Item 234 Diverticulose colique et sigmoïdite
ITEM 4 Évaluation des examens complémentaires dans la démarche médicale : prescriptions utiles et inutiles.
ITEM 148 Tumeurs du côlon et du rectum.
ITEM 195 Douleurs abdominales et lombaires aiguës chez l’enfant et chez l’adulte.
ITEM 203 Fièvre aiguë chez l’enfant et chez l’adulte.
ITEM 217 Syndrome occlusif.
ITEM 275 Péritonite aiguë.
Sujet tombé au concours de l’Internat : 1998
• 1998 (zone Sud)
1). Quel diagnostic évoquez-vous ?
2). Quel traitement envisagez-vous en première intention ?
3). Quels sont les éléments vous permettant d’évaluer l’efficacité de ce traitement ?
4). Malgré le traitement, un syndrome occlusif apparaît, les signes locaux (douleur, défense) augmentent, la température reste à 39 °C et l’hyperleucocytose atteint 30 000 GB. Que traduit cette évolution ?
5). Quel traitement s’impose dans ce cas ?
6). Dans une autre éventualité, grâce au traitement médical, l’évolution est satisfaisante et persistante : apyrexie, abdomen complètement souple, transit normal, NFS normale. Quelle attitude thérapeutique ultérieure envisagez-vous après le retour à la normale.
• SNFGE, 2006. Le texte complet est disponible sur le site internet de la SNFGE (http://www.SNFGE.asso.fr/01-Bibliotheque/0D-Pratiques-cliniques/referentiels.asp), il répond à cinq questions.
La diverticulose colique est le fait d’avoir des diverticules, ce qui n’est pas pathologique.
La plupart des porteurs de diverticules (80 %) n’en seront jamais symptomatiques.
La diverticulite est la complication la plus fréquente.
C’est un tableau d’appendicite à gauche.
Le scanner est l’examen qui permet le diagnostic.
Le traitement de la diverticulite est médical.
Les complications de la diverticulite sont l’abcès, la péritonite, la fistule et l’occlusion.
La péritonite est la complication grave. Le traitement est chirurgical, il existe plusieurs types d’intervention.
I Épidémiologie
La diverticulose colique se voit essentiellement dans les pays occidentaux, elle est rare en Afrique. Elle concerne 50 % de la population de plus de 60 ans et moins de 10 % avant 50 ans.
Ce n’est pas une pathologie en soit puisque 80 % des porteurs d’une diverticulose colique n’en seront jamais symptomatiques.
90 % des diverticules sont situés sur le côlon sigmoïde, tous les segments coliques peuvent être concernés.
Les pathologies du tissu conjonctif (syndrome de Marfan, syndrome d’Ehlers-Danlos) sont associées à la présence de diverticules, volontiers pancoliques, chez des personnes jeunes.
II Physiopathologie
Un diverticule est une hernie de la muqueuse et de la sous-muqueuse à travers la musculeuse. Cette hernie se fait aux zones de faiblesse de la musculeuse colique, là où les vaisseaux la traversent. Les diverticules mesurent de 5 à 10 mm le plus souvent. Le diverticule géant unique (> 10 cm) est très rare.
La pathogénie n’est pas complètement connue, elle associe des troubles de la motricité colique avec hyperpression segmentaire à l’altération de la résistance de la musculeuse colique par sénescence.
Les diverticules peuvent devenir symptomatiques par deux types de manifestation indépendants : l’infection et l’hémorragie.
La complication infectieuse (diverticulite) est liée à l’obstruction stercorale d’un diverticule avec abrasion muqueuse, ischémie focale et perforation ou microperforation. Elle concerne essentiellement le sigmoïde, en cas de diverticulite d’un autre segment colique, la prise en charge est identique.
La complication hémorragique est l’érosion d’un vaisseau sous-muqueux dans un diverticule.
Diverticulite sigmoïdienne
I Diagnostic
A Clinique
Il s’agit d’une douleur de la fosse iliaque gauche associée à une fièvre à 38–38,5 °C. Une constipation ou une diarrhée par irritation peuvent être associées de façon non spécifique ITEMS 195, 203.
À l’examen, il y a une défense de la fosse iliaque gauche, le reste de l’abdomen étant souple et non douloureux. Chez un patient maigre, on peut palper un cordon induré qui correspond au segment colique œdématié.
C’est un tableau « d’appendicite à gauche ».
En pratique, la douleur est parfois hypogastrique ou en fosse iliaque droite en cas de dolicho-méga-côlon avec une grande boucle sigmoïdienne.
C Imagerie ITEM 4
Le scanner abdomino-pelvien avec injection de produit de contraste est le seul examen utile et nécessaire. L’opacification digestive n’est pas nécessaire mais certaines équipes la réalisent de principe. Cet examen permet :
Recommandations pour la pratique clinique (2006)
(http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2008-08/complications_diverticulose_colique_-_argumentaire_question_1.pdf)
Il n’est pas recommandé de réaliser de cliché d’ASP chez un patient cliniquement suspect de diverticulite.
Il n’est pas recommandé de réaliser un lavement aux hydrosolubles en première intention chez un patient cliniquement suspect de diverticulite.
Il est recommandé de réaliser un examen TDM à tous les patients cliniquement suspects de diverticulite du côlon et ce, à chaque épisode afin :
L’examen TDM doit être réalisé dans les 24 heures suivant l’admission des patients hospitalisés ou dans les 72 heures suivant la suspicion diagnostique et la mise en route du traitement antibiotique pour les patients non hospitalisés.
Il n’est pas recommandé de réaliser systématiquement une échographie abdominale chez un patient cliniquement suspect de diverticulite en dehors de situations cliniques particulières (suspicion de pathologie utéro-annexielle). Chez un patient cliniquement suspect de diverticulite, l’IRM n’est pas recommandée. La coloscopie virtuelle est contre-indiquée. Il n’est pas recommandé de réaliser une coloscopie chez un patient suspect de diverticulite.
D Diagnostics différentiels
1 Cancer colique ITEM 148
Toute poussée de diverticulite doit être considérée comme un cancer colique potentiel.
La distinction est le plus souvent impossible au scanner en urgence. Une tumeur abcédée peut donner une véritable présentation clinique de diverticulite avec défense.
La coloscopie à distance de l’épisode infectieux (2 mois) est donc indispensable.