Chapitre 18
Néoplasmes de l’intestin grêle et du côlon
Néoplasmes de l’intestin grêle
Épidémiologie: L’intestin grêle représente le segment le plus long (environ 75 %) et la surface la plus vaste (environ 90 %) du tractus gastro-intestinal (GI). Néanmoins, il est un site rare pour le développement de cancer, puisque seulement 1 à 2 % des tumeurs primitives GI se développent dans le duodénum, le jéjunum ou l’iléon. En fait, la moitié des tumeurs du grêle sont des métastases de cancers d’autres sites, en particulier du reste du tractus GI. Les tumeurs malignes du grêle ne représentent que 0,5 % des cancers, bien que leur incidence (en particulier les carcinoïdes) semble être en augmentation. Dans l’ensemble, l’âge moyen au moment du diagnostic d’une tumeur de l’intestin grêle est d’environ 67 ans ; les tumeurs sont plus fréquentes chez les hommes, et les Afro-Américains sont plus souvent touchés que les Blancs.
Physiopathologie: L’adénocarcinome, qui dérive de glandes muqueuses, était autrefois la tumeur primitive de l’intestin grêle la plus fréquente. Il représente désormais 25 % des tumeurs du grêle, y compris les tumeurs bénignes, et 40 % des tumeurs malignes. Les adénocarcinomes se développent le plus souvent dans le duodénum (65 % des adénocarcinomes de l’intestin grêle), même si le duodénum ne représente qu’une infime fraction de la longueur de l’intestin grêle. Ils sont moins fréquents dans le jéjunum et encore moins dans l’iléon. La majorité de ces cancers sont bien ou moyennement différenciés.
Les tumeurs malignes du tissu conjonctif représentent 10 % des tumeurs du grêle. Les tumeurs stromales GI (TGSI), qui dérivent des cellules interstitielles de Cajal ou d’un précurseur commun, représentent environ 85 % de ces tumeurs (fig. 18-1). Les TGSI, comme les adénocarcinomes, se développent avant tout dans le duodénum, et l’intestin grêle lui-même est le deuxième site primitif le plus commun pour ces tumeurs mésenchymateuses (33 % proviennent de l’intestin grêle). Morphologiquement, les TGSI ressemblent souvent à des léiomyosarcomes (fig. 18-2), mais elles peuvent être différenciées par l’expression de la protéine Kit (CD117). D’autres sarcomes du grêle, comme de véritables léiomyosarcomes, sont plus rarement observés (chapitre 28).
Les lymphomes GI constituent le type de lymphome extraganglionnaire le plus fréquent, et l’intestin grêle est le deuxième site le plus commun pour ces tumeurs GI (chapitre 10). L’iléon, riche en follicules lymphoïdes sous-muqueux, est le site de l’intestin grêle le plus souvent impliqué. Les tumeurs peuvent être de bas ou haut grade et peuvent dériver d’un précurseur de lymphocytes B ou T. La très grande majorité de ces lymphomes sont non hodgkiniens (fig. 18-3). Les lymphomes impliquant l’intestin grêle peuvent aussi être une manifestation d’une véritable maladie systémique.
Fig. 18-3 Histopathologie d’un lymphome non hodgkinien de l’intestin grêle. (Remerciements au Dr M.K. Washington.)
Un mélanome malin (chapitre 29) peut se développer comme une tumeur primitive de la muqueuse de l’intestin grêle ; il provient probablement de cellules de Schwann associées à l’innervation GI. En outre, l’intestin grêle est le site le plus commun pour les métastases GI du mélanome.
