Chapitre 27
Prise en charge orthopédique des entorses et luxations des articulations interphalangiennes proximales
Les traumatismes capsulo-ligamentaires des IPP sont fréquents, notamment en pratique sportive.
C’est ce bilan lésionnel qui nous permettra de connaître l’atteinte ligamentaire (LLE, LLI, plaque palmaire) et donc de proposer une prise en charge adaptée aux éléments capsulo-ligamentaires lésés, dont les maîtres mots sont :
Ceci pour obtenir une fonction optimale qui nécessite stabilité et mobilité articulaire.
En l’absence de ce bilan, nous ne pourrons que proposer le traitement d’une entorse de l’IPP, sans traiter tel ou tel compartiment capsulo-ligamentaire, donc sans respect d’une cicatrisation dirigée… ni certitude quant à la stabilité articulaire à venir.
Rappel anatomo-physiologique
L’IPP est une trochléenne à un degré de liberté [1].
La tête de la 1re phalange a la forme d’une poulie, dont le rayon de courbure est régulier.
La stabilité passive de l’IPP est assurée par la capsule articulaire, les ligaments latéraux et la plaque palmaire (figure 27.1).
Système fléchisseur et aponévrose dorsale d’extension [2] (intrication des extrinsèques et des intrinsèques) sont les stabilisateurs actifs de cette articulation. À eux seuls, ils ne peuvent pas pallier une rupture ligamentaire pour assurer une stabilité articulaire, sans laquelle la fonction digitale est compromise.
Ils renforcent néanmoins les éléments passifs de stabilité (figure 27.2) :
• la capsule, véritable enveloppe de l’articulation, avec de nombreux replis qui favorisent les mouvements de flexion-extension ;
• les ligaments latéraux sont chacun constitués de deux faisceaux ;
– le principal s’insère sur le tubercule latéral de chaque condyle et s’étend jusqu’à la face latérale de la base de P2. Son insertion proximale sur l’axe transversal de flexion et d’extension lui assure une tension constante quelle que soit l’amplitude de flexion-extension,
– l’accessoire (ligament phalango-glénoïdien) s’étend de la tête de P1 au bord latéral de la plaque palmaire et de la gaine des fléchisseurs. Il est détendu en flexion et tendu en extension de l’IPP ;
• la plaque palmaire, ou fibrocartilage glénoïdien s’amarre solidement sur la base de P2 (forte insertion sur les parties antérolatérales).
Elle évite l’hyperextension articulaire, aidée par les check-reins.
Examen clinique
Il a pour objectif de connaître :
Ainsi la plaque palmaire sera testée par une mobilisation en extension de l’IPP.
Un interrogatoire, préalable, appréciera le mécanisme (notion de luxation autoréduite…) lésionnel.
Ce premier examen est parfois rendu difficile par la douleur.
Pour cela une attelle métallique (attelle « Aspirine ») immobilisant l’IPP en légère flexion, permettra une détente du plan capsulo-ligamentaire antérieur tout en assurant une stabilité latérale.

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