19 Les signes de gravité sont immédiatement recherchés : • une ouverture cutanée fait craindre une fracture ouverte urgente du fait du risque septique. Une antibiothérapie par Augmentin® peut être débutée immédiatement aux urgences et la plaie protégée par un pansement antiseptique ; • la vascularisation du membre est évaluée par la recherche du pouls huméral et radial, indispensable et consignée dans le dossier, mais aussi par la chaleur comparative du membre et par le temps de recoloration cutanée. Le pouls capillaire peut être présent alors que le pouls radial est aboli. Une atteinte vasculaire est possible par lésion directe de l’artère humérale au moment du traumatisme mais aussi de façon indirecte par la compression des vaisseaux à la partie antérieure du coude lié au gonflement et à l’œdème ; • les trois nerfs de l’avant-bras sont testés afin d’éliminer une atteinte nerveuse initiale qui devra être consignée dans le dossier du patient. Dans les fractures supracondyliennes, le nerf médian est le plus fréquemment atteint, en particulier le nerf interosseux antérieur, responsable d’une paralysie du long fléchisseur du pouce et du fléchisseur profond de l’index. Des radiographies standard de face et de profil sont nécessaires. L’interprétation radiographique est difficile : • la douleur de l’enfant et la position dans les attelles radiotransparentes peuvent parfois limiter les possibilités de réalisation de clichés de bonne qualité ; • cette difficulté d’interprétation est inhérente au caractère initialement entièrement cartilagineux de l’épiphyse humérale inférieure chez le petit enfant et qui va s’ossifier progressivement par six noyaux d’ossification secondaire (figure 19.1). En pratique, des clichés comparatifs du coude non traumatisé peuvent être utiles pour déceler un trait de fracture ou une hémarthrose. Celle-ci est recherchée sur la radiographie du coude de profil par le déplacement du liseré graisseux coronoïdien en avant et du liseré graisseux olécrânien en arrière (figure 19.2). – soulager les douleurs par des antalgiques adaptés ; – immobiliser l’enfant dans une attelle radio-transparente afin de réaliser le bilan radiographique ; – consigner par écrit l’examen vasculaire et nerveux initial ; – traitement spécifique en fonction du type de fracture et du déplacement. • Après traitement spécifique : Fractures supracondyliennes En fonction du déplacement sur le cliché de profil, on différencie deux types de fractures : • les fractures en extension (palette déplacée en arrière), qui représente plus de 90 % des fractures supracondyliennes, suite à une chute sur la paume de la main ; • les fractures en flexion (palette déplacée en avant), rares, par choc direct postérieur sur le coude. Sur les clichés de face, on note en plus les composantes de translation et de déplacement en rotation. Ces éléments permettent de classer la fracture selon la classification de Lagrange et Rigault (figure 19.3).
Fractures du coude
Examen clinique
Signes de gravité
Examens complémentaires nécessaires
Prise en charge