Affections prédisposantes: Une maladie inflammatoire de l’intestin prédispose à l’adénocarcinome. En outre, la plupart des syndromes de polypose sont associés à des tumeurs du grêle. Plus particulièrement, la PAF (voir plus loin) est associée à des adénomes et des carcinomes du duodénum et du jéjunum, mais surtout dans la région ampullaire et périampullaire. Chez au moins 90 % des patients atteints de PAF, on trouve des adénomes duodénaux, et jusqu’à 10 % développent un cancer. Ce risque dépend du nombre de polypes, de leur taille et de leur type histologique ainsi que de la présence de dysplasie de haut grade. Les patients atteints de PAF devraient se soumettre à un dépistage régulier du néoplasme duodénal. Cet examen, à effectuer dès le début de la période suivant la colectomie, se pratique au moyen d’un endoscope à angle de vision variable. Le dépistage devra être répété à intervalles de 1 à 5 ans, en fonction de la présence et du degré de polypose duodénale. Les patients atteints de polypose associée à MUTYH développent également un néoplasme duodénal et devraient subir un dépistage. Il en est de même en cas de cancer colorectal héréditaire sans polypose (CCHSP) ; le risque d’adénocarcinome de l’intestin grêle est également accru ; il peut être la première manifestation de la maladie. Le CCHSP associé au cancer de l’intestin grêle peut survenir à un jeune âge (médiane, 39 ans) et sa fréquence décroît à partir du duodénum vers l’iléon, avec environ 50 % d’occurrences dans le duodénum. Le dépistage doit commencer dès l’âge de 30 ans. Les patients atteints de sprue courent un risque accru de lymphome de l’intestin grêle.
Manifestations cliniques: Le symptôme le plus fréquent des tumeurs du grêle est une douleur abdominale, surtout lorsqu’il s’agit d’un vrai cancer. Moins fréquents sont des symptômes tels que perte de poids, nausées, saignements GI et symptômes liés à une perforation. Environ 25 % des patients ont une obstruction GI, et les tumeurs duodénales périampullaires peuvent causer une jaunisse obstructive. Seule une minorité de tumeurs malignes sont asymptomatiques, alors que les tumeurs bénignes peuvent ne provoquer aucun symptôme chez la moitié des patients. Les tumeurs carcinoïdes de l’intestin grêle sont souvent asymptomatiques, mais dans le cadre d’une maladie avancée, elles peuvent sécréter des amines bioactives, responsables de bouffées congestives, de diarrhée, de respiration sifflante et, finalement, de symptômes d’insuffisance cardiaque droite (liés à la fibrose valvulaire). C’est plus fréquent avec des tumeurs d’origine jéjunale et iléale. Les tumeurs bénignes ont tendance à être découvertes par hasard, même si la croissance intraluminale peut finalement causer des symptômes d’obstruction, et certaines peuvent devenir suffisamment grosses pour s’ulcérer et saigner.
Diagnostic: L’examen physique chez les patients porteurs d’une tumeur du grêle est souvent banal, bien qu’il y ait parfois une masse palpable et, dans les cas plus avancés, de l’ascite. Comme indiqué précédemment, des néoplasmes périampullaires peuvent être causes d’ictère. Des signes obstructifs peuvent se manifester par de l’hyperpéristaltisme, et un lymphome peut s’accompagner de splénomégalie ou d’autres atteintes systémiques, comme des adénopathies. Les résultats de laboratoire peuvent révéler une anémie par carence en fer ou une élévation des enzymes hépatiques (ce qui est particulièrement fréquent chez les personnes avec des métastases hépatiques ou une obstruction biliaire). Les taux sériques de l’antigène carcino-embryonnaire (CEA) peuvent être élevés dans les adénocarcinomes de l’intestin grêle, en particulier dans les cas avancés, mais ce marqueur tumoral n’est ni sensible ni suffisamment spécifique pour le diagnostic de routine. Les patients atteints de tumeurs neuroendocrines peuvent avoir des taux élevés de sérotonine, de chromogranine A, de petits peptides bioactifs spécifiques de la tumeur (par exemple la gastrine) ou de l’acide 5-hydroxyindolacétique urinaire. Des variantes de lymphomes intestinaux peuvent montrer des fragments de chaîne lourde d’immunoglobuline A dans le sérum et l’urine.
