Chapitre 25 Myoplastie d’allongement du temporal
Introduction
Gillies a proposé en 1934 un lambeau de temporal détaché de son insertion temporale [1]. Le muscle était replié vers le bas et passé au-dessus de l’arcade zygomatique. Une greffe de fascia lata permettait au muscle une traction sur le sillon nasogénien. Les mouvements obtenus n’étaient pas spontanés mais, avec la rééducation, les résultats étaient relativement satisfaisants. Les séquelles esthétiques du site donneur et receveur étaient importantes, les résultats se dégradaient parfois avec le temps par nécrose de la bandelette tendineuse. Il avait été proposé d’autres solutions soit autologues, soit par interposition de matériaux inertes.
McLaughlin a proposé en 1953 le transfert orthodromique du muscle temporal, c’est-à-dire sans inversion de celui-ci [2]. Le muscle temporal est libéré de ses insertions inférieures, par une ostéotomie du processus coronoïde par voie buccale. Le tendon d’insertion est passé sous l’arcade zygomatique, prolongé par une bande de fascia lata attachée au muscle orbicularis oris. Afin d’éviter l’utilisation du fascia lata, Labbé a décrit en 1997 [3] la technique de myoplastie d’allongement du muscle temporal (MAT). Elle consiste à désinsérer totalement le muscle, dans la fosse temporale, et à réaliser une ostéotomie du processus coronoïde. Le tendon est transféré au travers du corps adipeux de la joue, étalé et réinséré sur le muscle orbicularis oris. Le muscle est intégralement transféré, ce qui permet, grâce à la rééducation, d’obtenir un changement de fonction. Le muscle fonctionne alors comme un muscle peaucier, intégré dans le schéma cortical du sourire.