Chapitre 12 Échographie
Diagnostic positif et diagnostic différentiel
MODE A
Les premières publications concernant l’échographie oculaire remontent à plus de cinquante ans [1,2,16,18]. L’échographie en mode A est restée la référence pendant vingt ans, source d’une sémiologie très précise [19–22]. L’échographie — surtout le mode B — est maintenant intégrée de façon banale depuis plus de vingt ans pour le diagnostic des décollements de rétine [3,6,23,25,28], quelle que soit leur étiologie.
Un décollement de rétine se présente comme une membrane intraoculaire très échogène ; en mode A standardisé, on parle plutôt de réflectivité [10]. Il s’agit alors d’une membrane hyperréflective (100 % en Quantification I) à gain standard, ayant une différence de réflectivité d’avec la sclère de moins de 15 dB en échographie quantitative quand on réduit progressivement le gain et présentant moins de trois « nœuds » sur sa pente ascendante (fig. 12-1).
MODE B
De l’appareil de Bronson (1973) [5] aux échographes polyvalents récents [4], les progrès technologiques sont considérables : les échographes dédiés utilisent toujours une sonde monocristal oscillant avec une sonde à bande de fréquence étroite centrée sur 10 MHz, associée éventuellement à une sonde de haute fréquence (20 MHz) à focale longue, la focalisation de ces sondes étant d’environ 24 mm. En dehors de l’apport de l’échographie-Doppler couleur, les appareils polyvalents récents utilisent une sonde électronique multicristaux à bande de fréquence large, la fréquence moyenne étant de plus en plus élevée (jusqu’à 15 MHz), utilisant la technique de l’imagerie harmonique, avec une focalisation variable. Toutes ces caractéristiques donnent une bonne résolution spatiale mais également, et surtout, une bonne résolution en densité.
CARACTÉRISTIQUES DE LA MEMBRANE INTRAOCULAIRE
Réflectivité
La réflectivité est très élevée (quand la membrane est perpendiculaire au faisceau d’ultrasons).
DECHIRURES
L’étude des déchirures est surtout importante quand le fond d’œil est inaccessible [15], car elle est moins exhaustive et moins précise que par l’analyse du fond d’œil [24]. De plus, pour des problèmes évidents de résolution spatiale, on ne peut déceler que des déchirures relativement grandes.
En rétine à plat
En rétine soulevée
Il est très difficile de retrouver des déchirures du fait des vallées rétiniennes, le faisceau ultrasonore ne pouvant être en permanence perpendiculaire au neuroépithélium décollé (fig. 12-3). On peut même, parfois, trouver une déchirure géante associée à une inversion rétinienne.
ÉTUDE DU VITRÉ
L’étude du vitré est plus difficile que lorsque la rétine est à plat mais demeure essentielle.
ÉVALUATION DE LA PROLIFÉRATION VITRÉORÉTINIENNE
La fig. 12-4 est un exemple d’image de pseudokystes (vallées rétiniennes fermées en avant par une membrane épirétinienne) dans un décollement épais, peu mobile.
EVALUATION DE L’ESPACE SOUS-RÉTINIE
ETUDE DE LA PAROI
AUTRES MEMBRANES INTRAOCULAIRES LOCALISEES : RETINOSCHISIS
Survenant chez l’enfant, le rétinoschisis congénital lié à l’X se présente sous la forme d’une membrane, souvent inférieure, souvent étendue, mais restant cependant à distance de la papille, hyperéchogène, ayant des post-mouvements identiques à ceux d’un décollement de rétine, mais plus fine qu’un décollement du neuroépithélium et non vascularisée (fig. 12-6).
AUTRES MACULOPATHIES
Leur étude bénéficie de l’apport d’une échographie de haute fréquence (20 MHz à focale longue). On reconnaît ainsi : les syndromes de traction vitréomaculaire (fig. 12-7), les trous maculaires (stades III et IV) (fig. 12-8), les œdèmes maculaires cystoïdes…