Surveillance: Les patients atteints de PAF, de polypose associée à MUTYH, de SPJ et, probablement, de CCHSP nécessitent une surveillance régulière de l’intestin grêle avec, comme nous l’avons noté plus haut, des recommandations précises. Les patients avec un adénome sporadique et, peut-être, une tumeur carcinoïde de l’intestin grêle devraient subir une coloscopie, car ils sont exposés à un plus grand risque de néoplasie colique. On ne dispose pas de directives spécifiques pour le suivi des patients ayant subi une résection des adénocarcinomes du grêle.
Stadification: Les systèmes de stadification des tumeurs du grêle varient selon l’histologie. Les adénocarcinomes et, plus récemment, les cancers neuroendocrines ainsi que les TSGI sont stadifiés sur la base de la classification TNM des tumeurs malignes de l’American Joint Committee on Cancer. Les lymphomes intestinaux non hodgkiniens, qu’ils soient primitifs ou fassent partie d’un processus systémique, sont stadifiés selon le système d’Ann Arbor modifié, utilisé à l’origine pour la maladie de Hodgkin (chapitre 10).
Pronostic: Un adénocarcinome du grêle a généralement un pronostic moins favorable qu’une tumeur glandulaire du côlon au même stade. De même, les résultats du traitement des tumeurs primitives duodénales sont moins bons que ceux des cancers distaux de l’intestin grêle. En général, les taux de survie à 5 ans varient de 4 % en cas de métastases à 80 % pour ceux dont la maladie est débutante et confinée à la paroi de l’intestin grêle. La survie à 5 ans des patients porteurs d’une tumeur carcinoïde du grêle dépasse 50 %. Durant l’ère pré-imatinib, les patients avec résection chirurgicale des TSGI de l’intestin grêle avaient un taux de récidive pouvant atteindre 90 % ou plus, en fonction de la taille de la tumeur, de la localisation précise et des taux de mitose ; les tumeurs plus distales ont un plus mauvais pronostic que celles qui se développent dans le duodénum. Les patients qui récidivent meurent presque invariablement dans les 2 ans, la chirurgie de sauvetage et la chimiothérapie systémique s’avérant inefficaces. L’espérance de vie réelle, à l’ère de l’imatinib en postopératoire, est inconnue, mais la survie médiane des patients atteints de TSGI avancées dépasse probablement les 5 ans. Les patients atteints de petits lymphomes intestinaux ont des taux de survie à 5 ans dépassant 60 %, bien que ce soit très variable et dépende du sous-type histologique.
Néoplasmes du côlon
Le cancer colorectal est le troisième cancer le plus commun aux Etats-Unis. Dans la plupart des cas, lorsqu’il s’est propagé au-delà des ganglions lymphatiques régionaux, il est incurable et, en général, il reste la deuxième cause principale de décès néoplasique. Pour le patient moyen, le risque à vie de développer un cancer colorectal est d’environ 1 sur 18 à 20.
Épidémiologie: Près des trois quarts des cancers du côlon se développent dans la partie proximale (origine colique). Bien que le cancer colorectal soit principalement une maladie des personnes âgées (âge médian : environ 73 ans), environ 10 % des cas surviennent chez des personnes de 50 ans ou plus jeunes. Récemment, l’incidence du cancer colorectal et la mortalité ont, dans l’ensemble, diminué, bien que l’incidence ait augmenté chez les jeunes. Les taux d’incidence des cancers du côté droit ont également diminué, peut-être, mais pas uniquement, en raison du dépistage efficace du gros intestin distal au moyen du sigmoïdoscope flexible. Le cancer colorectal est un peu plus fréquent chez les hommes que chez les femmes et chez les Afro-Américains que chez les Blancs. Les hommes développent un cancer colorectal en moyenne 5 à 10 ans plus tôt que les femmes ; de même, les cancers du gros intestin semblent se développer en moyenne 5 à 10 ans plus tôt chez les Afro-Américains que chez les Blancs. L’incidence varie beaucoup entre régions géographiques et, comme le suggère l’étude des migrations, des facteurs environnementaux plutôt que génétiques jouent, probablement, un rôle déterminant.
