Chapitre 11. Région n° 2—Palpation des muscles du cou
Plan du chapitre
Groupe hyoïdien, 197
Trapèze supérieur, 201
Élévateur de la scapula, 204
Semi-épineux de la tête, 210
Extension aux longissimus de la tête, semi-épineux du cou, multifides et rotateurs cervicaux, 212
Groupe sousoccipital, 213
Récapitulatif essentiel et approfondi : muscles du cou, 217
Objectifs du chapitre
Après avoir terminé ce chapitre, l’étudiant doit être capable, pour chaque muscle traité dans ce chapitre, de réaliser les éléments suivants.
1. Énoncer les insertions.
2. Énoncer les actions.
3. Décrire la position de départ pour la palpation.
4. Décrire et expliquer l’objectif de chaque étape palpatoire.
5. Palper chaque muscle.
6. Indiquer la « clé palpatoire ».
7. Décrire les positions alternatives de palpation.
8. Indiquer l’emplacement des points gâchettes les plus courants.
9. Décrire les zones de projection des points gâchettes.
10. Énoncer les facteurs les plus courants qui induisent et/ou perpétuent les points gâchettes.
11. Énumérer les symptômes les plus couramment provoqués par les points gâchettes.
12. Décrire et réaliser un étirement.
Présentation
Figure 11-1 |
Figure 11-2 |
Des démonstrations vidéo de la palpation des muscles de ce chapitre sont présentées dans le chapitre 11 sur le DVD 1. |
Figure 11-3. |
Vue latérale droite des muscles de la région du cou. |
STERNOCLÉIDOMASTOÏDIEN—DÉCUBITUS11-1
❑ INSERTIONS :
❑ ACTIONS :
o Flexion du rachis cervical inférieur et extension de la tête et du rachis cervical supérieur dans les articulations intervertébrales
o Inclinaison latérale et rotation controlatérale de la tête et du cou dans les articulations intervertébrales
o Élévation du sternum et de la clavicule
Position de départ (figure 11-5) :
Figure 11-5 |
o Patient en décubitus, tête et cou en rotation controlatérale
o Thérapeute assis à la tête du patient
o Main palpatoire placée juste au-dessus de l’articulation sternoclaviculaire
Figure 11-4. |
Vue latérale du SCM droit. |
Étapes palpatoires :
1. Demander au patient de soulever la tête et le cou au-dessus de la table et chercher à rendre le sternocléidomastoïdien (SCM) visible (figure 11-6).
Figure 11-6 |
2. Bien qu’une résistance puisse être ajoutée par la deuxième main, c’est souvent superflu, parce qu’habituellement le soulèvement de la tête et du cou contre pesanteur fournit une résistance suffisante.
3. Palper en direction de l’insertion supérieure avec une glissée palpatoire perpendiculaire aux fibres. 11
4. Une fois le SCM repéré, demander au patient de le relâcher, puis le palper pour évaluer sa tension de repos.
1. Le chef sternal du SCM est généralement beaucoup plus visible que le chef claviculaire. Si le chef claviculaire n’est pas visible, cherchez à le palper juste en latéral de la partie inférieure du chef sternal. Remarque : bien qu’il soit courant d’avoir un petit interstice entre les chefs sternal et claviculaire, certaines personnes ont un gros intervalle et d’autres n’en ont pas du tout.
2. La palpation du SCM doit être faite avec une certaine prudence, car le sinus carotidien de l’artère carotide commune passe en profondeur sous le SCM (voirfigure 11-1, B, p. 182), et une pression sur le sinus carotidien peut provoquer un réflexe qui diminue la pression sanguine. C’est pourquoi la palpation en pince est souvent conseillée pour palper le SCM, plutôt que la palpation à plat.
3. Le SCM constitue la limite antérieure du triangle postérieur du cou et fournit un excellent repère pour repérer les scalènes, le long du cou et le muscle long de la tête.
