17. Le système hyoïdien et ses pathologies

Chapitre 17. Le système hyoïdien et ses pathologies



Os hyoïde


Rappels d’anatomie [2, 3, 8]

système hyoïdienHyoïdien, système pathologiesHyoïdien, système pathologiesOsOs hyoïdeFaisant partie du deuxième arc branchial, l’os hyoïde est le seul os à n’avoir aucune articulation avec les structures osseuses environnantes. C’est le lieu de croisement des muscles infra- et suprahyoïdiens, muscles de la langue et des ligaments suspenseurs (figure 17.1).








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Fig. 17.1
Os hyoïde.


1. Corps de l’os hyoïde.


2. Petite corne.


3. Grande corne.


En forme de fer à cheval, comme la mandibule, il est constitué par un corps central de forme quadrilatère avec deux longues apophyses latérales, les grandes cornes, et deux courtes apophyses supérieures, les petites cornes.

Le corps et les grandes cornes ne présentent pas d’insertions sur sa face interne.

L’os hyoïde est un os impair, en forme de U ; la courbure fermée du U est située en avant et les branches sont dirigées par derrière. Les extrémités des branches sont suspendues aux apophyses styloïdes des os temporaux par les ligaments stylohyoïdiens. La mandibule constitue un seul os articulé avec les os temporaux par les articulations temporomandibulaires ; l’os hyoïde peut être vu comme une petite version de la mandibule. Il est orienté dans la même direction et articulé également avec les os temporaux.


Corps de l’os hyoïde

Corps de l’os hyoïdeLe corps de l’os hyoïde est globalement quadrilatère et convexe vers l’avant. Il mesure environ 5 cm de large et 2,5 cm de hauteur ; la plus grande dimension est dans le sens transverse du cou et dans un plan horizontal.

Sa face antérieure est renforcée par une crête transversale, et fréquemment par une crête verticale centrale qui la divise en deux parties latérales. Dans la face antérieure, le corps donne naissance au niveau de son bord supérieur à trois membranes fusionnées : les membranes hyothyroïdienne, hyoglosse et hyoépiglottique, ainsi qu’au muscle génioglosse.

Sur cette face antérieure, s’insèrent le septum lingual, le squelette fibreux central de la langue (figure 17.2), au centre, et en haut en bas les muscles géniohyoïdiens et les fibres plus antérieures du thyrohyoïdien (figure 17.3).








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Fig. 17.2
Squelette Langue Squelette de la langue langue.


1. Os hyoïde.


2. Épiglotte.


3. Membrane hyoglosse.


4. Septum lingual.


5 et 6. Muscle lingual supérieur.









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Fig. 17.3
Muscles Os hyoïde Muscles qui s’insèrent sur l’os hyoïde Os os hyoïde.


La face postérieure est lisse, concave et dirigée vers le bas et en arrière.

Cette face est séparée de l’épiglotte par la membrane thyrohyoïdienne et quelques fibres de tissu conjonctif. Le bord supérieur du corps est rond, avec une convexité supérieure ; le bord inférieur présente une concavité inférieure.

Le long du bord inférieur s’insèrent au centre le muscle sternohyoïdien, latéralement l’omohyoïdien et les fibres les plus antérieures du thyrohyoïdien.


Cornes de l’os hyoïde

Cornes de l’os hyoïdeLes grandes cornes se projettent en arrière du corps ; ces projections donnent à l’os hyoïde sa forme en U. Elles mesurent environ 3 cm en longueur, et s’affinent à l’arrière. Chacune d’elles présente un tubercule à son extrémité.

Les petites cornes sont de petits cônes (d’environ 1 cm de longueur) qui paraissent être des extensions de la crête transversale du corps. Leur diamètre à la base est d’environ 6 mm, et elles se projettent en arrière et un peu vers le haut à partir du corps. Elles sont en général unies au corps par un tissu fibreux, juste au-dessus de la grande corne.

Il persiste parfois une articulation synoviale rudimentaire entre les petites et les grandes cornes [9]. Les petites cornes donnent insertion aux muscles longitudinaux inférieur et supérieur, et au niveau du pôle au ligament stylohyoïdien.


Physiologie respiratoire de l’os hyoïde


Rotation externe

Os hyoïde Physiologie respiratoireOs hyoïdeAu cours de la phase inspiratoire crânienne, les extrémités postérieures des grandes cornes se séparent vers le bas, vers l’avant et vers le dehors, en produisant un mouvement d’ouverture en rotation externe de l’os hyoïde, de manière synchrone avec les mouvements respiratoires des temporaux et de la synchondrose sphénobasilaire. Le corps descend et bascule légèrement en arrière (figures 17.4 et 17.5).








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Fig. 17.4
Vue de face de l’os hyoïdien lors de l’inspiration craniosacrée.









