1 Réduction à foyer fermé : Techniques de base (a) : La direction et l’intensité du traumatisme causal (1) et la déformation (2) sont corrélées, et peuvent être retrouvées à partir de l’anamnèse, de l’inspection du membre et des radiographies. Toute force requise pour corriger le déplacement fracturaire est appliquée dans la direction opposée (3).

2 Techniques de base (b) : La première étape dans la majorité des réductions à foyer fermé est d’exercer une traction, généralement dans l’axe du membre (1). La traction va conduire à la désimpaction de la plupart des fractures (2) et ce presque immédiatement chez un patient relâché sous anesthésie générale. La traction conduira également à la réduction du raccourcissement (3), et dans la plupart des cas à la réduction de la déformation (4).

3 Techniques de base (c) : Toute angulation résiduelle après l’application de la traction peut être corrigée en utilisant le talon d’une main positionné sous la fracture (1) et en appliquant une pression distale avec l’autre (2).

4 Techniques de base (d) : Certaines fractures peuvent présenter des difficultés de réduction par l’interposition de tissus mous ou d’une esquille osseuse. La réduction peut parfois être obtenue en majorant l’angulation initiale avant la manipulation. Cette méthode de dégagement des fragments doit être entreprise avec prudence pour éviter tout dégât aux structures vasculonerveuses avoisinantes.

5 Techniques de base (e) : L’efficacité de la réduction peut être évaluée en inspectant le membre (1), par la palpation, surtout dans les fractures des os longs (2), par l’absence de télescopage (c’est-à-dire qu’une compression axiale dans l’axe du membre ne donne pas de raccourcissement plus important) (3), et en vérifiant les clichés radiographiques.

7 Protection cutanée : Jersey : Une épaisseur de jersey est généralement appliquée en premier directement sur la peau (1). Celle-ci a différentes fonctions : empêcher les poils d’être pris dans le plâtre, faciliter l’évacuation de la transpiration, adoucir les extrémités du plâtre et aider l’ablation de celui-ci. Une fois le plâtre appliqué, le jersey est retourné (2).

8 Jersey (suite) : Après avoir retourné le jersey, l’excès en est retiré, ne laissant que 3 à 4 cm à chaque extrémité (3). Le bord libre du jersey est ensuite bloqué par un tour ou deux de bande plâtrée (en cas de plâtre circulaire) ou avec la bande de tissu en cas d’attelle.

9 Bande mousse : Une épaisseur de mousse doit être utilisée pour protéger les reliefs osseux (par exemple la tête ulnaire). Dans les immobilisations circulaires, en prévision de l’œdème, plusieurs épaisseurs de mousse peuvent être appliquées sur le segment de membre ; la couche initiale de jersey peut être omise. Une épaisseur de mousse peut aussi se substituer au jersey sous une attelle, et certains préfèrent utiliser une épaisseur de mousse sous tout type d’immobilisation. La mousse est également conseillée lors de l’utilisation d’une scie électrique pour l’ablation du plâtre.

10 Feutrine : Si des zones de frottement sont susceptibles de se produire en regard des reliefs osseux, une bonne protection est apportée par des bandes de feutrine ou des découpes de feutrine, façonnées de manière à isoler la zone à protéger (par exemple les épines iliaques et les apophyses épineuses vertébrales, le pubis et le manubrium sternal dans les corsets plâtrés). La feutrine adhésive ne doit pas être appliquée directement sur la peau pour éviter les éruptions cutanées.

11 Attelles plâtrées (a) : Elles sont constituées de plusieurs épaisseurs de bandes plâtrées et peuvent être utilisées pour le traitement de blessures mineures ou si l’œdème attendu potentiellement après une fracture est très important. À leur application, les attelles sont coupées à bonne longueur (1), puis recoupées selon les besoins (2) pour s’adapter au membre avant d’être posées (3). Les attelles peuvent aussi être utilisées comme base ou comme renfort pour les plâtres circulaires.

12 Attelles plâtrées (b) : Si un distributeur de bande est disponible, mesurez la longueur de bande nécessaire et coupez à bonne longueur. Une attelle constituée de six épaisseurs de bandes suffit en général pour un enfant. Chez un adulte de grande taille, l’épaisseur de deux attelles peut être nécessaire. Chez un adulte de petite taille, une attelle avec des renforts peut suffire.

13 Attelles plâtrées (c) : La fabrication d’une attelle est réalisée par pliages répétés d’une bande de plâtre, en utilisant environ 8 à 10 épaisseurs pour un adulte et 6 pour un enfant, comme décrit (1). Tournez vers l’intérieur la fin de la bande (2) de sorte que la couche supérieure ne retombe pas lorsque l’attelle est plongée dans l’eau.

