27: Item 20 – Prévention des risques fœtaux

27 Item 20 – Prévention des risques fœtaux





I INFECTION CERVICOVAGINALE CHEZ LA FEMME ENCEINTE



A Circonstances de dépistage


À l’exception des femmes ayant un antécédent d’accouchement prématuré, le prélèvement vaginal systématique n’est pas recommandé en début de grossesse.






C Conduite à tenir en cas d’infection bactérienne cervicovaginale au cours d’une grossesse normale ou pathologique







II STREPTOCOQUE DU GROUPE B AU COURS DE LA GROSSESSE


Le dépistage systématique du portage de Streptococcus agalactiae ou SGB (prescrit comme tel) est recommandé en fin de grossesse, idéalement entre 35 et 38 SA, en raison de :






Le prélèvement est réalisé à l’écouvillon sur l’ensemble de la cavité vaginale incluant absolument le balayage des parois de la moitié inférieure du vagin jusqu’au vestibule et la vulve.


Le dépistage systématique du SGB est inutile chez les femmes ayant un antécédent d’infection materno-fœtale à SGB ou ayant présenté au cours de la grossesse une bactériurie à SGB.


L’antibioprophylaxie per-partum du portage à SGB pénicilline G (ou amoxicilline) est recommandée en per-partum, > 37 S/4 :





En cas d’allergie, des macrolides ou une céphalosporine de troisième génération pourront être envisagés.


L’antibioprophylaxie per-partum des infections materno-fœtales est recommandée en l’absence de prélèvement vaginal de dépistage du SGB, si un des facteurs de risque suivants est présent : l’accouchement survient avant 37 SA, la durée de rupture des membranes est supérieure à 12 heures ou la température maternelle dépasse 38 °C au cours du travail.



III SYPHILIS


L’association syphilis et grossesse est rare en France. Chez la femme enceinte, le risque principal est la syphilis congénitale. Celle-ci est liée à une contamination fœtale hématogène par voie transplacentaire de la deuxième moitié de la grossesse.


Malgré l’existence d’une antibiothérapie efficace depuis plus de 50 ans, et d’un dépistage systématique au cours de la grossesse, la syphilis congénitale persiste encore, en particulier au sein des populations défavorisées, mal suivies ou à risque de contamination élevé.




B Diagnostic différentiel d’une sérologie positive


Les circonstances du diagnostic de syphilis sont variables :






Le diagnostic bactériologique est envisageable en cas de lésions cutanées par prélèvement des sérosités sur le chancre ou les lésions cutanées. Le tréponème est retrouvé à l’examen direct à l’ultramicroscope.


Le diagnostic sérologique est réalisé pour le dépistage lors du premier examen prénatal. La loi impose la mise en œuvre de deux réactions : un test antigène cardiolipidique et un autre avec un antigène tréponémique.


Les deux réactions habituellement utilisées sont le VDRL et le TPHA :








IV LISTÉRIOSE


C’est une maladie infectieuse causée par l’ingestion d’aliments contaminés par la bactérie Listeria monocytogenes. Elle est présente chez les animaux et transmissible à l’homme (anthropozoonose). C’est un bacille Gram positif.


Un produit sain peut être contaminé par contact (dans un réfrigérateur, au rayon traiteur, etc.) avec un produit souillé.


Les professionnels exposés sont ceux qui travaillent dans la boucherie et dans l’élevage animal.


Les aliments de prédilection sont les fromages, la charcuterie, les produits en gelée et poissons fumés.


La période d’incubation s’étend de quelques jours à plus de deux mois. La maladie peut commencer par l’apparition de symptômes semblables à ceux de la grippe, c’est-à-dire des crampes, des maux de tête et une fièvre persistante (présente dans 70 à 80 % des cas et isolée dans 20 % des cas). D’autres symptômes peuvent aussi apparaître comme des symptômes gastro-intestinaux (nausées, vomissements, diarrhée, constipation) ou un syndrome méningé, voire des douleurs lombaires faisant évoquer une infection urinaire. Dans certains cas, ces symptômes peuvent être suivis de manifestations cliniques graves représentées par des septicémies, des méningo-encéphalites.


Cependant, les signes cliniques peuvent simplement se résumer à un syndrome pseudo-grippal.


Une rechute fébrile, avec bactériémie, peut être observée 3-4 semaines plus tard. La maladie non traitée est alors particulièrement dangereuse, déclenchant très souvent chez une femme enceinte un avortement spontané, volontiers fébrile, aux premier et deuxième trimestres, un accouchement prématuré d’un enfant infecté et la mort de l’enfant dans 20 à 30 % des cas.







V TUBERCULOSE



Conduite à tenir en cas de notion de tuberculose


Il n’existe pas de risque embryo-fœtal particulier :




Le nouveau-né sera isolé de sa mère si elle est bacillaire.


