20: Anomalies de l’appareil génital

Chapitre 20 Anomalies de l’appareil génital



Kystes de l’ovaire



Les kystes de l’ovaire représentent la cause la plus fréquente des masses kystiques abdominales [1], soit environ 5 % des tumeurs abdominales du nouveau-né de sexe féminin [2].


Ces kystes semblent résulter d’une influence hormonale maternelle et sont l’équivalent d’une maturation folliculaire, avec perméabilité excessive placentaire à l’hCG maternelle stimulant l’ovaire du fœtus.


Les kystes ovariens fœtaux semblent plus fréquents chez les mères toxémiques, diabétiques ou présentant une immunisation Rhésus [3].








Anomalies du développement sexuel



Un consensus international (2006) [1] a donné de nouvelles définitions sur la difficulté à définir un état sexué lorsque celui-ci est atypique. Ainsi, toute une ancienne nomenclature de ces anomalies du développement sexuel doit être abandonnée : les termes « état intersexué », « pseudo-hermaphrodisme », « réversion de sexe » « ambiguïté sexuelle » ne doivent plus être utilisés. Le terme générique « anomalies du développement sexuel » regroupe toutes les causes congénitales, incluant la formule chromosomique (sexe génétique), l’histologie de la gonade (sexe gonadique) et l’anatomie de l’appareil génital (sexe phénotypique) qui ensemble définissent le sexe d’un individu. Le diagnostic prénatal d’une anomalie du développement sexuel est observé dans 1/2 500 grossesses [2]. Les examens biochimiques et génétiques qui seront réalisés en prénatal permettront ou non d’avoir un diagnostic pour la naissance de l’enfant mais à défaut de diagnostic ils faciliteront la prise en charge de ces enfants à leur naissance et permettront souvent de diminuer l’angoisse des parents. La discussion prénatale avec une équipe multidisciplinaire – pédiatre, endocrino-pédiatre, généticien, chirurgien pédiatre et biologiste spécialisé – pourra permettre au couple de s’apprivoiser avec la démarche appliquée à la naissance.



Détermination et différenciation sexuelle [3]


La différenciation sexuelle fœtale dépend d’un ensemble de signaux cellulaires et hormonaux qui interagissent entre eux dans un ordre précis, encore mal défini, pour contribuer à la mise en place de l’appareil génital et à l’établissement d’un phénotype masculin ou féminin.


Tout d’abord, le sexe génétique est établi selon la présence des chromosomes sexuels : XX ou XY avec le gène SRY (Yp11.3) connu comme un gène majeur de la détermination génétique mais qui, à lui seul, n’est pas suffisant à cette détermination génétique.


Au stade de la gonade indifférenciée, les cellules proviennent du mésoderme qui donne également la surrénale, le rein et le squelette axial. Deux gènes majeurs sont impliqués dans cette étape d’organogenèse : SF1/NR5A1 (9q31) et WT1 (11p13). En parallèle, cette gonade indifférenciée est colonisée par des cellules germinales d’origine extragonadique qui proviennent de la région du futur intestin postérieur. Puis le sexe gonadique se met en place avec la détermination et la différenciation des gonades en testicule ou en ovaire nécessitant de nombreux gènes ; une douzaine répertoriés à ce jour, autosomiques et gonosomiques (SRY, SOX9, SF1, SOX10, NROB1, DMRT1, WNT4, CBX2, etc.).


La différenciation testiculaire se poursuit avec la production hormonale où le testicule différencié va sécréter l’hormone antimullérienne (AMH) et la testostérone. L’AMH va permettre la régression des canaux de Müller alors que la testostérone est responsable du développement des canaux de Wolff. En l’absence de ces deux hormones capitales pour la virilisation d’un fœtus de sexe masculin, la différenciation se fait par « défaut » en direction d’organes génitaux féminins.


Enfin, il y a le développement phénotypique où les hormones, comme la dihydrotestostérone ou le récepteur aux androgènes, sont indispensables à l’action des androgènes sur les tissus cibles.


Pour la différenciation de la gonade en ovaire, on connaît la nécessité de la répression de certains gènes comme SOX9, SF1 ou WNT4 et, très récemment, CBX2. Une mutation hétérozygote de WNT4 a été mise en évidence chez une femme 46,XX avec régression des structures mullériennes (utérus et trompes) et virilisation des organes génitaux externes [4]. Très récemment, une mutation à l’état homozygote du gène CBX2 a été mise en évidence chez un enfant né phénotypiquement féminin (organes génitaux internes – OGI – et externes – OGE – féminins) avec des ovaires histologiquement normaux et une formule chromosomique 46,XY SRY+ [5]. En revanche, l’existence de facteurs spécifiques qui stimuleraient activement le développement de l’ovaire reste à démontrer.


En prénatal, les circonstances de découverte d’une difficulté à déterminer les organes génitaux externes (OGE) sont :






Jul 8, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 20: Anomalies de l’appareil génital

Full access? Get Clinical Tree

Get Clinical Tree app for offline access