OBJECTIF

Ce cas est un autre exemple qui montre l’importance d’analyser les films radiographiques sans se fier uniquement au compte-rendu radiologique.

PATIENT(E)

Homme de 76 ans, travailleur manuel, de corpulence moyenne.

ANTÉCÉDENTS

Le patient a subi une chirurgie d’exérèse d’un kyste du genou droit il y a 8 ans. Il prend un traitement antihypertenseur depuis 2 ans.

Il a fait une chute par glissade il y a 42 ans, avec réception sur sa fesse droite.

DOLÉANCES ET SIGNES FONCTIONNELS (fig. 10.1)

Douleurs lombales chroniques et intermittentes depuis un accident de travail survenu il y a 42 ans. Ces douleurs chroniques ne le gênent pas outre mesure, bien qu’il décrive des douleurs à type de « coup de couteau » dans le bas du dos depuis les deux derniers mois. Il n’y a pas de douleurs nocturnes.

Figure 10.1

ÉTIOLOGIE

Glissade et chute il y a 42 ans.

EXAMEN CLINIQUE

L’examen clinique était sans particularités, à part une douleur lombale mineure à la rotation à droite du rachis lombal. La flexion de hanche jambe tendue atteignait 90° à droite et à gauche, sans majoration des douleurs lombales. Les réflexes tendineux aux membres inférieurs étaient normaux, ainsi que le testing moteur (tonus et force musculaires) et les testings sensitifs à la piqûre et proprioceptif.

IMAGERIE

Pas d’imagerie récente disponible.

ORIENTATION CLINIQUE

Bien qu’il n’y ait aucun trouble neurologique au niveau des membres inférieurs, ce patient présente 42 années de douleurs lombales chroniques et intermittentes. Il était donc nécessaire de retrouver une cause à ces douleurs lombales basses, et aussi d’exclure d’autres pathologies comme une usure de la colonne lombale liée à son activité physique.

CONDUITE À TENIR ?

Compte tenu de l’âge du patient, des tests biologiques ont été réalisés par précaution, avec comme résultats : PSA (antigène spécifique de la prostate) à 3,5 ng/ml (N = 0,0–13,1). Le bilan sanguin complet était normal, ainsi que la VS, à 4 mm pour une heure (normale : 2–20).

Des radiographies du rachis lombal en entier ont été réalisées en charge (fig. 10.2A et B) et le compte-rendu du radiologue rapporte : « aspect dégénératif avancé sur tous les étages lombaux, avec aplatissement des disques intervertébraux, et présence de bulles gazeuses dans les espaces intercorporéaux en regard des cinq disques intervertébraux lombaux. Une scoliose lombale convexe à gauche et centrée sur L3 avec une composante rotatoire modérée est associée. Présence de sévères signes de dégénérescence au niveau des articulations zygapophysaires à tous les étages, particulièrement de L3 à S1 ».

Figure 10.2 (A et B) clichés radiographiques de face et de profil du rachis lombal en entier, montrant une dégénérescence discale avancée avec calcification partielle d’un anévrisme aortique abdominal (petites flèches). L5 = 5^e vertèbre lombale. (C et D) TDM en coupe axiale avec injection de produit de contraste montrant un grand anévrisme de l’aorte abdominale (6 × 8 cm) avec un thrombus intraluminal en regard de la paroi à droite (flèche blanche). Remarquer à quel point le spondylophyte lombal (petite flèche noire) est au contact de l’anévrisme sur sa face postérieure, pouvant ainsi entailler la paroi de l’anévrisme et le faire saigner. (D) TDM en coupe axiale montrant que l’anévrisme s’étend à l’origine de l’artère iliaque commune droite dont les diamètres maximaux sont de 2,4 × 2,5 cm (flèche).

Related posts:

2: Protrusion centrale postérieure du disque intervertébral L5–S1 avec retentissement neurologique 28: Évaluation scanographique versus radiographique en position debout de l’inégalité de longueur des membres inférieurs 52: Lésions des tissus mous après un accident de voiture 48: Remplacement par un disque artificiel Charité des disques intervertébraux L4–L5 et L5–S1 dégénératifs 100: Protrusions postérieures des disques intervertébraux T5–T6 et T11–T12 54: Dissection de l’artère vertébrale

Stay updated, free articles. Join our Telegram channel

Join