13. Le système neurovégétatif cervicocrânien et ses pathologies

Chapitre 13. Le système neurovégétatif cervicocrânien et ses pathologies


L’objectif de ce chapitre est d’expliquer une partie de l’action de l’ostéopathie crânienne et l’approche du patient au travers de la physiologie. Beaucoup de détails anatomiques sont utiles pour comprendre la physiopathologie et le diagnostic ostéopathique. Dans la dernière partie de ce chapitre seront aussi détaillées des pathologies qui représentent souvent des contre-indications au traitement ostéopathique.


Introduction

système neurovégétatifSystème neurovégétatif cervicocrânienLe système neurovégétatif innerve les organes internes et leurs enveloppes ; presque tous les tissus sont parcourus par un fin réseau de fibres neurovégétatives. Il coordonne l’activité des organes de la nutrition et contrôle la vie végétative commune aux plantes et aux animaux.

Son rôle est important dans :


• le maintien des constantes biologiques ;


• le règlement de la fonction des organes selon les nécessités dictées par l’environnement.

Son rôle est de maintenir l’homéostasie. Il est autonome et très étroitement relié avec le système nerveux central.

Il comprend deux systèmes complémentaires de fonctions différentes : l’orthosympathique et le parasympathique.


Système sympathique [[10][11][12] and [13]]

Système nerveux sympathiqueLe système sympathique assure la réalisation de prestations dans les situations d’urgence et de stress. De plus, un travail musculaire important implique la stimulation du sympathique.

Le sympathique a plusieurs fonctions :


• il facilite les transmissions nerveuses (centrales et neuromusculaires) ;


• il freine la cicatrisation des tissus ;


• il contrôle la vascularisation artérioveineuse de tout le corps, donc l’oxygénation des tissus ;


• il influence l’hypophyse (chef d’orchestre du système neuroendocrinien) et la glande pinéale (ou corps pinéal, horloge biologique interne).

L’orthosympathique comprend deux parties :


• l’orthosympathique somatique : il s’agit de l’innervation diffuse métamérique pour la peau, les vaisseaux et muscles d’un même métamère (action non équilibrée par le parasympathique) ;


• l’orthosympathique viscéral : son action est équilibrée par le système parasympathique crânien ou pelvien.

Le sympathique est actif en permanence ; il peut être actif en totalité pendant les réactions aux stress. Son objectif est d’apporter un maximum d’énergie à l’organisme sans prendre en considération un gaspillage éventuel.


Système parasympathique [[10][11][12] and [13]]

Système nerveux parasympathiqueLe système parasympathique favorise le métabolisme, la régénération des tissus, la constitution de réserves corporelles. Il modère également l’activité du sympathique viscéral.

Il est constitué de trois parties :


• le parasympathique viscéral constitué par le nerf vague (X) ;


• le parasympathique facial qui inclut les nerfs crâniens facial (VII), intermédiaire et glossopharyngien (IX) ;


• le parasympathique pelvien constitué par la moelle épinière sacrée.


Anatomie du système neurovégétatif cervicocéphalique [1, [10][11][12][13] and [14]]


Système orthosympathique cervicocéphalique

système neurovégétatifSystème neurovégétatif cervicocéphaliqueSystème nerveuse orthosympathique cervicocéphaliqueIl existe deux chaînes latérovertébrales droite et gauche comportant chacune 23 ganglions sympathiques. Ces deux chaînes s’étendent depuis la base du crâne (ganglion de Ribs) jusqu’au coccyx (ganglion impair)


Ganglions cervicaux

Le centre cervicomédiastinal antérieur est situé contre l’aponévrose prévertébrale.



Ganglion cervical supérieur

GanglionGanglion cervicalGanglion cervical supérieurLong de 4 cm, ce ganglion (figures 13.1 et 13.2) est en contact avec :


• le muscle droit antérieur en arrière – répercussions des lésions occiput–atlas ou bien de l’atlas ;


• les apophyses transverses de C1 à C4 en arrière – répercussions des lésions cervicales supérieures.


• les aponévroses de l’espace maxillopharyngien en avant – répercussions des lésions de la synchondrose sphénobasilaire et de la mandibule.








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Fig. 13.1
Ganglions cervicaux (d’après [1]).









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Fig. 13.2
Ganglion cervical supérieur (d’après [1]).


