Chapitre 20 Reconstruction partielle du pavillon auriculaire
Introduction
La reconstruction partielle est proposée dans les cas d’exérèse après tumeur cutanée et en traumatologie ; il y a aussi des indications dans le domaine des pathologies malformatives [1,2].
Anatomie chirurgicale (figure 20.1)

Fig. 20.1 A, B. Anatomie du pavillon auriculaire.
A. Fossette naviculaire. B. Racine de l’hélix. C. Gouttière antihélicéenne.
Principes de la reconstruction
Classification des pertes de substance du pavillon
Nous distinguons les pertes de substance non marginales et les pertes de substance marginales :
Nous étudierons ainsi la réparation de ces différents sites anatomiques.
Reconstruction des pertes de substance marginales
Réparation des pertes de substance périphériques segmentaires de l’hélix
Procédé d’Anthia et Buch [13]
Ce procédé est très connu ; il mobilise deux lambeaux de glissement hélicéen cutanéocartilagineux respectant la peau postérieure. La dissection doit être poursuivie suffisamment vers le bas en direction du lobule et, pour l’autre lambeau, vers la racine de l’hélix afin d’obtenir une mobilisation des deux lambeaux cutanéocartilagineux, et une adéquation de la peau et du cartilage au niveau de la suture. On obtient ainsi un résultat qui est favorable au plan cosmétique, avec une petite réduction de hauteur du pavillon par rapport au côté controlatéral (figures 20.2 et 20.3).
Lambeau cutané postérieur
Quand la perte de substance est située à la partie moyenne de l’hélix, il est possible de reconstruire la zone par un lambeau cutané mastoïdien à pédicule postérieur avec très peu de déformation du pavillon (figure 20.4).
Réparation des pertes de substance du tiers supérieur
Cette perte de substance concerne la partie supérieure de l’hélix, la fossette triangulaire, les deux racines de l’anthélix et une partie du scapha ; il faudra en réparer les trois couches.
Greffe cartilagineuse de conque et lambeau cutané
L’importance de cette perte de substance nécessite la reconstitution du plan cartilagineux. Le matériel de choix est le cartilage de conque libre homolatéral ou controlatéral prélevé dans sa totalité. Sa transposition à 90° permet de coiffer le pavillon auriculaire résiduel. Le cartilage de conque est recouvert par son périchondre, assurant ainsi une bonne cohésion. Ce cartilage est suturé très précisément au cartilage auriculaire restant, et est mis en nourrice sous la peau sus- et rétroauriculaire [14,15].
Technique de Davis
Davis préconise, pour la reconstruction du tiers supérieur, l’utilisation d’un lambeau cutanéocartilagineux prélevé au niveau de la conque homolatérale et pédiculé au niveau de la racine de l’hélix [16].