10: Le sport en 10 questions

Chapitre 10 Le sport en 10 questions


Besoin de prolonger le bien-être ressenti pendant les vacances, envie de mieux structurer son temps, peur d’être malade ou de vieillir, appétit de contacts sociaux en dehors du travail, nécessité de se libérer du stress, souhait de perdre du poids : mille raisons poussent les patients à « vouloir faire du sport ». Mais quel sport choisir parmi l’ensemble des activités proposées par les associations ou clubs sportifs ?


Cette question qui nous est souvent posée appelle une réponse moins aisée qu’il n’y paraît car elle sous-tend d’autres problématiques inexprimées. Pour donner une réponse pertinente, nul besoin d’explorer les « mille raisons » car il suffit de connaître deux sujets : le patient et le sportif. Pour le sujet-patient, nous sommes en pays de connaissance et la contre-indication à certaines activités va de soi lorsqu’on liste les antécédents ou les pathologies en cours de traitement. Mais quid du sujet-sportif pétri de ses envies, de ses illusions et de ses fantasmes concernant le sport ?


Une meilleure connaissance du sport-loisir permettra d’élargir sa vision et de focaliser l’attention du patient sur des points importants : en répondant par anticipation à 10 questions fondamentales, il sera possible de donner 10 conseils adaptés au sportif en devenir.



Qu’est-ce que le sport ?


Le terme de « sport » a pour racine le mot de vieux français desport qui signifie divertissement, plaisir physique ou de l’esprit qui peut s’apparenter au français moderne déport. Le mot desport est très clair dans les buts de ses activités : il s’agit de déporter ses préoccupations, dans le sens que l’on donne actuellement au mot « loisir ». Loisir est un mot élégant du langage français dont l’origine vient de l’infinitif d’un ancien verbe jadis fort usité, qui ne signifie pas « en loisir », mais « être permis » ; car il vient du latin licere, « être licite ». Au reste, le sens étymologique est conservé dans l’adjectif loisible. Ainsi, de très bonne heure, l’usage populaire a trouvé dans être permis un acheminement au sens détourné d’intervalle de temps où l’on se repose, où l’on fait ce que l’on veut. Les mots sport et loisir sont donc des « déports licites », par opposition au travail dont l’origine gallo-romaine remonte au latin tripalium, qui était un instrument de torture à trois pieds.


En traversant la Manche, desport se mue en sport et évacue de son champ la notion générale de loisirs pour se concentrer sur les seules activités physiques. Le mot sport répond alors à la définition suivante : ensemble des exercices physiques se présentant sous forme de jeux individuels ou collectifs, donnant généralement lieu à compétition, pratiqués en observant certaines règles précises.




Qui pratique une activité sportive ?


Le nombre de sportifs pratiquant de façon régulière un sport, sans être obligatoirement licenciés, se situe aux environs de 30 millions de Français, soit à peu près un Français sur deux, alors qu’il était de 2 millions en 1949. Le nombre de licenciés se situe aux alentours de 9 millions, 60 % des licenciés étant des pratiquants plurisportifs.


L’âge des pratiquants évolue dans le sens d’une augmentation de la durée de la pratique sportive (fig. 10.2). Actuellement 22 % de la population de plus de 60 ans pratique une activité sportive. Dans certaines fédérations, la majorité des licenciés se situe aux deux âges de la vie : chez les enfants et adolescents, et chez les vétérans, les catégories junior, espoir et senior étant les moins nombreuses. À la question : comment pratiquez-vous vos activités sportives ? Les réponses sont : pratique individuelle : 47 %, pratique en club : 44 %, autres (stage, vacances) : 12 %.



Concernant le sexe des pratiquants, vu de manière globale le sport concerne 79 % des hommes et 64 % des femmes mais ces chiffres sont à moduler selon les tranches d’âge : dans la tranche d’âge 25-34   ans, 79 % des femmes et 90 % des hommes pratiquent une activité sportive. Dans la tranche d’âge 65   ans et plus, les chiffres sont respectivement 27 % de femmes et 52 % d’hommes. Il existe aussi une modulation du nombre de femmes et d’hommes selon les sports, certains étant très féminisés1 :





Gestion du temps et activité sportive sont-elles compatibles ?


