12: Fractures du fémur et traumatismes du genou

Chapitre 12 Fractures du fémur et traumatismes du genou







FRACTURES DE LA DIAPHYSE FÉMORALE – PRINCIPES GÉNÉRAUX






4. Traitement des fractures de la diaphyse fémorale : Chez l’adulte, la fixation interne par enclouage centromédullaire reste la méthode la plus répandue. Son premier avantage reste la possibilité d’une rééducation précoce du membre et du patient, diminuant les risques de complications pulmonaires, vasculaires, rénales, articulaires et autres, tout en permettant l’entretien de l’activité musculaire, la mobilité articulaire et la récupération fonctionnelle. Cela permet également de diminuer le problème du taux d’occupation des lits (qui était la raison historique de son apparition). À noter, toutefois, que l’enclouage peut être différé en fonction du « damage control » (voir p. 44).


Un enclouage centromédullaire est souvent réalisé en utilisant un amplificateur de brillance afin de contrôler les manœuvres de réduction par manipulation ; l’abord du foyer de fracture n’est généralement pas nécessaire, sauf en cas d’échec réductionnel. Il existe de nombreux types de clous centromédullaires et de nombreux progrès sont en cours. Dans la majorité des cas, le diamètre maximal possible du clou est utilisé après avoir ôté chaque petit débris médullaire au cours de l’alésage du fût diaphysaire. Certains clous sont conçus pour être introduits via l’extrémité proximale (enclouage antérograde) à travers la face supérieure du grand trochanter ou la fossette digitale/trochantérique, alors que d’autres sont conçus pour une introduction rétrograde à travers l’extrémité distale du fémur au niveau de l’articulation du genou. Afin de prévenir toute instabilité rotatoire, la plupart des clous autorisent l’utilisation de vis de verrouillage, insérées au-dessus et au-dessous du foyer de fracture, et réduisant aussi la nécessité d’un alésage important, du canal médullaire qui permettait la stabilisation du clou sur toute sa longueur via un contact étroit avec la corticale. Le premier clou centromédullaire (Küntscher, à section en feuille de trèfle, et autres modèles) est aujourd’hui rarement utilisé.





FRACTURES DE LA DIAPHYSE FÉMORALE – ENCLOUAGE CENTROMÉDULLAIRE
















FRACTURES DE LA DIAPHYSE FEMORALE – TRAITEMENT CONSERVATEUR




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20 Autres methodes : Osteosynthese a foyer ouvert par plaques : Cette méthode est utile et rapide pour une ostéosynthèse stable dans le cadre d’un membre ischémique nécessitant une réparation vasculaire. L’ostéosynthèse par plaque possède un risque légèrement accru de surinfection et de pseudarthrose. L’effet compressif obtenu par la plaque (voir p. 77 pour d’autres techniques) est mieux engagé avec 8 corticales au-dessus et en dessous du foyer de fracture, et si possible avec l’ajout d’une vis interfragmentaire. L’ostéosynthèse par plaque en compression avec greffe osseuse est parfois utilisée dans la prise en charge d’une pseudarthrose après enclouage centromédullaire.


21. Soins postoperatoires apres enclouage centromedullaire : L’intervention doit toujours se terminer par la vérification de l’absence d’instabilité du genou. Pour le retour du patient dans le service, le membre est immobilisé dans une attelle de Braun, une attelle semicirculaire ou une attelle de Thomas. Des clichés radiographiques postopératoires de bonne qualité des extrémités proximale et distale ainsi que du foyer de fracture doivent contrôler la bonne réduction et l’absence d’autres fractures condyliennes ou sous-capitales passées inaperçues.


Les soins des premiers jours postopératoires dépendent de la stabilité de l’ostéosynthèse. En présence d’un montage par clou centromédullaire de gros diamètre, verrouillé, permettant le contrôle des rotations, avec un bon contact interfragmentaire, aucune contention externe supplémentaire n’est nécessaire. Le genou peut être mobilisé et la marche avec des cannes anglaises est autorisée. Pour éviter les risques de déplacement secondaire, ou de fracture de fatigue, certains préfèrent reporter la mise en charge entre la 8 et 10e semaine, ou jusqu’à l’apparition de cal osseux. (De plus courtes périodes de décharges peuvent être prises en compte lors de l’utilisation de clous en titane.) Lorsque la stabilité de l’ostéosynthèse est moins bonne, une immobilisation du membre dans une attelle peut être préférable pendant quelques semaines.


Après la consolidation du foyer de fracture, mais pas avant 12 à 18 mois, certains préconisent l’ablation systématique du clou, par crainte du risque de fracture du col fémoral lors d’un traumatisme mineur (du fait de la concentration des contraintes locales sur l’extrémité du clou). Cependant, cela n’est plus la règle.






FRACTURES DE LA DIAPHYSE FEMORALE – TRACTION










FRACTURES DE LA DIAPHYSE FÉMORALE – ATTELLE DE THOMAS

























FRACTURES DE LA DIAPHYSE FÉMORALE – RÉÉDUCATION PRÉCOCE





54. Attelle de Thomas (x) : Surveillance (v) : Dans le cadre d’une traction transosseuse, il faut surveiller :





Le patient devrait aussi pratiquer des contractions musculaires, isométriques ou non, et il faut assurer l’entretien de mobilités articulaires pour lutter contre la raideur. Chez l’enfant, l’immobilisation doit être poursuivie jusqu’à l’obtention de la consolidation (6 à 12 semaines). Chez l’adulte, l’entretien des mobilités articulaires peut être réalisé avec mobilisation du genou parfois même avant le délai de consolidation.





FRACTURES DE LA DIAPHYSE FÉMORALE – PLÂTRE MOULÉ ARTICULÉ/TRACTION DE HAMILTON-RUSSELL





59. Platre moule articule (iv) : L’immobilisation plâtrée permet un maintien acceptable du foyer de fracture et autorise la reverticalisation progressive du patient, en utilisant dans un premier temps les charnières verrouillées en extension et sous couvert d’une paire de cannes anglaises. Après 1 à 2 semaines de bonne évolution ou selon le planning de rééducation poursuivi, la flexion peut alors être autorisée ainsi que le sevrage progressif des cannes. L’immobilisation plâtrée est maintenue jusqu’à consolidation du foyer de fracture.


D’autres matériaux, autres que les bandes de plâtre, sont aujourd’hui commercialisés et utilisés dans les méthodes de contention des fractures (par exemple utilisation de plastique prédécoupé et thermoformable, bandes de résine, charnières en polyéthylène). Dans de nombreux cas, l’utilisation de ces matériaux rend la mise en oeuvre des traitements orthopédiques relativement simple, ce qui rend moins fréquente que par le passé l’utilisation d’une orthèse articulée en décharge, moulée dans la chaussure du patient, pour permettre une mobilisation précoce.




FRACTURES DE LA DIAPHYSE FÉMORALE




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May 27, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 12: Fractures du fémur et traumatismes du genou

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