Chapitre 16 Manipulations des stabilisateurs actifs du coude
Ce sont tous les muscles qui ont un effet direct ou indirect sur l’articulation du coude.
Le brachial
Technique
En décubitus
Le patient repose le membre supérieur sur la table, le bras légèrement fléchi, la paume en avant.
Le brachial est dorsal par rapport au biceps et se termine sur l’ulna. Enfoncez légèrement un pouce sur le bord médial du lacertus fibrosus, contre le bord latéral du rond pronateur, en direction de la tubérosité ulnaire.
L’autre pouce agit de même à la partie caudale du lacertus fibrosus.
Les pouces essaient de se rejoindre près de la tubérosité ulnaire, à deux travers de doigts du pli du coude (fig. 16-2).
On peut aussi faire alternativement jouer le tendon d’insertion avec un pouce d’abord en direction médiale et ensuite latérale.
On mobilise le tendon d’insertion ulnaire médialement et latéralement, en essayant de le soulever ventralement en latéroflexion.
Cette manipulation a pour but principal de libérer la capsule et la synoviale.
Le biceps brachial
Rappels
Direction
Elle est caudale, les deux chefs se réunissent très près de la terminaison du muscle deltoïde.
Innervation
Il est innervé par le nerf musculo-cutané (C5-C6).
Le réflexe bicipital permet de tester la racine spinale de C6.
Actions au niveau du coude
C’est un fléchisseur et un supinateur quand le coude est fléchi. C’est aussi un tenseur du fascia antébrachial.
Particularités
Ce muscle bi-articulaire, comme nous l’avons vu, est important pour le labrum et la capsule de l’épaule.
En soulevant des charges lourdes, il peut se rompre au niveau du corps charnu. Le patient consulte pour une « boule » à la face ventrale du bras.
La sanction est le plus souvent chirurgicale. Mais nous avons vu des patients qui ont préféré ne rien faire et, petit à petit, le biceps a retrouvé un peu de sa fonctionnalité.
Technique
On peut la réaliser en décubitus ou en latérocubitus, le patient couché sur le côté du coude à manipuler.
C’est surtout son expansion aponévrotique, le lacertus fibrosus qui nous intéresse par son rôle sur le fascia antébrachial et son voisinage avec le nerf médian et l’artère brachiale.
Cette lame fibreuse peut s’irriter lors de mouvements forcés ou répétés. Cette aponévrite est difficilement supportable. Elle peut provoquer une irritation du nerf médian se propageant au niveau du poignet et de la main.
En décubitus
1re modalité
Le patient repose le membre supérieur sur la table, le bras légèrement fléchi, la paume en avant.
Vos deux pouces glissent sur le rond pronateur, puis se dirigent, d’abord distalement et ensuite médialement, sur les bords du lacertus fibrosus.
Essayez de trouver des adhérences et des zones de rugosité pour les travailler en induction. Il est aussi intéressant de faire jouer cette expansion ventralement pour avoir deux effets sur :
Remarque : Pour compléter cette manipulation du biceps, reportez-vous aux manipulations du biceps sur l’épaule.
2e modalité
Le patient repose sur la table, le coude légèrement fléchi. Demandez au patient de faire quelques mouvements de flexion-supination de l’avant-bras, pour bien différencier les insertions radiale et aponévrotique du biceps (fig. 16-4).
Essayez de faire un soulèvement-induction des deux pouces du lacertus fibrosus. Réalisez, ensuite, un écartement-induction du tendon bicipital radial et du lacertus fibrosus.
En latérocubitus
Le patient repose du côté du coude à manipuler, vous vous installez face à lui. Des deux pouces et vous effectuez un écartement-induction des attaches distales du biceps.
Un pouce entraîne le tendon de la tubérosité radiale latéralement, pendant que l’autre attire le lacertus fibrosus médialement (fig. 16-5).
Remarque : Cette technique a un effet sur le rond pronateur et indirectement sur le nerf médian et l’artère brachiale situés juste en arrière. Elle sert aussi à relâcher la pression intracanalaire de la loge des fléchisseurs du coude.
Le rond pronateur
Technique
Le patient est en décubitus, le bras légèrement fléchi et en supination.
Fixez l’ulna à sa partie craniale avec la main médiale, contactez les attaches du muscle dur le radius et demandez au patient d’effectuer une supination. Cette manœuvre a pour effet d’étirer le rond pronateur (fig. 16-7).
Le triceps brachial
Rappels
Particularités
Le long chef du triceps brachial en fait un muscle bi-articulaire. Les autres chefs sont mono-articulaires. Le long chef peut échanger des fibres avec le grand dorsal.
Technique
On peut la réaliser en procubitus ou latérocubitus, le patient reposant sur le côté opposé au coude à traiter.
Des deux pouces, vous faites jouer latéralement le tendon d’insertion du triceps sur l’olécrâne et, en fin de manœuvre, vous essayez de passer entre le tendon et son attache olécrânienne.
En dedans du tendon, dans la fosse olécrânienne, se trouve de la graisse articulaire. Elle a pour fonction d’amortir les chocs de l’olécrâne dans la fosse olécrânienne humérale, lors de l’extension du coude.
Cette graisse articulaire a aussi un rôle propriocepteur et mécanorécepteur. Elle peut se figer et devenir progressivement fibreuse et créer une irritation articulaire.
Mobilisez en induction cette graisse par des mouvements lents et progressifs, en passant sous le tendon tricipital.
En procubitus
Le patient repose, le membre supérieur sur la table, la main posée sur sa face palmaire. Le triceps nous intéresse par ses relations avec la capsule et le fascia antébrachial.
De part et d’autre du tendon tricipital sur l’olécrâne, on va rechercher des zones de micro-adhérences qu’on relâche en induction.
N’hésitez pas à passer progressivement sous le tendon tricipital pour atteindre la graisse sous-jacente (fig. 16-9).

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