Pathologie des paupières
I Anatomie
Les paupières, supérieure et inférieure, ont pour rôle essentiel de protéger le globe oculaire.
Elles sont composées :
• d’un plan antérieur cutanéomusculaire ;
• et d’un plan postérieur tarsoconjonctival : le tarse, élément fibreux contenant les glandes de Meibomius dont les sécrétions lipidiques participent au film lacrymal, assure la rigidité des paupières, surtout au niveau de la paupière supérieure ; la conjonctive (fig. 19.1) y est intimement liée (conjonctive palpébrale), elle se réfléchit au niveau des culs-de-sac conjonctivaux pour tapisser ensuite le globe oculaire (conjonctive bulbaire).
Les paupières (fig. 19.1) circonscrivent, entre leurs bords libres, la fente palpébrale limitée en dedans et en dehors par les canthus interne et externe.
Le bord libre est une zone de transition entre la peau et la conjonctive : sur sa partie antérieure sont implantés les cils orientés vers l’avant, sur sa partie postérieure se situent les orifices des glandes de Meibomius.
La glande lacrymale principale (fig. 19.2), d’innervation parasympathique et située dans l’angle supéroexterne de l’orbite, sécrète les larmes. Le clignement palpébral supérieur assure l’étalement du film lacrymal sur toute la cornée et évite son assèchement.
Les larmes s’éliminent ensuite soit par évaporation, soit par drainage vers le nez par les voies lacrymales excrétrices (fig. 19.2) : les deux points lacrymaux, inférieur et supérieur, sont visibles sur les bords libres au voisinage du canthus interne.
Une insuffisance de sécrétion peut entraîner un syndrome sec oculaire ; à l’inverse, lorsque les capacités d’excrétion sont insuffisantes ou débordées, apparaît un larmoiement.
La fermeture palpébrale est assurée par le muscle orbiculaire des paupières innervé par le VII (nerf facial).
L’ouverture des paupières est liée au muscle releveur de la paupière supérieure, innervé par le III (moteur oculaire commun).
II Pathologies
A Orgelet
C’est un furoncle du bord libre de la paupière centré sur un follicule pilosébacé du cil.
Il correspond à une infection bactérienne, le plus souvent à Staphylococcus aureus, du follicule pilosébacé. Il se développe en quelques jours, et peut entraîner une douleur vive. Il se présente cliniquement sous la forme d’une tuméfaction rouge centrée par un point blanc au niveau du bord libre. Il n’y a pas toujours de sécrétions au début. Le traitement consiste en un collyre ou une pommade antibiotique pendant 8 jours. Dans les cas résistant au traitement ou dans les formes enkystées, l’incision au niveau du bord libre peut être nécessaire. Elle se pratique sous anesthésie locale en consultation externe.
B Chalazion
C’est un granulome inflammatoire développé sur une glande de Meibomius engorgée au sein du tarse, par occlusion de l’orifice de la glande au niveau de la partie postérieure du bord libre.
La plupart du temps, il n’y a pas d’infection, et les sécrétions contenues dans le chalazion sont purement sébacées. Il peut se présenter cliniquement comme une tuméfaction douloureuse de la paupière, sans communication avec le bord libre. Selon les cas, la tuméfaction est davantage visible sur le versant cutané ou sur le versant conjonctival de la paupière (fig. 19.3).