Chapitre 21
Rééducation des fractures de l’extrémité distale des deux os de l’avant-bras
La fracture de l’extrémité distale des deux os de l’avant-bras est une lésion ostéo-articulaire fréquente. Le terme de « fracture du poignet » est impropre car d’un point de vue topographique le poignet englobe la partie distale des deux os de l’avant-bras et les os du carpe. Dans le sens commun, elles ne concernent que les fractures distales du radius et/ou du cubitus. Ces fractures sont principalement consécutives à une chute, soit due à l’âge du patient (pertes d’équilibre), soit liées à la pratique de certains sports (roller, skate, surf). La rééducation doit s’adapter aux techniques chirurgicales requises (connaissance des avantages et inconvénients des techniques utilisées). La prévention des complications est primordiale.
Généralités
Pathogénie et classification des lésions
La fracture extra-articulaire dite de Pouteau-Colles (75 à 80 % des fractures) est consécutive à une chute directe sur le talon de la main tendue. D’autres types de fractures sont décrits : fracture extra-articulaire de Goyrand-Smith (mécanisme de compression flexion), fracture articulaire marginale antérieure, fracture de Hutchinson (styloïde radiale), fracture complexe (association de plusieurs fractures partielles). La radiographie montre la fracture ainsi que les déplacements des fragments osseux. Les désordres ligamentaires ne sont jamais exprimés. Nous devons les supposer.
• les fractures extra-articulaires avec ou sans fracture de la styloïde ulnaire ;
• les fractures intra-articulaires avec ou sans fracture de la styloïde ulnaire.
À partir de cette dualité simplifiée, nombre d’auteurs ont proposé plusieurs classifications : Frykman 1967, Castaing 1964 [1], Sarmiento 1965 [2], Meleone 1984, AO classification, Mathoulin, Letrosne, Saffar 1989 [3], Rayback’s 1990, modifié Cooney en 1993 [4, 5, 6]. Devant cette multitude de données surtout à visée chirurgicale, nous pouvons simplifier et avec Laseter [7] prendre en compte le degré d’instabilité de la fracture :
• les fractures stables : la comminution est minime, peu de déplacement ou d’angulation, pas de retentissement articulaire radio- et médio-carpien ;
• les fractures instables : la comminution est importante dorsale ou palmaire, extension des fractures vers les articulations radio-carpienne et/ou médio-carpienne, tendance au déplacement dorsal et interne, retentissement sur la tête ulnaire.
Traitements
Dans le cas de fractures déplacées, la pose de plaques est plus usitée et supplante la pose de broches, fixateurs externes [8,9,10,11,12,13,14,15]. Chez l’enfant, l’immobilisation est souvent réalisée par une orthèse thermoformée prenant le coude dans une première phase, suivie d’une manchette antébrachiale.
La rééducation va s’adapter au traitement et à ses évolutions [16,17,18,19]. Il existait autrefois des séquelles importantes : raideur, cal vicieux, baisse de force, douleurs à court et long terme… actuellement, les suites opératoires sont plus simples et la rééducation plus réduite, les complications moins fréquentes.
Rééducation
La rééducation se décline selon quatre phases :
• la période immédiate de J1 à J21 ;
• la période de J21/J45 à J60 ;
• la période de consolidation de J60 à J90 ;
Période immédiate post-traumatique : postopératoire ou orthopédique
Cette période est caractérisée par les suites immédiates de la fracture et de son traitement : hématome, œdème, douleur. Le bilan se réduit du fait des suites chirurgicales (pansement) et des restrictions imposées par la consolidation osseuse.

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