17 Les infections ostéo-articulaires (IOA) de l’enfant sont des urgences diagnostiques et thérapeutiques. L’absence de traitement précoce et adapté peut conduire à de graves séquelles fonctionnelles. L’incidence des IOA demeure stable même dans les pays à haut niveau socio-économique. Elles prédominent chez l’enfant en bas âge avec un pic observé avant 3 ans et touchent deux fois plus souvent les garçons avec une prédominance au membre inférieur. Elles sont plus fréquentes en hiver et en automne, faisant poser la question du rôle favorisant des infections virales. Un traumatisme est retrouvé dans 30 à 40 % des cas. Les germes les plus souvent isolés sont le Staphylococcus aureus et la Kingella kingae (tableau 17.1). Rares en Europe, des formes graves d’IOA en rapport avec des staphylocoques dorés communautaires résistant à la méticilline apparaissent aujourd’hui. Le début est le plus souvent brutal avec une douleur et une impotence fonctionnelle de l’articulation ou une boiterie au membre inférieur qui survient habituellement dans un contexte fébrile avec possible altération de l’état général. On constate une augmentation de volume de l’articulation concernée avec parfois une inflammation de la peau en regard. La palpation peut mettre en évidence un épanchement intra-articulaire et la mobilisation de l’articulation est douloureuse. Il est important de rechercher une porte d’entrée voisine ou à distance (antécédent d’infection rhino-pharyngée, gastroentérite, de plaie, etc.) La radiographie standard peut mettre en évidence des signes indirects d’épanchement intra-articulaire comme un épaississement des parties molles, un élargissement de l’interligne ou une excentration pour la hanche. La présence d’une anomalie osseuse doit faire suspecter une ostéoarthrite. L’échographie permet d’affirmer la présence et de quantifier l’importance de l’épanchement intra-articulaire ainsi que l’épaississement de la synoviale. La scintigraphie osseuse n’est utile que si le diagnostic, voire la localisation d’une atteinte ostéo-articulaire, est incertaine comme cela peut être le cas pour les arthrites sacro-iliaques. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) n’a pas d’indication dans les arthrites infectieuses dont l’évolution est favorable sous traitement. Le début est en règle générale brutal, marqué par l’apparition d’une fièvre élevée, de douleurs osseuses métaphysaires et d’une impotence fonctionnelle. À l’examen, l’état général est altéré et on retrouve des signes inflammatoires locaux avec rougeur de la peau, augmentation de la chaleur locale et gonflement. Les formes atténuées où les signes généraux sont discrets, voire absents, où l’impotence fonctionnelle est incomplète, la rougeur peu marquée et la douleur modérée sont devenues plus fréquentes et le germe isolé dans ces cas est le plus souvent Kingella kingae (figure 17.1). Figure 17.1 Garçon de 2,6 ans présentant une boiterie évoluant depuis 4 semaines dans un contexte apyrétique et avec un bilan biologique normal. A : Radiographie standard retrouvant une lacune du calcanéum droit. B : IRM mettant en évidence un abcès intraosseux dont le produit de curetage a mis en évidence une Kingella kingae. C : Radiographie standard 18 mois plus tard montrant les séquelles de l’infection.
Infections ostéo-articulaires
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