alimentation. Il ne doit être prélevé qu’en cas de FDR maternels ou néonataux.


Ces prélèvements périphériques ont un intérêt en cas d’infection probable (clinique et biologie positives) où la bactérie isolée dans le LG serait probablement la cause, ceci aide à orienter le traitement empirique. Aussi, lorsque les prélèvements périphériques restent négatifs, en l’absence d’antibiothérapie maternelle, le risque infectieux chez l’enfant est considéré comme faible. L’arrêt de l’antibiothérapie empirique peut être envisagé.

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May 14, 2017 | Posted by in PÉDIATRIE | Comments Off on 29: Infections néonatales

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