14 Attelles plâtrées (d) : Idéalement, l’attelle doit être découpée avec des ciseaux à plâtre de manière à s’ajuster au membre sans avoir besoin d’être repliée. Par exemple, une attelle pour une fracture en bois vert non déplacée du radius distal doit s’étendre des têtes métacarpiennes jusqu’à l’olécrâne. Cela peut être mesuré (1) et découpé comme indiqué, à l’aide d’une languette (2) située entre le pouce et l’index.

15 Attelles plâtrées (e) : Dans la fracture de Pouteau-Colles (voir p. 196) où la main doit être placée en position de déviation ulnaire, l’attelle doit être découpée pour accommoder cette position, une étape souvent omise à tort. Les deux attelles plâtrées précédentes sont des exemples d’attelle dorsale.

16 Attelles plâtrées (f) : Une attelle antérieure peut être utilisée comme base pour un manchon scaphoïde (voir p. 209), ou pour traiter une blessure où le poignet est maintenu en dorsiflexion (mesurée depuis un point juste en dessous du pli du coude avec le coude fléchi à 90°, jusqu’au pli de flexion palmaire proximal). L’extrémité proximale est arrondie (1) tandis que le coin distal latéral est découpé pour l’éminence thénar (2).

17 Attelles plâtrées (g) : Pour la cheville (1), une attelle entière non découpée peut être utilisée, mesurée depuis les têtes métatarsiennes jusqu’au haut du mollet, 3 à 4 cm en distal d’un point se projetant en arrière de la tubérosité tibiale antérieure. Pour le pied (2), où les orteils ont besoin de support, choisir la pointe des orteils comme repère distal.

18 Attelles plâtrées (h) : En raison du brusque changement de direction de l’attelle à la cheville, l’attelle doit être coupée des deux côtés afin d’être rabattue et chevauchée localement. Une attelle postérieure peut être davantage renforcée par une longue attelle en forme de U disposée autour du membre médialement et latéralement.

19 Attelles plâtrées (i) : La même technique de découpe des bords est requise pour les attelles prenant le coude (1). Celles-ci sont mesurées comme indiqué depuis le haut du bras jusqu’aux têtes métacarpiennes, avec une découpe au pouce comme dans une attelle pour Pouteau-Colles (2).

20 Attelles plâtrées (j) : Trempage de l’attelle : tenir soigneusement l’attelle par chaque extrémité, et l’immerger en totalité dans l’eau tiède, la sortir et presser les angles pour expulser le surplus d’eau. Le temps de confection d’un plâtre est diminué par l’eau douce et chaude.

21 Attelles plâtrées (k) : Maintenant consolider les couches de l’attelle. Si une table à plâtre est disponible, placer rapidement l’attelle sur la surface et, d’un mouvement du talon des deux mains, presser fermement les couches de l’attelle ensemble. (L’air piégé réduit la résistance finale de l’attelle et conduit au craquellement ou à la séparation des différentes couches.)

22 Attelles plâtrées (l) : Alternativement, consolider l’attelle en la tenant d’une main et en la tirant entre deux doigts joints (1). Répéter la procédure depuis l’autre extrémité (2).

23 Attelles plâtrées (m) : Positionner soigneusement l’attelle sur le membre et mouler avec les mains de manière à ce que l’attelle épouse les contours du membre sans former de faux plis ni de reliefs agressifs à sa face inférieure.

24 Attelles plâtrées (n) : À ce niveau, tout point faible doit être renforcé. Là où se trouve un pli à angle droit dans le plâtre – par exemple au coude ou à la cheville -, deux petites attelles faites à partir de bandes plâtrées de 10 cm peuvent être utilisées comme renfort triangulaire de chaque côté. Une attelle similaire peut être utilisée pour renforcer le dos du poignet.

25 Attelles plâtrées (o) : Dans le cas d’une attelle cruropédieuse, un renforcement supplémentaire à la cuisse et au genou est toujours nécessaire, et est obtenu en utilisant deux attelles supplémentaires (15 cm).

26 Attelles plâtrées (p) : Dans les cas où une grande résistance est nécessaire, le plâtre peut être étayé. Par exemple, pour le poignet, faire une petite attelle à partir de six épaisseurs de bandes de 10 cm et pincer au centre (1). Tremper le renfort, l’appliquer, et lisser pour former un renfort en T dorsal (2).

27 Attelles plâtrées (q) : Le renforcement peut aussi être obtenu sans ajouter de pièce séparée. L’attelle plâtrée de base est pincée localement après avoir été appliquée sur le membre. Un soin particulier doit être apporté pour éviter de former des reliefs excessifs à la face intérieure.