Physiopathologie: Entre 96 et 98 % des cancers colorectaux sont des adénocarcinomes. Des histologies rarement observées sont notamment les cancers neuroendocrines, les carcinomes épidermoïdes, les lymphomes, les sarcomes (TSGI y compris). En outre, des tumeurs composites, comme les adénocarcinomes avec une différenciation neuroendocrine, sont de plus en plus souvent décrites.
Affections et facteurs prédisposants: Les facteurs prédisposant à la néoplasie du côlon sont : l’âge (voir plus haut), le sexe, la race, une maladie inflammatoire de l’intestin, des antécédents familiaux et des syndromes héréditaires définis. Les syndromes cancéreux génétiques définis ne représentent, toutefois, qu’un faible pourcentage des cancers colorectaux (voir plus loin). On rencontre souvent des patients ayant des parents au premier degré qui sont aussi atteints de néoplasie du côlon (adénome ou carcinome). Les personnes ayant un parent au premier degré avec un cancer colorectal risquent deux à trois fois plus de développer le même type de tumeur, et ce risque s’élève à cinq ou six fois si les deux parents au premier degré sont affectés. Les patients dont des parents ont un adénome sont confrontés à un risque de cancer colorectal 1,8 fois plus élevé, et ce chiffre passe à 2,6 si le parent a moins de 60 ans.
Plusieurs affections génétiques définies, dominantes ou récessives, qui accroissent le risque de cancer colorectal (tableau 18-1) ont été identifiées. Elles comprennent le syndrome PAF, le CCHSP, la polypose associée à MUTYH, le SPJ, la polypose juvénile, le syndrome de l’hamartome avec mutation de PTEN et le syndrome de Cronkhite-Canada.
Polypose adénomateuse familiale
La PAF est une affection autosomique dominante, caractérisée par le développement de centaines de milliers de polypes adénomateux et de cancer colorectal vers l’âge de 40 ans (fig. 18-4). Les estimations de prévalence de la maladie sont de 1 sur 8 000 à 15 000 naissances.
Fig. 18-4 Côlon réséqué porteur de centaines de polypes adénomateux chez un patient atteint de polypose adénomateuse familiale.
Physiopathologie: La PAF est une maladie héréditaire autosomique dominante avec une pénétrance incomplète. Elle a été associée au gène de la polypose adénomateuse colique (APC) situé sur le bras long du chromosome 5 (5q21). APC, un gène suppresseur de tumeur, code une protéine qui est un régulateur essentiel de la croissance des cellules épithéliales intestinales. Les mutations héréditaires conduisent généralement à un produit génique tronqué. Les patients atteints du syndrome familial héritent d’une copie mutante de l’APC ;quand une mutation perte de fonction se développe dans l’autre allèle APC, la croissance des cellules épithéliales des muqueuses n’est plus contrôlée normalement, et des polypes se développent. Des phénotypes variables peuvent être attribués en partie à des différences dans la localisation de la mutation d’APC, la PAF étant atténuée lorsque les mutations siègent aux extrémités 5′ et 3′ du gène.
Manifestations cliniques et diagnostic: Les adénomes apparaissent au début de la deuxième décennie de la vie, et les symptômes GI se manifestent dès la troisième ou quatrième décennie. Les polypes sont distribués de façon relativement uniforme dans tout le côlon, même si une légère prédominance a été notée dans le côlon distal. Si l’affection n’est pas traitée, la PAF se transforme en carcinome colorectal franc vers l’âge de 40 ans. Chez 30 à 100 % des patients, on trouve des polypes gastriques (surtout non adénomateux), et des adénomes duodénaux dans 45 à 90 % des cas. Un cancer duodénal périampullaire survient dans environ 10 % des cas. Les lésions du grêle loin du duodénum évoluent rarement vers la malignité. Dans la forme atténuée de la PAF, on dénombre moins de 100 adénomes coliques, présents pour la plupart dans le côlon droit, la transformation cancéreuse se produisant environ 10 ans plus tard. Les tests génétiques peuvent identifier la mutation chez 85 % des individus atteints et sont utiles pour le dépistage familial.