Le ganglion cervical supérieur donne des rameaux :


• aux branches antérieures des nerfs C1 à C4 ;


• au ganglion jugulaire : anastomoses avec le ganglion d’Andersch ;


• au nerf vague (X) et au nerf glossopharyngien (IX).

Il envoie aussi des filets :


• au ganglion ophtalmique – répercussions sur l’œil (accommodation, mydriase) ;


• au ganglion ptérygopalatin – répercussions sur les sécrétions nasales et lacrymales ;


• au ganglion plexiforme du nerf vague (X) ;


• au nerf cardiaque supérieur.

Le nerf carotidien naît du pôle supérieur du ganglion cervical supérieur et pénètre dans le crâne par le foramen déchiré et par le canal condylaire.

Ce nerf innerve :


• la carotide interne ;


• le plexus caverneux ;


• l’hypophyse ;


• le ganglion ptérygopalatin ;


• les V e, III e, IV e et VI e nerfs crâniens au niveau du sinus caverneux.

Il envoie des rameaux :


• à la thyroïde ;


• au sinus carotidien.

En résumé, le nerf carotidien innerve :


• les artères carotides – répercussions sur la vascularisation cérébrale : vertiges, migraines, bourdonnements, etc. ;


• le pharynx (anastomoses avec le IX e et le X e nerfs crâniens) ;


• l’œsophage ;


• le larynx ;


• le cœur (nerf cardiaque supérieur du plexus cardiaque) – répercussions sur les pathologies cardiaques, l’hypertension artérielle.


Ganglion cervical moyen

GanglionGanglion cervicalGanglion cervical moyenInconstant, ce ganglion est situé en avant de la transverse de C6.

Il innerve :


• l’artère thyroïdienne inférieure (relation C6–thyroïde).


• le cœur par le nerf cardiaque moyen (pathologies cardiaques, hypertension artérielle).




Sympathique SympathiqueSystème nerveuse sympathique crânienLe sympathique crânien est constitué par un réseau de fibres sympathiques issues des trois ganglions cervicaux. Ces fibres sont disposées en un filet à larges mailles qui tapisse les artères carotides.

Ces fibres vont former deux plexus :


• le plexus carotidien externe ;


• le plexus carotidien interne.

Ces deux plexus, responsables de l’innervation vasomotrice cérébrale, innervent en outre les quatre ganglions décrits ci-après.


Ganglion de Ribs

GanglionGanglion de RibsCe ganglion est situé dans la zone du cercle artériel du cerveau (polygone de Willis) ; c’est le point de jonction supérieur des deux chaînes sympathiques droite et gauche.






Système nerveuse parasympathiqueSystème nerveuse parasympathique crânienCertaines glandes (hypophyse, épiphyse) reçoivent une innervation parasympathique des centres voisins. Les fibres du parasympathique crânien naissent de la moelle épinière ou bien du tronc cérébral, et participent à la constitution de certains nerfs crâniens.




Nerf glossopharyngien [IX]

NerfNerf glossopharyngienLes fibres issues du noyau salivaire inférieur du IX innervent les glandes parotides après avoir emprunté le ganglion otique.



Système nerveux ParasympathiqueSystème nerveux parasympathique viscéralnerfNerf vagueLe nerf vague (X) est à lui seul l’antagoniste principal du sympathique viscéral (figure 13.9).








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Fig. 13.9
Nerf Nerf vague Nerf vague (X) (d’après Akesson et Steward).







Centres médullaires neurovégétatifs

Centres médullaires neurovégétatifLes centres orthosympathiques, d’après Bourret et Louis [3], naissent des cornes latérales de la moelle épinière :


• C8–L2 : innervation diffuse (centres pilomoteurs, sudoripares et vasomoteurs) ;


• C8–T3 : centres iridodilatateurs ;


• T1–T4 : centres cardioaccélérateurs ;


• T3–T5 : centres bronchopulmonaires ;


• T6–L2 : centres splanchniques (foie, estomac, vésicule biliaire, duodénum, intestins, reins et uretère, rate et pancréas) ;


• L1–L2 : centre de la contention anorectale et vésicale ;


• L2–L3 : centre de l’éjaculation.

Ces différents centres sont unis à la chaîne latérovertébrale par des branches communicantes (figure 13.13).








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Fig. 13.13
Centres médullaires (d’après [3]).


May 23, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 13. Le système neurovégétatif cervicocrânien et ses pathologies

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