CHAPITRE 15 Grâce aux progrès continuels réalisés dans le domaine de la neuro-imagerie, l’imagerie cérébro-orbitaire prend une place de plus en plus importante dans la prise en charge des troubles oculomoteurs aussi bien sur le plan diagnostique que thérapeutique. Le clinicien pose l’indication de l’imagerie et rédige l’ordonnance de prescription pour le radiologue. Le dialogue entre clinicien et radiologue est indispensable ; la demande doit être claire et comporter des renseignements cliniques précis : muscles touchés, côté, contexte général, orientations étiologiques, afin de guider l’examen neuroradiologique (plans, type de coupe, de séquence, injection ou non) qui sera, le plus souvent en ophtalmologie, cérébral et orbitaire. Les syndromes de rétraction de Stilling-Duane et de Brown appartiennent à une forme particulière de strabisme dite restrictive. Ces entités bien définies et classées cliniquement (cf. chapitre 14) ont particulièrement bénéficié du développement de l’IRM cérébro-orbitaire, permettant de réels progrès dans la compréhension de l’étiopathogénie de ces syndromes. Cette pathologie congénitale a fait l’objet de plusieurs études d’imagerie ayant permis de confirmer l’hypothèse étiopathogénique évoquée lors d’autopsies : défaut d’innervation du muscle droit latéral par le nerf abducens (VI) avec innervation aberrante par une branche du nerf oculomoteur commun (III) entraînant une fibrose des muscles droits horizontaux. Ces anomalies peuvent être observées dans chaque type clinique de syndrome de Stilling-Duane dans des proportions variables selon le type étudié [7]. Les anomalies musculaires concernent essentiellement les muscles droits horizontaux. Il peut s’agir d’anomalies trophiques (hypertrophie ou hypotrophie) pouvant s’associer à des anomalies morphologiques (muscle bosselé, fendu ou « splitté ») (fig. 15-1). Les anomalies peuvent concerner le nerf abducens et/ou le nerf oculomoteur. La fréquence de ces anomalies dépend des études et du type clinique concerné [11, 14]. L’agénésie du nerf abducens dans les types I et III peut être retrouvée dans 60 % à 100 % des cas selon les séries (fig. 15-2). Pour les types II, l’agénésie est moins fréquente mais reste non exceptionnelle. Quant au nerf oculomoteur, peu d’études l’ont analysé ; il a été décrit comme hypotrophique [10] ou, à l’inverse, hypertrophique du côté du syndrome de syndrome de Stilling-Duane (fig. 15-3).
Imagerie cérébrale dans le bilan oculomoteur : actualités
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