29 Les infections néonatales sont classées en fonction de leur âge de survenue (figure 29.1). Les infections néonatales précoces ou infections materno-fœtales (IMF) surviennent avant J7, le plus souvent au cours des premières 24 heures de vie. Elles sont classées en trois catégories (figure 29.2) : • IMF certaine : au moins un prélèvement central (hémoculture, LCR) est positif à un germe pathogène ; • IMF probable : il existe un contingent de signes anamnestiques cliniques et biologiques évocateurs, mais les prélèvements centraux restent négatifs ; • pas d’IMF : nouveau-nés qui ont une colonisation bactérienne isolée. L’infection néonatale précoce est transmise de façon verticale de la mère au fœtus. La contamination bactérienne peut se faire par plusieurs voies : Environ 10 à 30 % de femmes sont colonisées à streptocoque du groupe B (SGB). La moitié des enfants qui naissent de mères colonisées sont eux-mêmes colonisés à SGB. Parmi eux, 1 à 2 % peuvent développer une infection certaine avec hémoculture ou LCR positifs et 3 à 10 % ont les critères d’une infection néonatale probable (prélèvements centraux négatifs). • Facteurs de risque (FDR) maternels et périnataux : certains facteurs de risque sont évocateurs d’IMF. La fièvre maternelle ou un syndrome grippal chez la mère (la fièvre peut être liée à la péridurale dans 15–20 % des cas), la rupture prolongée des membranes (> 18 h), des anomalies du rythme cardiaque fœtal inexpliquées, un liquide amniotique teinté, la colonisation maternelle SGB en particulier au dernier trimestre, le contexte de chorioamniotite et la prématurité inexpliquée. • Facteurs de risque néonataux : essentiellement la prématurité et le retard de croissance in utero (RCIU). Le sexe masculin serait également un FDR. • instabilité thermique : hypothermie (< 35 °C) ou hyperthermie (> 38 °C) ; • anomalies du comportement : troubles du tonus, léthargie ; • anomalies cutanées (pâleur, ictère précoce, purpura, marbrures…) ; • signes respiratoires : détresse respiratoire inexpliquée, apnées du nouveau-né à terme ; • signes cardio-vasculaires : état de choc, hypotension artérielle, allongement du TRC ; • signes gastro-intestinaux : difficultés alimentaires, ballonnement abdominal, diarrhée et/ou vomissements. Le début est souvent insidieux. Les signes cliniques surviennent souvent entre J7 et J14 et sont peu spécifiques. Les formes fulminantes sont rares. Les formes localisées (méningites, ostéoarthrites et pyélonéphrites) sont plus fréquentes dans ces formes tardives : • la fièvre n’est présente que dans 10–15 % des cas ; • signes respiratoires : apnées et cyanose, détresse respiratoire ; • signes digestifs : refus de boire, syndrome occlusif lié à une entéropathie ou entérocolite ; • signes cardio-vasculaires : état de choc, hypotension artérielle ; • signes neurologiques : léthargie, hypotonie, irritabilité et convulsions. Ces signes orientent vers le diagnostic de méningite ; • signes cutanés : marbrures, pétéchies évocatrices de thrombopénie (coagulation intravasculaire disséminée). Hémoculture: C’est l’examen de référence pour confirmer le diagnostic d’infection néonatale. Cependant, en raison du délai moyen de la culture (22 heures) et du faible taux de positivité à la naissance (1 % à J0 et à 15 % à J8), elle ne peut être utilisée comme marqueur d’indication aux antibiotiques. Ponction lombaire: L’indication de la ponction lombaire (PL) de façon systématique chez les nouveau-nés à risque reste controversée. Elle est orientée par les signes cliniques neurologiques (convulsions, coma…), des signes de sepsis sévère (CRP ≥ 70 mg/L) ou lorsque l’état de l’enfant s’aggrave sous antibiothérapie empirique. L’analyse du LCR reste difficile chez le nouveau-né en particulier le prématuré. Lorsque le nombre de leucocytes > 30 éléments/mL, la protéinorachie > 1,7 g/L et la glycorachie < 30 % de la glycémie (faite simultanément), le diagnostic de méningite est presque certain. L’examen bactériologique du LCR permet de confirmer le diagnostic et d’identifier le germe. Antigènes solubles: La recherche des antigènes solubles (S. agalactiae et E. coli K1) dans le LCR oriente vers le germe en cause. Leur positivité indique la présence d’Ag bactériens et non la présence de micro-organismes vivants. Prélèvements périphériques: La culture des prélèvements de surface (gastrique, rectal, nasal, oreille et cutané…) permet de mettre en évidence la colonisation bactérienne du nouveau-né. Le liquide gastrique (LG) doit être obtenu immédiatement après la naissance avant toute alimentation. Il ne doit être prélevé qu’en cas de FDR maternels ou néonataux.
Infections néonatales
Infections bactériennes
Infections néonatales précoces ou infections materno-fœtales
Modalités de contamination
Colonisation bactérienne maternelle
Facteurs de risque
Signes cliniques
Infections néonatales tardives
Signes cliniques
Examens complémentaires
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