Syndrome de Gardner
Le syndrome de Gardner est un sous-type phénotypique de la PAF qui est aussi causé par des mutations du gène APC. Il se distingue par la présence de manifestations extra-intestinales, notamment des ostéomes (en particulier mandibulaires), des tumeurs des tissus mous (lipomes, kystes sébacés et fibrosarcomes), des dents surnuméraires, des tumeurs desmoïdes, une fibromatose mésentérique et une hypertrophie congénitale de l’épithélium pigmentaire de la rétine. Les différences phénotypiques entre le syndrome de Gardner et la PAF semblent résulter de variations dans le site de la mutation du gène APC, de la présence de gènes modificateurs et des facteurs environnementaux. Dans le syndrome de Gardner, les polypes adénomateux ont le même potentiel malin que ceux trouvés dans la PAF ; les recommandations thérapeutiques et de dépistage du cancer colorectal sont les mêmes.
Syndrome de Turcot
Une caractéristique du syndrome de Turcot est la combinaison de la polypose colorectale et des cancers du système nerveux central. Dans les deux tiers des cas, on trouve des mutations du gène APC, le tiers restant étant associé à des mutations dans les gènes de réparation des mésappariements d’ADN, qui sont également mutés dans le CCHSP. Les tumeurs du système nerveux central sont des médulloblastomes, des glioblastomes et des épendymomes.
Cancer colique héréditaire sans polypose
Le CCHSP, ou syndrome de Lynch, est le cancer colorectal héréditaire le plus fréquent et représente environ 2 % des cas de cancer colorectal (chapitre 3). Le trait est autosomique dominant et très pénétrant. Cliniquement, le CCHSP est défini par la présence des trois éléments suivants : (1) au moins trois parents avec un cancer associé à un CCHSP histologiquement vérifié (cancer colorectal ou de l’endomètre, de l’intestin grêle, de l’uretère ou du bassinet rénal), dont l’un est un parent au premier degré des deux autres, en l’absence de PAF ; (2) un cancer colorectal impliquant au moins deux générations ; (3) un ou plusieurs membres de la famille atteints de cancer diagnostiqué avant l’âge de 50 ans.
Physiopathologie: Le CCHSP est causé par des mutations germinales pertes de fonction dans un ensemble de gènes impliqués dans la réparation des mésappariements des paires de bases d’ADN qui se produisent pendant la réplication de l’ADN (système de réparation des mésappariements). La base génétique du CCHSP (syndrome de Lynch) est décrite plus en détail au chapitre 3.
Manifestations cliniques et diagnostic: L’âge médian du diagnostic du CCHSP est 45 ans. Bien que plusieurs adénomes puissent être présents, on n’observe pas la polypose diffuse caractéristique de la PAF. La néoplasie colique prédomine du côté droit (à proximité de l’angle colique gauche, ou angle splénique). Bien que les cancers aient tendance à être peu différenciés, ils ont généralement un meilleur pronostic que des cancers colorectaux sporadiques similaires. Un cancer colorectal synchrone ou métachrone est fréquent. Les patients atteints du CCHSP sont prédisposés également à d’autres maladies malignes, en particulier au carcinome de l’endomètre, ainsi qu’aux cancers de l’ovaire, de l’estomac, de l’intestin grêle, des voies hépatobiliaires, de l’uretère et du pancréas. Une variante, le syndrome de Muir-Torre, est associée à des lésions cutanées et à des tumeurs malignes viscérales. Le dépistage du CCHSP peut commencer par l’étude de l’instabilité des microsatellites dans la tumeur et par la recherche, par immunohistochimie, des produits des gènes de réparation des mésappariements (hMSH2, hMSH3, hMSH6, hMLH1, hPMS1 et hPMS2) et/ou d’une mutation du gène BRAF. Un résultat positif n’indique pas nécessairement qu’il s’agit d’un CCHSP, car jusqu’à 15 % des tumeurs sporadiques peuvent avoir ces caractéristiques ; il faut donc compléter les tests par une analyse de la lignée germinale.