Chapitre 11
Mobilisations passives du carpe
Introduction
Le poignet traumatique requiert une consolidation obtenue grâce à une immobilisation adéquate. Cette immobilisation induit des défauts de glissement, des rétractions capsulo-ligamentaires et des restrictions des secteurs de mobilité. L’attitude en flexion du poignet est préférentiellement retrouvée ainsi que la limitation en supination. L’articulation médio-carpienne est fréquemment enraidie, limitant la mobilité globale du poignet.
Rappels biomécaniques
La littérature objective le recours à des techniques prenant en compte les éléments de la physiologie articulaire et de la pathologie (fragilité et/ou dégénérescence ligamentaire) [1,2,3,4,6].
La biomécanique du poignet a été décrite par de nombreux auteurs. Taliesnik propose une modélisation du poignet en trois colonnes (centrale, externe et interne). Un socle rigide est constitué par le capitatum, le trapézoïde, le trapèze en dehors et l’hamatum en dedans. Cette rangée présente peu de mobilité. La première rangée s’articule avec ce socle rigide comme un « ménisque » s’adaptant à l’espace restant lors des mouvements (cohérence spatiale du carpe). Le lunatum, qui surmonte la tête du capitatum, représente la colonne de flexion/extension. En dehors, le scaphoïde possède deux points d’amarrage : en haut le ligament radio-scapho-lunatum (souvent fragilisé) et en bas le complexe scapho distal qui l’amarre au trapèze-trapézoïde (renforcé par le tendon du flexor carpis radialis). Il possède une mobilité intrinsèque spécifique et s’oriente selon un axe longitudinal. En dedans, le triquetrum est moins mobile, très amarré au lunatum. Il s’articule avec l’hamatum selon une courbe hélicoïdale lui permettant de réaliser une position de blocage (« closed packed position » de Mac Connail). Sa « descente » sur l’hamatum réalise un vissage que nous devons rechercher dans les techniques de stabilisation interne du carpe.
Mobilité normale des os du carpe
Selon les sujets, nous objectivons une répartition des mobilités de 30° dans la première rangée et de 50° dans la deuxième rangée. La pathologie modifie cette répartition. Par exemple, lors de séquelles de fractures des deux os de l’avant-bras, on retrouve une raideur importante dans l’articulation médio-carpienne. L’objectif sera de restaurer la mobilité entre ces rangées : entre les os eux-mêmes (mobilisation des os au sein d’une même rangée) et entre les rapports première/deuxième rangée [5].

Stay updated, free articles. Join our Telegram channel

Full access? Get Clinical Tree