Position alternative de palpation—assise
Figure 11-7. |
Le SCM peut être facilement palpé sur le patient assis. Demandez au patient de faire une rotation de la tête et du cou du côté opposé (rotation controlatérale) et une légère inclinaison latérale du même côté ; puis résistez à toute inclinaison latérale supplémentaire du même côté. Le chef sternal devient souvent visible avec la rotation controlatérale. Une résistance à l’inclinaison latérale du même côté met généralement le chef claviculaire en évidence (montré sur cette figure). Si le chef claviculaire n’est pas visible, essayez en augmentant la résistance à l’inclinaison latérale. |
Clé palpatoire : Tourner du côté opposé et lever la tête. |
POINTS GÂCHETTES
1. Les points gâchettes du sternocléidomastoïdien (SCM) sont souvent provoqués ou perpétués par un surmenage aigu ou chronique du muscle (par exemple postures assises avec la tête constamment tournée d’un côté, ou regardant en l’air pour peindre un plafond, une toux chronique utilisant le muscle dans sa fonction respiratoire), par des postures permanentes en raccourcissement du muscle (par exemple avoir un maintien de la tête en antépulsion, regarder en bas pour lire un livre posé sur les genoux en fléchissant le rachis cervical inférieur, dormir sur un oreiller trop épais), par une irritation due au port d’une cravate ou d’une chemise à col serré, ou par un traumatisme (par exemple coup du lapin, chute).
2. Les points gâchettes du SCM ont tendance à engendrer des maux de tête, une posture altérée d’inclinaison homolatérale de la tête et du cou, une diminution d’amplitude de la tête et du cou, un mal de gorge, des symptômes du système nerveux autonome (chef sternal : symptômes oculaires comme une ptose de la paupière supérieure, une perte d’acuité visuelle, une formation excessive de larmes ; chef claviculaire : vasoconstriction et augmentation de la sudation), des symptômes proprioceptifs (chef sternal : étourdissement, vertige, nausée et ataxie ; chef claviculaire : perte d’audition) et même une compression du XIe nerf crânien (nerf accessoire).
3. Les zones de projection des points gâchettes du SCM doivent être distinguées de celles des muscles trapèze, semi-épineux de la tête, suboccipitaux, temporal, masséter, digastrique (dus à une douleur référée et à d’éventuels symptômes au niveau de la gorge), ptérygoïdiens latéral et médial, occipitofrontal, platysma, longs du cou et de la tête (dus à d’éventuels symptômes au niveau de la gorge) et de certains muscles de l’expression du visage.
4. Les points gâchettes sont souvent diagnostiqués de façon incorrecte comme des ganglions lymphatiques enflés, des maux de tête dus aux sinus ou à une migraine, une arthrose de l’articulation sternoclaviculaire, une névralgie du trijumeau, un tic douloureux, ou un torticolis spasmodique d’origine neurogène.
5. Des points gâchettes associés surviennent fréquemment dans les muscles scalènes, platysma, élévateur de la scapula, trapèze, splénius de la tête et du cou, semi-épineux de la tête, temporal, masséter, digastrique et SCM controlatéral.
6. La douleur projetée des points gâchettes du SCM peut traverser jusqu’à l’autre côté du corps.
Figure 11-8. |
Vues antérolatérales illustrant les points gâchettes courants du sternocléidomastoïdien (SCM) et leurs zones de projection correspondantes. A. Chef sternal. B. Chef claviculaire. |
ÉTIREMENT DU SCM
Figure 11-9. |
Un étirement du SCM droit. Le patient fait une inclinaison latérale gauche de la tête et du cou avec une rotation droite et une extension de la partie inférieure du cou, mais en rentrant le menton (flexion de la tête). |
EXTENSION
Platysma : Le platysma est une couche musculaire superficielle très fine qui s’insère du fascia sous-cutané du thorax supérieur à la mandibule et au fascia de la partie inférieure de la face (figure 11-10, A). Quand il se contracte, il crée des rides sur la peau du cou. On peut l’activer en demandant au patient d’abaisser fortement la lèvre inférieure latéralement tout en maintenant la mandibule dans une position de légère dépression (figure 11-10, C).
Figure 11-10 |
Points gâchettes :
1. Les points gâchettes du platysma sont souvent provoqués ou perpétués par un surmenage aigu ou chronique du muscle (par exemple expression fréquente de dégoût ou d’horreur) et par des points gâchettes dans les muscles SCM et scalènes.
2. Les points gâchettes du platysma ont tendance à provoquer une douleur à type de piqûre dans la mandibule.
3. Les zones de projection des points gâchettes du platysma doivent être distinguées de celles des muscles SCM, masséter, temporal et ptérygoïdien médial.
4. Les points gâchettes du platysma sont souvent diagnostiqués de façon incorrecte comme une dysfonction de l’articulation temporomandibulaire (ATM).