Dans ce cas, l’allaitement sera contre-indiqué.


La vaccination par le BCG du nouveau-né est systématique.



image Points clés


















I TOXOPLASMOSE






II INFECTIONS VIRALES


On distingue :




Les tableaux 27.I et 27.II présentent la fréquence de ces infections pendant la grossesse, les risques fœtaux et néonataux, et les mesures préventives disponibles. Quelques points méritent d’être soulignés.




Uintérêt d’un dépistage systématique dépend du risque fœtal, de la fiabilité du diagnostic prénatal, et des possibilités de prévention. Les infections à cytomegalovirus, Parvovirus B19 et hépatite C sont beaucoup plus fréquentes mais la difficulté du diagnostic prénatal et l’absence de traitement préventif simple plaident contre le dépistage.



A Rubéole


On trouve encore près de 5 % de femmes enceintes non immunisées et cette situation est profondément anormale. Il n’y a, certes, que quelques dizaines de cas annuels de rubéole pendant la grossesse, mais le risque fœtal est majeur au premier trimestre et ces cas pourraient être facilement évités par le contrôle sérologique préconceptionnel et la vaccination des femmes séronégatives en post-partum immédiat.


En cas de sérologie positive en début de grossesse, il s’agit habituellement d’une immunité en rapport avec une vaccination ancienne, parfois oubliée. Mais il peut s’agir d’une rubéole récente, à haut risque fœtal :








Des examens biologiques spécialisés sont indispensables :




Une primo-infection prouvée au premier trimestre pose la question d’une interruption médicale de la grossesse (IMG) et impose l’avis d’un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal. Après entretien et information du couple, on peut proposer :







D Parvovirus B19


L’infection à Parvovirus B19, ou « 5e maladie », est ubiquitaire. À 5 ans, 50 % des enfants sont immunisés. Les symptômes sont anodins : fébricule, rougeur des pommettes, discrète éruption maculeuse rose pâle et quelques arthralgies qui disparaissent en quelques jours. Elle passe presque toujours inaperçue.


Quarante pour cent des femmes enceintes sont séronégatives, dont 1,5 % ferait une séroconversion pendant la grossesse avec un risque de transmission fœtale de 30 % ; au total, environ 1 500 fœtus seraient contaminés chaque année en France.


Les conséquences fœtales sont mal chiffrées. Le virus entraîne une anémie transitoire par atteinte des précurseurs médullaires et, parfois, une myocardite. Les formes sévères donnent un tableau d’anasarque avec risque de mort in utero.


En revanche, si le fœtus survit, la guérison sans séquelles est possible. Le taux de perte fœtale a été estimé à 10 % des séroconversions maternelles mais il est probable que ce chiffre soit surévalué.


Le diagnostic est sérologique :





La sérologie doit être demandée dans trois circonstances :





Une séroconversion impose une surveillance échographique étroite pendant trois mois à la recherche de signes d’anémie sévère : lame d’ascite, hydramnios puis anasarque.



E Herpès


L’herpès néonatal est rare, quelques dizaines de cas par an, mais grave : plus de la moitié des enfants décèdent ou gardent de lourdes séquelles neurologiques.


Le principal mode de contamination (80 %) est le passage par la filière génitale au moment de l’accouchement. Ailleurs, il peut s’agir d’une contamination pendant la grossesse, ou d’une contamination postnatale à partir d’un herpès labial dans l’entourage.


Le risque de contamination pendant l’accouchement est d’environ :






Le risque est infime en l’absence d’antécédents herpétiques connus. Cependant, ce cas de figure étant le plus fréquent, la majorité des cas d’herpès néonatal s’observent finalement dans cette situation. En effet :




Il y a un contraste saisissant entre la banalité de l’herpès génital chez la femme enceinte (20 % de femmes enceintes séropositives) et l’extrême rareté de l’herpès néonatal (moins de 50 cas par an). Des antécédents d’herpès génital récurrent ou la survenue d’une récurrence avant le neuvième mois n’ont donc rien d’alarmant. La tendance actuelle, chez ces femmes, est de prescrire de l’acyclovir au neuvième mois. La césarienne prophylactique est devenue exceptionnelle et ne se justifie qu’en cas de primo-infection datant de moins d’un mois, ou une récurrence datant de moins d’une semaine sans traitement par acyclovir, ou lésions vulvaires à l’entrée en salle de travail.


Il faudra rechercher en début de travail des lésions vulvaires en cas d’antécédents personnels ou du conjoint et on recommandera de réaliser des prélèvements chez le nouveau-né.



F Hépatites



Apr 23, 2017 | Posted by in GYNÉCOLOGIE-OBSTÉTRIQUE | Comments Off on 27: Item 20 – Prévention des risques fœtaux

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