Chapitre 23 Fractures des phalanges
Ce que vous savez déjà
Ce sont des traumatismes fréquents et considérés souvent comme bénins. Ils relèvent donc traditionnellement des soins dits de « petite chirurgie », mais ils ne peuvent plus, à l’heure actuelle, être traités par une réduction et une contention approximatives. Il y a une place grandissante pour une orthopédie chirurgicale fine même si la majorité seront traités orthopédiquement : cals vicieux et raideurs seront autrement des séquelles fréquentes.
Ce que nous pouvons préciser
Généralités sur l’architecture de la main (voir chapitre 22)
• Les phalanges forment des chaînes de 2 ou 3 segments mobiles en équilibre grâce aux formations capsulo-ligamentaires qui les unissent (articulations trochléennes) et au système complexe tendineux extrinsèque (extenseurs, fléchisseurs) et musculaire intrinsèque (interosseux, lombricaux).
• Alors que les ligaments des métacarpo-phalangiennes sont tendus en flexion, ceux des interphalangiennes le sont aussi en extension.
• Chaque base phalangienne est le siège de 1 ou 2 insertions tendineuses, susceptibles d’être arrachées.
• L’ongle représente pour la phalange distale un support complémentaire de la pulpe et sa conservation est importante.
• Cet ensemble complexe, à finalité d’extrême mobilité, a une tendance importante à s’enraidir, soit par l’atteinte de ses composants ostéoarticulaires (rétractions ligamentaires, adhérences capsulaires, notamment des plaques ventrales, des effractions des surfaces), soit par adhérences tendineuses périfocales.
Leur classification
Fractures des phalanges distales P3 (figures 23.1 et 23.2)
• des fractures comminutives souvent peu déplacées, car tenues par l’ongle et les tissus denses de la pulpe ;
• des fractures de la base avec bascule ventrale du fragment proximal, ou simplement arrachement soit de l’insertion du tendon du fléchisseur profond (Jersey finger), soit plutôt celui du tendon extenseur (mallet finger, ou « doigt en maillet »), que nous retrouverons aux lésions tendineuses.