Chapitre 21 Incendie et substances chimiques
Dans le passé, lors d’un incendie, la seule menace pour l’homme était la brûlure. Depuis les années 1970, de nombreuses études, en laboratoire, ont été menées pour étudier les phénomènes de dégradation thermique des matériaux et pour évaluer la toxicité des substances gazeuses émises lors d’un incendie. Actuellement, il est admis que le risque majeur est chimique, lié à l’inhalation de fumées toxiques [1, 2]. Ces fumées sont formées d’un mélange hétérogène comportant une phase gazeuse (environ 150 composés), une phase particulaire et de la vapeur d’eau. En France, on relève, en moyenne, 250 000 incendies donnant lieu à 4 000 victimes dont 400 décès.
Intoxication par les gaz asphyxiants
Acide cyanhydrique (HCN)
L’acide cyanhydrique est libéré par la combustion de nombreux polymères naturels (soie, laine, etc.) ou synthétiques (polyuréthanes, polyamides, polyacrylonitriles, etc.) contenant de l’azote. Les habitations comportent actuellement de nombreux éléments en mousse de polyuréthanre (matelas, motifs de décoration, etc.) pouvant libérer de l’acide cyanhydrique [3, 4].
À faible concentration, l’acide cyanhydrique peut provoquer une hyperventilation qui aura comme conséquence d’accroître sa propre absorption et celle des autres gaz toxiques [3, 5]. L’acide cyanhydrique sera également à l’origine d’une incapacitation par dépression du système nerveux central et de troubles cardiovasculaires. L’acide cyanhydrique provoque plus d’incapacitation (20 fois plus) que le monoxyde de carbone. Un effet additif entre le monoxyde de carbone et le cyanure a été décrit.