Situation 13 Prise en charge d’un patient adulte présentant une hémorragie méningée standard suite à une rupture d’anévrisme
Depuis 1998, le centre hospitalier régional universitaire de Lille a implanté une démarche institutionnelle en lien avec le raisonnement clinique et le déploiement du modèle clinique trifocal, accompagnée dans un premier temps par un réseau de référents puis par une structure de pilotage institutionnelle afin de rendre plus efficients les moyens de formation, harmoniser les outils et évaluer la démarche.
Remerciements
Ont participé à la rédaction, à la relecture ou à la validation : Pilotes :
A. Delaval, cadre de santé en hospitalization
Pr Leclercq, responsable de l’UMT
J.-P. Lejeune, chef de pôle des neurosciences et de l’appareil locomoteur
B. Riegel, médecin anesthésiste-réanimateur
N. Allostery, infirmière en réanimation
V. Desmet, aide-soignante en hospitalisation
D. Duthoit, cadre de santé en réanimation
S. Gillon, infirmière en hospitalisation
M. Holvoet, infirmière en réanimation
C. Lixon, infirmière en réanimation
C. Maerten, cadre de santé du bloc
C. Mienne, cadre de santé en réanimation
PRÉAMBULE
ÉPIDÉMIOLOGIE
• 1 individu sur 100 est porteur d’un anévrisme cérébral, et 1 anévrisme sur 2 saignera.
• 20 à 30 % des ruptures anévrismales sont d’emblée mortelles.
• L’âge le plus fréquent au moment de la rupture est de 40 à 60 ans.
• L’incidence des ruptures anévrismales est proche de 100 par million d’habitants et par an.
• La pathogénie reste discutée. Les anévrismes sont le plus souvent acquis et non pas congénitaux. Cependant, en faveur de l’origine congénitale, plaident la nature dysplasique de la paroi artérielle, le siège habituel à une bifurcation artérielle ou à l’emplacement d’un vaisseau embryonnaire, la survenue possible dans des affections héréditaires du tissu élastique, l’existence de 10 % de cas familiaux, et la fréquence élevée dans la polykystose rénale.
• Des facteurs acquis, en particulier l’hypertension artérielle et le tabac, contribuent aussi à la formation de ces anévrismes. Les facteurs associés à une augmentation du risque d’hémorragie méningée sont la contraception orale, l’alcoolisme et le ^ tabagisme (par inhibition de l’activité alpha-1-antitrypsine).
ÉTIOLOGIE
Anévrisme congénital
Il est rare. Il s’agit de formes familiales par défaillance de la paroi de l’artère.
Anévrisme acquis
• Il est plus fréquent. Son diamètre est variable, de quelques millimètres à plusieurs centimètres. Au-delà de 2,5 cm, il s’agit d’un anévrisme géant, généralement révélé par une compression de voisinage et non pas par une hémorragie méningée.
• 95 % des anévrismes se situent dans le territoire carotidien et5 % dans le territoire vertébrobasilaire. Les sièges les plus fréquents sont la jonction entre les artères cérébrales antérieures et la communicante antérieure, la carotide interne à la naissance de la communicante postérieure, la bifurcation carotidienne, et la bifurcation de l’artère cérébrale moyenne. Les autres localisations (carotido-ophtalmiques, péricalleuses, terminobasilaires, jonction entre artère vertébrale et PICA) sont plus rares.
RUPTURE D’ANÉVRISME ET SES CONSÉQUENCES
La conséquence de la rupture est l’hémorragie méningée, qui peut entraîner un coma, voire un décès.
Diagnostic
• Scanner cérébral : il met en évidence l’hémorragie méningée ou cérébroméningée (une dérivation externe est posée si le malade présente une hydrocéphalie).
• Ponction lombaire : liquide rosé ; à pratiquer uniquement si scanner normal.
• Angioscanner : il confirme le diagnostic d’anévrisme.
• Artériographie : elle confirme le diagnostic d’anévrisme et le situe sur l’artère. Si l’artériographie est négative, il faut la refaire à environ J10.
Traitements
• Décision collégiale pour le choix du geste.
• Neurochirurgie dans 40 % des cas : pose d’un clip sur le collet de l’anévrisme respectant l’artère porteuse.
• Embolisation dans 60% des cas : cathéter introduit par l’artère fémorale jusqu’au sac anévrismal et injection de coils (microspirales métalliques thrombogènes).