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Fig. 17.5
Vue de profil de l’os hyoïdien lors de l’inspiration craniosacrée.



Rotation interne

Au cours de la phase expiratoire crânienne, les extrémités postérieures des grandes cornes se rapprochent vers le haut, en arrière et vers l’intérieur, en produisant un mouvement de fermeture en rotation interne de l’os hyoïde, synchrone avec les mouvements des temporaux et de la synchondrose sphénobasilaire.

Le corps monte et bascule légèrement vers l’avant. La conséquence de ces mouvements est un drainage de la thyroïde par l’intermédiaire des ligaments hyothyroïdiens latéraux et des membranes hyothyroïdiennes.

Pendant la flexion des os du crâne, la mandibule se déplace en arrière, la langue va vers l’avant, l’os hyoïde monte. Pendant l’extension, ces mouvements sont effectués en sens inverse [5].


Muscles hyoïdiens


Muscles suprahyoïdiens [1, 5, 6, 9]

Les muscles suprahyoïdiens sont situés entre la mandibule et l’os hyoïde. Il s’agit de quatre paires, distribuées de part et d’autre du plan sagittal central : les digastriques, stylohyoïdiens, mylohyoïdiens et géniohyoïdiens.

Ce sont des muscles de la mastication, de la déglutition et de l’articulation de certains phonèmes.


Muscle digastrique

MuscleMuscle digastriqueLe muscle digastrique va de la mandibule jusqu’à l’apophyse mastoïde (figure 17.6). Il est composé de deux ventres qui forment un angle obtus, l’un antérieur, l’autre postérieur, réunis par un tendon intermédiaire.








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Fig. 17.6
Muscle digastrique.


1. Branche horizontale de la mandibule.


2. Ventre antérieur du digastrique.


3. Ventre postérieur du digastrique.


Le faisceau antérieur s’insère par des fibres tendineuses sur la fosse digastrique de la mandibule, dépression ovale située à la partie basse de la face moyenne du corps de la mandibule. Il se dirige vers le bas et vers l’arrière en s’affinant pour réaliser un tendon cylindrique, le tendon intermédiaire, qui s’élargit de nouveau et se continue par le faisceau postérieur du digastrique.

Le faisceau postérieur formé par un corps charnu fusiforme monte obliquement vers le haut et en arrière, vers l’apophyse mastoïde de l’os temporal, sur laquelle il se fixe par des fibres tendineuses dans la rainure digastrique, située à la face interne de l’apophyse mastoïde.

Entre les ventres antérieur et postérieur du digastrique, le tendon intermédiaire présente des expansions aponévrotiques.

Une expansion antérieure constituée par des fibres qui passent au-dessus de la partie inférieure du mylohyoïdien se dirige en dedans et vers l’avant ; quelques fibres se confondent avec celles du côté opposé ; cet ensemble forme l’aponévrose interdigastrique.

Par ailleurs, il existe une expansion hyoïdienne, vers le bord supérieur de la grande corne de l’os hyoïde et vers la base de la petite corne.

Finalement, l’aponévrose cervicale superficielle passe, en pont, sur le tendon intermédiaire du digastrique pour se fixer de part et d’autre sur les grandes cornes de l’os hyoïde. Cette aponévrose adhère intimement à l’expansion hyoïdienne par sa face inférieure, et l’ensemble constitue la poulie de réflexion du digastrique où glisse le tendon intermédiaire.

Le digastrique présente une double innervation : le faisceau postérieur est innervé par le nerf facial, parfois par le glossopharyngien [1] ; le faisceau antérieur reçoit une branche du nerf mylohyoïdien, branche du nerf mandibulaire [1].


Muscle stylohyoïdien

MuscleMuscle stylohyoïdienC’est un muscle en forme de fuseau qui descend obliquement de l’apophyse styloïde vers l’os hyoïde. Il est situé un peu en avant et en dedans du faisceau postérieur du digastrique. Il s’insère par une lame tendineuse sur la partie postérolatérale de la moitié supérieure de l’apophyse styloïde. Son corps charnu est dirigé vers le bas, en avant, en dedans et se termine par un tendon qui se dédouble pour laisser passer le tendon intermédiaire du digastrique. Les deux faisceaux se fixent sur la partie antérieure et inférieure de la grande corne de l’os hyoïde. Plus en avant et vers l’intérieur, le ligament stylohyoïdien se fixe sur la petite corne de l’os hyoïde, et il contribue ainsi à renforcer la poulie de réflexion du digastrique. Le muscle stylohyoïdien est innervé par une branche du nerf facial qui se détache de celui-ci, peu après sa sortie par le foramen stylomastoïdien.

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May 23, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 17. Le système hyoïdien et ses pathologies

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