5. Des points gâchettes associés surviennent souvent dans d’autres muscles de l’expression de la face.
6. Remarque : les points gâchettes du platysma sont généralement situés en regard du SCM.
GROUPE DES SCALÈNES—DÉCUBITUS11-2
❑ INSERTIONS :
o Scalène antérieur : de la première côte aux processus transverses de C3-C6
o Scalène moyen : de la première côte aux processus transverses de C2-C7
o Scalène postérieur : de la deuxième côte aux processus transverses de C5-C7
❑ ACTIONS :
o Scalène antérieur : flexion, inclinaison latérale et rotation controlatérale du cou dans les articulations intervertébrales ; élévation de la première côte dans les articulations sternocostales et costovertébrales
o Scalène moyen : flexion et inclinaison latérale du cou dans les articulations intervertébrales ; élévation de la première côte dans les articulations sternocostales et costovertébrales
o Scalène postérieur : inclinaison latérale du cou dans les articulations intervertébrales ; élévation de la deuxième côte dans les articulations sternocostales et costovertébrales
Position de départ (figure 11-12) :
o Patient en décubitus
o Thérapeute assis à la tête du patient
o Main palpatoire placée dans le triangle postérieur du cou, juste au-dessus de la clavicule et juste en latéral de la partie inférieure du bord latéral du chef claviculaire du sternocléidomastoïdien (SCM)
Étapes palpatoires :
1. Commencer par repérer le bord latéral du chef claviculaire du muscle SCM (voir figure 11-6, A, p. 187) ; le quitter immédiatement en se dirigeant latéralement vers les scalènes, dans le triangle postérieur du cou.
2. Avec la pulpe de vos doigts, appuyer sur le groupe des scalènes, demander au patient de prendre des inspirations nasales courtes et rapides et chercher à sentir la contraction des scalènes (figure 11-13).
Figure 11-12 |
Figure 11-13 |
3. Palper le plus grand volume possible des scalènes dans le triangle postérieur du cou, entre le SCM, le trapèze supérieur, l’élévateur de la scapula et la clavicule. Pour mieux palper les scalènes, penser à faire une pression glissée palpatoire perpendiculairement à la direction des fibres des muscles.
4. Une fois les scalènes repérés, demander au patient de les relâcher, puis les palper pour évaluer leur tension de repos.
Figure 11-11. |
Vue antérieure des scalènes. À droite, on voit les trois scalènes ; à gauche, on voit le scalène postérieur et le scalène moyen estompé. |
1. Prendre des inspirations brèves et rapides exige une contraction des scalènes pour faire une inhalation en élevant les deux premières côtes afin de réaliser une expansion de la cage thoracique.
2. Il peut être difficile de distinguer les scalènes antérieur, moyen et postérieur les uns des autres. La connaissance de leur localisation et de la direction de leurs fibres aide. Une grande partie du scalène antérieur se trouve en profondeur sous le SCM et ses fibres se dirigent vers C3-C6. Le scalène moyen se situe juste en latéral du scalène antérieur et c’est lui qui tient le plus de place dans le triangle postérieur du cou ; ses fibres se dirigent vers C2-C7. Le scalène postérieur est le plus difficile à palper des trois parce qu’il se trouve essentiellement en profondeur sous d’autres muscles. Cherchez à le sentir juste en avant du trapèze et de l’élévateur de la scapula ; ses fibres se dirigent presque horizontalement vers C5-C7.
3. Les insertions des scalènes sur les processus transverses du rachis cervical peuvent être palpées en profondeur sous le SCM si le SCM est d’abord décontracté et détendu. Pour y parvenir, mobilisez passivement la tête et le cou du patient en flexion et inclinaison latérale du même côté. Puis pénétrez lentement en profondeur sous le SCM, en appuyant avec la pulpe de vos doigts en direction des processus transverses du rachis, et cherchez à sentir les insertions des scalènes.
4. Pour faciliter l’accès aux insertions inférieures des scalènes sur les deux premières côtes en arrière de la clavicule, il peut être utile de détendre les scalènes en amenant passivement le cou du patient en inclinaison latérale du côté que l’on palpe. Généralement, cela donne plus d’espace aux doigts palpatoires pour atteindre les deux premières côtes en arrière et en caudal de la clavicule.
