Chapitre 24 Entorses et luxations des doigts
Ce que vous savez déjà
• Le pouce est particulièrement vulnérable au niveau de sa métacarpo-phalangienne et que celle-ci doit être scrupuleusement réparée pour garder une opposition efficace. Elle s’enraidit en outre facilement (figures 24.1 à 24.4).
• Les autres atteintes articulaires (sauf les luxations carpo-métacarpiennes II à V) sont en règle fréquentes mais plus bénignes, du moins lorsque leur réduction rétablit une bonne stabilité.
Fig. 24.2 Rappel anatomique.
1. Pars flaccida. 2. Faisceau accessoire. 3. Faisceau propre. 4. Sésamoïde. 5. Plaque glénoïdienne.
Ce que nous pouvons préciser
Leur bilan lésionnel
Articulation métacarpo-phalangienne du pouce
• L’entorse atteint le ligament médial dans les 2/3 des cas. On peut alors avoir une désinsertion phalangienne ou une rupture du seul faisceau principal métacarpo-phalangien, et c’est uniquement en flexion que la latéralité sera retrouvée, car le faisceau accessoire sésamoïdien et le ligament ventral maintiennent la stabilité en extension. Il peut y avoir rupture des deux faisceaux avec, en outre, atteinte associée de l’expansion dorsale de l’adducteur sur l’extenseur, ce qui peut créer une incarcération et une déviation latérale de l’extenseur (figure 24.5).
• La luxation est en général dorsale. La tête du Ier méta passe à travers la capsule et crée une irréductibilité qui s’accentue si l’on veut réduire en traction (figure 24.6).
Fig. 24.5 Entorse métacarpo-phalangienne du pouce.
1. Expansion dorsale de l’adducteur, incarcération possible.
Articulations métacarpo-phalangiennes des autres rayons (II à V)
• L’hyperextension entraîne une rupture de la plaque ventrale, et la tête du méta (notamment au niveau de l’index) vient s’incarcérer en avant entre les formations ligamentaires, tendineuses et aponévrotiques, créant une irréductibilité (figures 24.7 et 24.8).
Fig. 24.7 Luxation métacarpo-phalangienne de l’index. Irréductibilité par enclavement ventral (Kaplan).