Chapitre 14 Pathologie des tendons extenseurs
Les tendons extenseurs constituent le groupe tendineux antérieur de la cheville. Le tendon tibial antérieur (TA) est la structure principale du groupe antérieur. Les autres tendons sont le long extenseur de l’hallux (LEH), le long extenseur des orteils (LEO) et le péronier antérieur (peroneus tertius).
Anatomie
Le muscle tibial antérieur provient de la tubérosité latérale du tibia, puis de la face latérale du tibia aux deux tiers proximaux. La jonction myotendineuse se situe au tiers distal de jambe. Il s’insère à la face médiale du cunéiforme médial (1er) et en majorité également sur la partie inféromédiale de la base du 1er métatarsien [1]. Dans 84 à 96 % des cas, il s’insère à la fois sur le cunéiforme et le métatarsien, avec une division juste avant l’insertion [2,3]. Il passe dans un dédoublement de la branche supérieure du ligament annulaire du tarse, et en arrière de la branche inférieure. Sa gaine synoviale débute 3–4 cm au-dessus de la branche supérieure du ligament annulaire et se termine en regard de l’interligne talonaviculaire.
Le muscle peroneus tertius (péronier antérieur) est quasi constant (présent à plus de 90 % des cas selon les auteurs). Il suit latéralement le LEO, croise le 4e tendon du court extenseur et s’insère le plus souvent en éventail sur la face dorsale des 4e et 5e métatarsiens [4] (fig. 14-1).
Pathologie
Pathologie du tibial antérieur
Tendinopathies et fissurations intratendineuses
La pathologie du TA se manifeste essentiellement dans deux cadres cliniques [5] :
Des ruptures « spontanées » du tendon TA ont été décrites après administration de corticoïdes injectés [11] ou en crème cutanée [12]. Des dépôts tophacés ont également été impliqués dans la survenue de rupture « spontanée »» [13,14] (fig. 14-3). Des ruptures bilatérales ont même été rapportées [15].
Des études ont démontré le rôle des statines dans la survenue d’une tendinopathie du TA, résolutive à l’arrêt du traitement [16].
Les lésions tendineuses se situent typiquement à 5–35 mm de l’insertion distale tendineuse [5,17–21]. Dans l’étude de Mengiardi, 82 % des anomalies siégeaient en regard de l’articulation cunéonaviculaire ou en regard du 1er cunéiforme.
En imagerie par résonance magnétique (IRM), un tendon TA normal est rond ou ovale en regard de la cheville, puis s’aplatit progressivement. Dans les 3 cm avant son insertion, le tendon doit avoir une taille inférieure ou égale à 5 mm [5]. Toute anomalie de signal sans anomalie de taille du tendon doit être interprétée avec prudence et correspond le plus souvent à un artéfact d’angle magique.