Item 155 Tumeurs du pancréas
ITEM 5 Indications et stratégies d’utilisation des principaux examens d’imagerie.
ITEM 66 Thérapeutiques antalgiques, médicamenteuses et non médicamenteuses.
ITEM 138 Cancer : épidémiologie, cancérogenèse, développement tumoral, classification.
ITEM 140 Diagnostic des cancers : signes d’appel et investigations paracliniques ; stadification ; pronostic.
ITEM 141 Traitement des cancers : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie. La décision thérapeutique multidisciplinaire et l’information du malade.
ITEM 151 Tumeurs du foie, primitives et secondaires.
ITEM 220 Adénome hypophysaire.
ITEM 268 Pancréatite aiguë.
ITEM 269 Pancréatite chronique.
ITEM 290 Ulcère gastrique et duodénal. Gastrite.
ITEM 298 Ascite.
ITEM 303 Diarrhée chronique.
ITEM 319 Hypercalcémie (avec le traitement).
ITEM 320 Ictère.
ITEM 345 Vomissements du nourrisson, de l’enfant et de l’adulte (avec le traitement).
• Thésaurus national de cancérologie digestive : mises à jour de 2011 pour l’adénocarcinome du pancréas (http://www.snfge.com/data/ModuleDocument/publication/5/pdf/TNCD-chapitre-9.pdf) et les tumeurs neuroendocrines digestives (http://www.snfge.com/data/ModuleDocument/publication/5/pdf/TNCD-chapitre-11.pdf).
• Recommandations de la Société française d’endoscopie digestive (SFED) sur la cholangiographie rétrograde endoscopique. SFED 2003 (http://www.sfed.org/documents_sfed/files/recommandations/CPRE_sphincterobiliopancr.pdf).
Les tumeurs pancréatiques sont dominées par l’adénocarcinome (ADK) du pancréas exocrine, qui représente 90 % des tumeurs solides malignes pancréatiques.
C’est un cancer au pronostic sombre : < 4 % de survie à 5 ans. Les rares survies prolongées sont obtenues par la résection chirurgicale, dont seuls ≈ 10 % des patients peuvent bénéficier.
Les modes de révélation les plus fréquents sont : l’ictère, les douleurs solaires, les signes généraux (amaigrissement, signes d’extension métastatique).
Le bilan initial doit permettre de répondre aux questions :
L’obtention d’une anatomopathologie n’est pas indispensable en cas de tumeur opérable et dont la présentation est typique d’un ADK. Elle est en revanche nécessaire lorsqu’on envisage un traitement préopératoire ou médical exclusif (chimiothérapie, radiothérapie), puisque 10 % des tumeurs malignes du pancréas ne sont pas des ADK. Si elle est nécessaire, elle sera obtenue par biopsie d’une métastase ou de la tumeur primitive.
Les tumeurs neuroendocrines (TNE) représentent 1–2 % des tumeurs de la région pancréatique ; il faut déterminer :
I Classification des tumeurs pancréatiques
A Tumeurs solides du pancréas
Tumeurs primitives du pancréas :
Tumeurs secondaires du pancréas, rares : métastases (sein, poumon, rein, mélanome).
Lésions non tumorales : pancréatites chroniques avec hypertrophie de la tête (diagnostic différentiel difficile +++), rares pancréatites auto-immunes (de présentation fréquemment pseudo-tumorale pouvant en imposer pour une authentique tumeur) ITEM 269
Ampullome vatérien
Il s’agit d’une tumeur développée aux dépens de l’ampoule de Vater, qui correspond à la convergence du canal de Wirsung, de la voie biliaire principale et du 2e duodénum.
Elle est maligne (adénocarcinome) dans deux tiers des cas, bénigne (adénome) dans un tiers des cas.
Cette définition anatomique recouvre des entités anatomopathologiques hétérogènes : la différenciation histologique peut être de type excrétobiliaire (les assimilant aux tumeurs du pancréas) ou de type intestinal (les assimilant aux tumeurs duodénales). En cas de tumeur locorégionalement avancée, il est d’ailleurs souvent difficile de faire la part des choses entre un adénocarcinome issu de la tête du pancréas, de l’ampoule, du bas cholédoque ou du duodénum.
Le tableau clinique classique associe inconstamment :
Le diagnostic repose sur l’endoscopie digestive haute, qui peut visualiser une tumeur bourgeonnante de la papille et permettre alors la réalisation de biopsies. Cependant, la papille peut apparaître normale car l’ampullome est développé en profondeur : l’écho-endoscopie le met alors en évidence.
Le scanner abdominal et l’écho-endoscopie permettent la recherche de signes de malignité (invasion locale ou métastatique) et fait le bilan d’extension à distance en cas de tumeur maligne.
Le traitement curatif est chirurgical et dépend de l’anatomopathologie :
Le traitement palliatif des adénocarcinomes ampullaires inopérables est à rapprocher de celui des cancers de la tête du pancréas.
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B Lésions kystiques du pancréas
non tumorales, dominées par les pseudo-kystes pancréatiques, développés après pancréatite aiguë ou sur pancréatite chronique, représentant 80 % des lésions kystiques du pancréas ;
tumorales : représentent 20 % des lésions kystiques du pancréas :
II Adénocarcinome canalaire pancréatique (ou cancer du pancréas exocrine)
A Épidémiologie – Histoire naturelle
1 Épidémiologie ITEM 138
Son incidence est en augmentation : en France en 2005 (données InVS), 7 200 nouveaux cas/an, 9e cancer, 2e cancer digestif (après le CCR). La mortalité est élevée expliquant qu’elle soit presque identique à l’incidence. C’est la 5e cause de mortalité par cancer en France (après : poumon, CCR, sein, prostate).
L’ADK pancréatique représente 90 % des tumeurs solides malignes du pancréas.
2 Facteurs de risque (FDR)
Peu de FDR sont identifiés et la plupart d’entre eux sont responsables d’une augmentation faible du risque relatif, rendant impossible tout dépistage ciblé.
3 Histoire naturelle ITEM 138
Métastases : hépatiques et péritonéales ++ (carcinose), pulmonaires.
B Diagnostic
1 Mode de découverte ITEM 140
b). Signes généraux ou à distance
2 Examen clinique
Ictère cutanéomuqueux, avec grosse vésicule palpable (signe de Courvoisier) traduisant un obstacle d’installation progressive, a priori tumoral.
En cas de sténose duodénale : distension et clapotement épigastriques.
Masse abdominale épigastrique.
Signes d’extension métastatique : ganglion de Troisier, hépatomégalie irrégulière, ascite, nodules de carcinose au toucher rectal, perçus dans le cul-de-sac de Douglas.
Pour le diagnostic différentiel avec une tumeur neuroendocrine, rechercher par l’interrogatoire des éléments de syndrome d’hypersécrétion (cf. infra).
3 Stratégie préthérapeutique : bilan d’opérabilité, diagnostic, bilan d’extension
D’après les recommandations du thésaurus national de cancérologie digestive de la fédération francophone de cancérologie digestive (FFCD)
(http://www.snfge.com/data/ModuleDocument/publication/5/pdf/TNCD-chapitre-9.pdf)
Les examens complémentaires, essentiellement les examens morphologiques, ont pour but :