14 Ataxies cérébelleuses héréditaires et sporadiques
Dans ce chapitre seront envisagées les maladies dégénératives intéressant de façon prédominante le cervelet et/ou les voies cérébelleuses, ainsi que les ataxies cérébelleuses épisodiques et les ataxies cérébelleuses paranéoplasiques et non paranéoplasiques associées à la présence d’anticorps.
Ataxies cérébelleuses familiales
Ataxies cérébelleuses autosomiques récessives
Maladie de Friedreich
La littérature mentionne aussi des formes associées à une amyotrophie de type Charcot-Marie, à une atrophie optique (maladie de Behr), à une dégénérescence tapéto-rétinienne, à une cataracte (maladie de Marinesco-Sjögren). Il est probable que d’autres gènes sont en cause dans ces affections.
l’abêtalipoprotéinémie associe une dégénérescence spino-cérébelleuse, une rétinopathie pigmentaire et une acanthocytose ;
l’AVED (Ataxia with isolated Vitamin E Deficiency) est due à des mutations dans le gène α-TTP codant la protéine de transfert de l’α-tocophérol.Ataxie-télangiectasie
D’autres manifestations neurologiques peuvent être observées : des mouvements athétosiques parfois au premier plan; des troubles de la motilité oculaire (« apraxie oculomotrice ») avec lenteur des mouvements de latéralité et de verticalité, phénomène de contraversion oculaire, les yeux paraissant se déplacer en sens inverse de la tête lorsque le sujet regarde latéralement (absence d’inhibition du réflexe oculo-céphalique).
Le pronostic de l’ataxie-télangiectasie est grave. Outre l’impotence fonctionnelle résultant de la progression du syndrome neurologique, la vie de ces malades est menacée par les complications infectieuses. Un autre élément de gravité est représenté par la fréquence des complications malignes : lymphomes, leucémies, maladie de Hodgkin, cancers.
Ataxies cérébelleuses avec apraxie oculomotrice
type 1 : le gène en cause, APTX, code l’aprataxine (9p13). Cette forme est particulière par la sévérité d’une polyneuropathie associée, par une hypercholestérolémie et par une hypoalbuminémie.
type 2 : le gène en cause, SETX, code la sénataxine. Une polyneuropathie est associée à l’ataxie. Le taux sérique de l’alpha-fœto-protéine est élevé.Ataxies cérébelleuses autosomiques dominantes
La classification de Harding dont les bases sont anatomo-cliniques distingue quatre types :
ACAD type 1 : ataxie + dégénérescence d’autres systèmes neuronaux (la formule peut être celle d’une atrophie olivo-ponto-cérébelleuse) ;
ACAD type IV : ataxie + myoclonies (l’atrophie dentato-rubro-pallido-luysienne appartient à cette catégorie).
SCA 1, 2, 3, 6, 7, 17 et l’atrophie dentato-rubro-pallido-luysienne sont liées à une expansion, dans la région codante du gène de la maladie, de la répétition d’un trinucléotide CAG. Le produit du gène est une protéine contenant des extensions de polyglutamine. La protéine mutante provoque la neurodégénération par un gain de fonction toxique avec présence d’inclusions intranucléaires dans les cellules de Purkinje. Le phénomène de l’anticipation est observé dans ces affections.Stay updated, free articles. Join our Telegram channel
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