16: Chirurgie réparatrice des pertes de substance du cuir chevelu

Chapitre 16 Chirurgie réparatrice des pertes de substance du cuir chevelu






Anatomie du cuir chevelu [1,2]


Le scalp est limité en arrière par la ligne courbe occipitale supérieure, jusqu’à la protubérance occipitale externe. La limite antérieure du cuir chevelu est de hauteur variable et se termine, au niveau de la zone frontière d’unité esthétique frontale, à concavité antérieure.


Cette ligne concave se prolonge par la jonction avec les régions temporales, où se situent les golfs temporaux. Latéralement, cette zone chevelue se termine au niveau de l’arcade zygomatique et au pourtour de l’insertion des pavillons auriculaires. La surface est estimée à 600 à 700 cm2 chez l’adulte sans calvitie. Sa forme est celle d’un parallélépipède à sommet sphérique et comprend quatre régions : frontale, pariétale, temporale et occipitale, à sommet au niveau du vertex.


Le cuir chevelu est constitué de 5 couches : la peau, le tissu cellulaire sous-cutané, la galéa, l’espace décollable de Merkel et le périoste crânien [3].








Vascularisation du cuir chevelu [1]


Le cuir chevelu présente une vascularisation riche, anastomotique, permettant de réaliser de nombreux lambeaux et l’ensemble du cuir chevelu peut être revascularisé par un des éléments vasculaires artériels présentant cinq pédicules de chaque côté :







Les vaisseaux abordent le cuir chevelu à la périphérie, dans un plan superficiel par rapport aux muscles peauciers, puis ils se répartissent à la face superficielle de la galéa. Ces vaisseaux se ramifient verticalement pour vasculariser le réseau sous-dermique, à travers l’hypoderme.


Il existe donc un double réseau anastomotique riche, superficiel au niveau des plexus sous-dermiques, profond au niveau de la galéa.


Le drainage veineux pose parfois des problèmes au niveau des lambeaux de scalp, car le réseau veineux n’est pas satellite des artères ; il existe un drainage antérieur vers le sinus caverneux par les veines frontales médianes et latéralement par la veine superficielle et la veine auriculaire postérieure drainant le sang vers la jugulaire externe. En arrière, le drainage se fait par les veines occipitales vers les systèmes vertébraux et jugulaires internes.


Concernant le drainage lymphatique, les vaisseaux lymphatiques sont dans le même plan que les veines et les artères. Le drainage se fait, pour les régions frontales et temporales, vers les ganglions parotidiens ; pour les régions temporopariétales, vers les ganglions mastoïdiens et les ganglions latéraux profonds du cou ; pour la région occipitale, vers les ganglions occipitaux et la chaîne spinale.


L’innervation motrice provient du nerf facial. Elle est très accessoire, et se distribue aux muscles frontaux et occipitaux. L’innervation sensitive doit être connue ; en avant, elle provient du nerf trijumeau par la branche frontale du nerf ophtalmique, donnant le nerf sus-orbitaire et le frontal interne ; latéralement, l’innervation provient du trijumeau par le nerf auriculotemporal et par le plexus cervical superficiel, branche mastoïdienne et auriculaire ; en arrière, par les nerfs cervicaux (deuxième nerf occipital d’Arnold et troisième nerf).



Reconstruction des pertes de substance du cuir chevelu



Principes


La richesse vasculaire permet de tracer des lambeaux au hasard, dans de bonnes conditions, dont le rapport largeur/longueur peut être de 1 sur 3. On peut détacher l’ensemble du cuir chevelu sur le pédicule temporal, qui est le plus volumineux ; pour les autres pédicules, il faut ménager au moins deux pédicules pour assurer à la fois une bonne vascularisation artérielle et un bon drainage veineux. Ces lambeaux peuvent être axialisés sur l’axe d’un vaisseau, ou tracés au hasard, en sachant que la ligature d’un vaisseau nous permet une suppléance par un autre pédicule vasculaire. Ce réseau est tel qu’il permet d’axialiser un lambeau sur un pédicule controlatéral [4].


Il est important, avant de concevoir le tracé d’une incision, de tenir compte de l’implantation du cuir chevelu, l’orientation des follicules pileux ayant un aspect en tourbillon, dont le centre est sur le vertex.


Le respect de cette orientation doit être particulièrement attentif chez les patients à cheveux épais et raides ; il peut être négligé lorsque le cheveu est frisé ou crépu.


Le tracé doit également tenir compte des limites d’implantation du cuir chevelu, en respectant les zones frontières avec les zones glabres et, si possible, en recréant ces zones de limites d’unité esthétique.


Il existe des zones de convexité importantes comme la région du vertex où les lambeaux de rotation devront être privilégiés, et des zones soit latérales, soit postérieures où la convexité est moindre.


Sur la région postérieure, il faudra être très attentif au respect de l’innervation sensitive, afin d’éviter des complications de décubitus (escarres dues à la perte de la sensibilité).


Il faut, avant de réaliser le geste chirurgical, essayer d’apprécier l’élasticité du cuir chevelu par pression bidigitale, et surtout prendre les mensurations à l’aide d’une compresse ou d’un mètre ruban adapté à la convexité de cette zone, en se rappelant qu’il faut toujours prévoir un excédent de taille au niveau du lambeau, car la plicature ou la torsion du pédicule de cette zone rigide est toujours très difficile et ischémiante.



Apr 27, 2017 | Posted by in CHIRURGIE | Comments Off on 16: Chirurgie réparatrice des pertes de substance du cuir chevelu

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