Item 275 Péritonite aiguë
ITEM 195 Douleurs abdominales et lombaires aiguës chez l’enfant et chez l’adulte.
ITEM 203 Fièvre aiguë chez l’enfant et chez l’adulte.
ITEM 217 Syndrome occlusif.
ITEM 219 Troubles de l’équilibre acido-basique et désordres hydroélectrolytiques.
ITEM 224 Appendicite de l’enfant et de l’adulte.
ITEM 234 Diverticulose colique et sigmoïdite.
ITEM 252 Insuffisance rénale aiguë. Anurie.
ITEM 258 Lithiase biliaire et complications.
ITEM 290 Ulcère gastrique et duodénal. Gastrite.
ITEM 345 Vomissements du nourrisson, de l’enfant et de l’adulte.
• ECN 2011
1). Quels sont les trois diagnostics que vous évoquez devant ce tableau clinique qui dure depuis 7 jours, en apportant les différents arguments pour chaque hypothèse ? Quel est le plus probable ?
2). Le patient s’est automédiqué avec du paracétamol. Il revient 8 jours plus tard, abattu, bradypsychique, négligé. T°C 40 °C, TA 90/60 mmHg, fréquence respiratoire 17/min, fréquence cardiaque 80/min. Selles liquides jaunâtres. Abdomen sensible dans son ensemble avec gargouillements dans le flanc droit. Devant cette évolution, quel diagnostic retenez-vous ? Sur quels arguments ? Quels autres signes recherchez-vous ?
3). Vous l’adressez aux urgences. Quelles mesures thérapeutiques sont prises et dans quels délais ?
4). Quelles mesures prophylactiques et de santé publique proposez-vous ?
5). Quels sont les trois examens complémentaires qui peuvent confirmer le diagnostic évoqué ?
6). Patient sous antibiotiques depuis 48 heures. Normalisation de l’état de conscience, TA 110/70 mmHg, T°C 38,5 °C, fréquence cardiaque 70/min, fréquence respiratoire 16/min mais les douleurs abdominales s’intensifient avec une défense généralisée. Le TR est douloureux au niveau du cul-de-sac de Douglas. Quelle complication redoutez-vous (une seule réponse) ? Justifiez. Quel examen demandez-vous (une seule réponse) ? Qu’en attendez-vous ?
7). Quelle décision thérapeutique est impérative (une seule réponse) ?
8). Six mois plus tard, il veut partir en Égypte. Quelle prophylaxie est indiquée pour éviter une maladie similaire ?
• Prise en charge des péritonites communautaires. Conférence de consensus 2000 (http://www.sfar.org/accueil/article/18/prise-en-charge-des-peritonites-communautaires). Elle répond à six questions :
• L’ensemble des recommandations est disponible sur le site internet de la Snfge (http: //www.snfge.asso.fr) mais ces recommandations concernent surtout la microbiologie et l’antibiothérapie.
La péritonite est une infection grave qui peut être mortelle dont le traitement est chirurgical en urgence.
La péritonite est le plus souvent la conséquence d’une perforation du tube digestif.
Trois diagnostics fréquents doivent être retenus, l’appendicite, la diverticulite et l’ulcère duodénal perforé.
La péritonite appendiculaire ne donne pas de pneumopéritoine.
Le tableau clinique est polymorphe, il faut retenir la défense généralisée ou la contracture comme élément essentiel du diagnostic.
La recherche de signes de choc est essentielle et la réanimation doit s’associer au traitement chirurgical.
Une intervention avec toilette péritonéale associée au traitement de la cause doit être réalisée le plus rapidement possible.
I Physiopathologie
La péritonite est une inflammation du péritoine, le plus souvent infectieuse. Ceci la différencie de l’infection du liquide d’ascite.
La distinction entre péritonite primitive (par voie hématogène, pneumocoque, streptocoque) et secondaire (lésion d’un organe intra-abdominal) est théorique puisqu’en pratique, les péritonites primitives sont exceptionnelles.
La majorité des péritonites résulte de la perforation du tube digestif. La charge bactérienne est d’autant plus importante que la perforation est distale. Ainsi, la perforation gastrique induit une péritonite chimique initialement peu septique. À l’inverse, la perforation colique est très septique, pluribactérienne.
Les germes les plus fréquents sont d’abord Escherichia coli (60 à 70 %) et Enterococcus (10 à 30 %), puis les bactéries anaérobies (Bacteroides fragilis, Clostridium). Les autres bactéries sont représentées par des bacilles à Gram négatif et des cocci à Gram positif ITEM 104
La gravité des péritonites s’explique par le fait que le péritoine représente une grande surface d’échange avec le sang veineux (environ 2 m2), il en résulte une bactériémie et une toxémie importante et rapide.
La crainte est une réaction inflammatoire systémique importante aboutissant à un choc septique avec défaillance multiviscérale. Dans cette situation, on observe fréquemment un œdème pulmonaire lésionnel avec syndrome de détresse respiratoire aiguë, une insuffisance rénale aiguë par nécrose tubulaire aiguë et une insuffisance cardiaque. À des degrés variables, peuvent survenir une insuffisance hépatique, des troubles neurologiques, une coagulopathie ITEM 200
II Diagnostic
A Diagnostic positif
1 Clinique
Il s’agit d’une douleur intense survenue brutalement. Elle est d’emblée maximum ou rapidement progressive. Cette douleur est continue ITEM 195
Les signes d’accompagnement possibles sont l’arrêt du transit, parfois une diarrhée, les nausées, le ballonnement ITEMS 217, 345.
La topographie du début de la douleur est essentielle à chercher pour le diagnostic étiologique.
À l’inspection, le faciès est altéré (cernes, pâleur), le ventre est parfois météorisé, la respiration est superficielle. La température est variable selon l’étiologie et le délai de prise en charge, la fièvre à 39 ou 40 °C est fréquente ITEMS 104, 203.
À l’examen physique, il existe une défense ou une contracture généralisée de l’abdomen ITEM 195 :
Au toucher rectal, la palpation du cul-de-sac de Douglas (face antérieure du rectum) est très douloureuse, c’est le « cri de Douglas ».