5. La palpation des scalènes doit être effectuée prudemment parce que le plexus brachial des nerfs et l’artère subclavière se trouvent entre les scalènes antérieur et moyen (voirfigure 11-1, C, p. 183).
Position alternative de palpation—assise
Figure 11-14. |
Les scalènes peuvent être aisément palpés sur le patient assis. Repérez le bord latéral du chef claviculaire du sternocléidomastoïdien (SCM) comme expliqué en p. 187; puis quittez-le pour les scalènes et suivez les indications pour la palpation des scalènes en décubitus. |
Clé palpatoire : Quitter le SCM en latéral et demander au patient de prendre des inspirations nasales courtes et rapides. |
POINTS GÂCHETTES
1. Les points gâchettes des scalènes sont souvent provoqués ou perpétués par un surmenage aigu ou chronique des muscles (par exemple tousser, respirer difficilement, surtout en raison d’une pathologie respiratoire obstructive chronique) ou par des accidents de véhicule motorisé.
2. Les points gâchettes des scalènes ont tendance à engendrer un syndrome du défilé cervicothoracique (en particulier le syndrome du scalène antérieur, mais ils peuvent aussi contribuer au syndrome costoclaviculaire, provoquant des symptômes neurologiques ou vasculaires dans le membre supérieur), un déficit d’inclinaison latérale et/ou de rotation homolatérale du cou, une compression des racines nerveuses qui participent au nerf thoracique long (qui innerve le muscle dentelé antérieur), un dysfonctionnement articulaire de la première ou de la deuxième côte, ou un sommeil douloureux.
3. Les zones de projection des points gâchettes des scalènes doivent être distinguées de celles des muscles élévateur de la scapula, rhomboïdes, dentelé postérosupérieur, subclavier, supraépineux, infraépineux, petit rond, subscapulaire, grand dorsal, grand rond, deltoïde, coracobrachial, biceps brachial, brachial, triceps brachial, court extenseur radial du carpe, extenseur de l’index et supinateur.
4. Les points gâchettes des scalènes sont souvent diagnostiqués de façon incorrecte comme un syndrome discal cervical, un dysfonctionnement des articulations rachidiennes cervicales, une angine de poitrine (à partir des points gâchettes gauches), un syndrome costocervical, un syndrome du petit pectoral, ou un syndrome du canal carpien.
5. Des points gâchettes associés surviennent fréquemment dans les muscles sternocléidomastoïdien, trapèze supérieur, splénius de la tête, grand pectoral, petit pectoral, deltoïde, triceps brachial, les muscles extenseurs de la partie postérieure de l’avant-bras, et brachial.
Figure 11-15. |
A. Vue antérieure illustrant les points gâchettes courants des scalènes et leur zone de projection correspondante. B. Vue postérieure montrant le reste de la zone de projection. |
ÉTIREMENT DU GROUPE DES SCALÈNES
Figure 11-16. |
Un étirement du groupe des scalènes droits. Le patient fait une extension, une inclinaison latérale gauche et une rotation droite (homolatérale) du cou. Un étirement supplémentaire peut être obtenu en utilisant la main gauche pour mobiliser passivement la tête et le cou plus loin dans cette direction. |
EXTENSION
Corps musculaire inférieur de l’omohyoïdien : le corps musculaire inférieur de l’omohyoïdien est facilement palpable dans le triangle postérieur du cou. Palpez juste en latéral du sternocléidomastoïdien (SCM) et en crânial de la clavicule, en cherchant à sentir les fibres horizontales de l’omohyoïdien, pendant que le patient abaisse la mandibule dans les articulations temporomandibulaires (ATM) contre résistance. Voir p. 197 pour plus d’information sur la palpation de l’omohyoïdien et le reste du groupe des muscles hyoïdiens.
Figure 11-17. |
Vue antérieure de l’omohyoïdien droit. Le SCM a été estompé. |
LONG DU COU ET LONG DE LA TÊTE—DÉCUBITUS
❑ INSERTIONS :
o Long du cou : entre T3 et C1, des processus transverses et de la face antérieure des corps vertébraux en bas, aux processus transverses et à la face antérieure des corps vertébraux en haut
o Long de la tête : des processus transverses de C3-C5 à l’occiput
❑ ACTIONS :
o Long du cou : flexion, inclinaison latérale et rotation controlatérale du cou dans les articulations intervertébrales
o Long de la tête : flexion et inclinaison de la tête et du cou dans les articulations intervertébrales
Position de départ (figure 11-19) :
o Patient en décubitus
o Thérapeute assis à la tête du patient
o Main palpatoire placée juste en médial du muscle sternocléidomastoïdien (SCM)
o Deuxième main sur le front du patient (si vous avez l’intention d’ajouter une résistance)
Étapes palpatoires :
1. Commencer par repérer le bord médial du chef sternal du muscle SCM (voir p. 187) ; le quitter immédiatement en médial vers les muscles longs, à la face antérieure du cou.