Une idée très répandue suggère qu’on ne peut pas pratiquer de sport « parce qu’on n’a pas le temps ». En fait, et parfois sans le savoir, la grande majorité des personnes donne du temps au monde sportif au sens large : de manière directe en pratiquant une activité sportive, mais aussi de manière indirecte par exemple en accompagnant les enfants à leur entraînement ou à leur compétition, en étant spectateur d’une manifestation sportive, en achetant des vêtements ou chaussures de sport, ou en regardant la télévision. Pour la télévision, statistiquement, on assiste à un système de vases communicants entre la pratique sportive et culturelle et le fait de regarder la télévision : l’augmentation de l’un se fait au détriment de l’autre. La dépense de temps indirecte, souvent méconnue car passive, pourrait sans trop de difficultés devenir active.


Les arguments les plus évoqués chez les personnes qui ne veulent pas pratiquer d’activité sportive sont : des problèmes de santé mis en avant par 39 % des femmes et 35 % des hommes, ces problèmes sont deux fois plus évoqués chez les femmes sans diplôme (45 %) que chez les diplômées (25 %) ; le manque d’intérêt pour le sport (25 % des hommes et femmes) et les contraintes socioprofessionnelles (15 % hommes et femmes). À ce sujet, une seconde idée très répandue consiste à dire qu’un travail à responsabilité et le fait de s’occuper d’une famille ne laissent plus de temps pour les loisirs comme si le fait d’être célibataire et chômeur facilitait les choses. De fait il n’en est rien car :




Conseil nº 3


Si vous estimez que vous manquez de temps pour pratiquer une activité sportive de loisir (fig. 10.3), une des solutions possibles consiste à faire un bilan honnête du temps indirect que vous donnez au sport et à faire marcher les vases communicants pour transformer le temps « passif » en temps « actif », surtout avec la télévision. Si vous êtes un père ou une mère de famille ayant un travail, ne vous sentez pas maudit mais combattez les idées reçues car vous avez plus de chances de pratiquer une activité sportive et culturelle que les autres.




Le sport coûte-il cher ?


Le prix de la pratique sportive dépend de nombreux facteurs tels que le type de sport, le matériel, les vêtements et accessoires, les installations sportives, les trajets, la cotisation, ou encore l’image que l’on veut se donner dans la société. Parmi ces facteurs, le matériel, les vêtements, les installations sportives sont des postes budgétaires importants :



le matériel : en fonction du type de sport choisi, le matériel peut coûter quelques dizaines d’euros (une paire de chaussures de course, une raquette de tennis de table, un maillot de bains) à plusieurs dizaines de milliers d’euros (un voilier [fig. 10.4], un cheval, un avion). Si certains sports sont définitivement réservés à de riches pratiquants (entretien d’une équipe de polo avec chevaux, boxes, vans et personnel), d’autres, qui requièrent aussi des moyens importants, se sont démocratisés grâce à la location ou au prêt de matériel (ski, équitation, voile). En dehors du sport pratiqué, le choix du matériel est très souvent lié à des effets de mode : le prix d’une raquette de tennis ou d’une bicyclette peut varier d’un facteur 10 selon qu’il s’agit ou non d’une marque connue et des matériaux high-tech qui les composent. Si ces choix sont légitimes pour un sportif de haut niveau, ils ne le sont jamais pour un sportif de loisir ;


les vêtements : plus que toute activité, le sport est soumis à la publicité et à la force de vente des marques de vêtement et d’accessoires. Félins bondissants, joueurs de polo, alligators verts, virgules rouges, bandes bicolores, nœuds papillons roses, etc. plombent le budget des sportifs en quête de reconnaissance sociale ou voulant se fondre dans un groupe qui a ses codes vestimentaires, mais là rien à ajouter car nous sommes dans un monde qui ignore la raison raisonnable ;


les installations sportives : les pouvoirs publics, les fédérations, les clubs et les associations sportives ont su tisser en France un réseau suffisamment dense pour que chacun ait une chance raisonnable d’accéder au sport de son choix. En dehors de ces structures publiques, le choix peut être fait de pratiquer dans un club privé, plus sélect, avec des installations plus luxueuses, à un coût en adéquation avec ce que l’on souhaite dépenser…





La pratique d’un sport est-elle réellement bénéfique pour la santé ?


La pratique d’une activité physique et sportive régulière, associée à une hygiène de vie saine, a les effets suivants2 :


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May 29, 2017 | Posted by in RADIOLOGIE | Comments Off on 10: Le sport en 10 questions

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