2. S’enfoncer doucement et lentement mais fermement en direction de la face antérieure des corps vertébraux du rachis cervical. Remarque : si vous sentez un battement sous vos doigts, vous êtes sur l’artère carotide commune ; écartez-la doucement, ou déplacez légèrement vos doigts d’un côté ou de l’autre, en continuant à vous diriger vers les muscles longs.
3. Pour confirmer que vous êtes sur les muscles longs, demandez au patient de fléchir la tête et le cou dans les articulations intervertébrales en décollant la tête de la table, et cherchez à sentir leur contraction (figure 11-20). Remarque : soulever la tête et le cou en flexion contre pesanteur entraîne habituellement une contraction assez forte des muscles longs. Cependant, si c’est nécessaire, vous pouvez ajouter une résistance avec la deuxième main (comme on le voit sur la figure 11-21).
Figure 11-19 |
Figure 11-20 |
Figure 11-21 |
4. Une fois repérés, faire une glissée palpatoire perpendiculairement aux fibres et palper aussi loin que possible vers le haut et vers le bas.
5. Une fois les muscles longs repérés, demander au patient de les relâcher, puis les palper pour évaluer leur tension de repos.
Figure 11-18. |
Vue antérieure des longs du cou et de la tête. À droite, on voit le long du cou ; à gauche le long de la tête. |
1. La face antérieure du cou présente un certain nombre de structures fragiles ; aussi la palpation de cette région doit-elle être pratiquée prudemment. Quand vous palpez, pénétrez lentement et avec douceur dans le tissu, mais avec une pression suffisamment ferme pour atteindre les muscles longs.
2. Quand on palpe les muscles longs, une précaution particulière concerne le sinus carotidien de l’artère carotide commune, située juste en latéral du rachis. Une pression contre le sinus carotidien peut déclencher un réflexe neurologique qui diminue la pression sanguine.
3. Une autre structure qui exige une palpation prudente est la trachée. Veillez à ne pas exercer une pression excessive contre la trachée pour ne pas provoquer une toux involontaire du patient.
4. Même s’il y a de nombreuses structures fragiles et sensibles à la face antérieure du cou, il ne faut pas pour autant éviter la palpation et le traitement des muscles longs, car ils sont très profitables au patient.
5. Si vous trouvez difficile de distinguer les muscles longs du SCM, demandez à la personne de tourner la tête et le cou du côté que vous palpez ; cela inhibera et détendra le SCM.
6. La musculature des longs du rachis est souvent lésée dans les accidents du coup du lapin.
Position alternative de palpation—assise
POINTS GÂCHETTES
1. Les points gâchettes des muscles longs sont souvent provoqués ou perpétués par un surmenage aigu ou chronique du muscle et par un traumatisme comme le coup du lapin.
2. Les points gâchettes des muscles longs ont tendance à entraîner un mal de gorge, une difficulté à déglutir et une raideur des muscles postérieurs du cou (qui travaillent plus dur pour résister à la tension des muscles longs tendus).
3. Les zones de projection des points gâchettes des muscles longs doivent être distinguées de celles du corps musculaire antérieur du digastrique et du SCM (dues à d’éventuels symptômes laryngés).
4. Les points gâchettes des muscles longs sont souvent diagnostiqués de façon incorrecte comme un mal de gorge.
5. Des points gâchettes associés surviennent souvent dans les muscles cervicaux postérieurs (par exemple trapèze supérieur, semiépineux de la tête).
6. Remarque : les zones de douleur projetée pour les longs du cou et de la tête n’ont pas été clairement cartographiées.
ÉTIREMENT DU LONG DU COU
Figure 11-22. |
Un étirement des muscles longs du cou et de la tête droits. La tête et le cou du patient sont en extension et en inclinaison latérale du côté opposé. |