Chapitre 1 Pathologie et consolidation des fractures
DÉFINITIONS INITIALES
1 Définitions initiales : Fracture : Une fracture est définie par une perte de continuité dans la substance osseuse. Le terme recouvre toute interruption osseuse, allant d’un extrême dans le cas (1) où un os est brisé en plusieurs fragments (fracture plurifragmentaire ou comminutive) à l’autre (2) dans les fractures en cheveux d’ange, ou même microscopiques. Pour le profane, le mot « fracture » implique une lésion bien plus grave qu’une simple cassure de l’os, mais d’un point de vue strictement médical, il n’y a pas de différence entre les termes.
ÉTIOLOGIES DES FRACTURES
7 Étiologies des fractures : Impact direct (a) : Les fractures sont causées par l’application de contraintes qui dépassent la limite de résistance d’un os. Un traumatisme est la cause la plus fréquente. Dans le cas d’un traumatisme direct, un os peut être fracturé en étant frappé par le déplacement ou la chute d’un objet, par exemple une fracture de la phalange distale d’un doigt par un coup de marteau.
DÉNOMINATION DES FRACTURES ET LEUR SIGNIFICATION
13 Dénominations des fractures et leur signification : Fractures en cheveux d’ange (a) : Les fractures en cheveux d’ange résultent d’un traumatisme minimal, c’est-à-dire un traumatisme assez fort pour produire une fracture mais pas assez pour provoquer de déplacement significatif des fragments. De telles fractures peuvent être incomplètes (1) ou complètes (2).
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19 Fractures en bois vert (c) : La réduction d’une fracture en bois vert est facilitée par l’absence de déplacement et par l’intégrité des tissus dans la concavité de la fracture. L’angulation peut être corrigée en maintenant la fracture et en appliquant une pression sur le fragment distal (1 et 2). L’élasticité du périoste peut toutefois mener à une récidive du déplacement angulaire (3). Une attention toute particulière doit donc être apportée à l’immobilisation plâtrée et au suivi.
25 Dans les fractures plurifragmentaires (comminutives), on retrouve plus que deux fragments. La fracture à coin spiroïde (1) est produite par des forces de torsion (t), et la fracture à coin en flexion (2) par un choc direct (a) ou indirect (b). Le fragment (B) est souvent nommé fragment en aile de papillon (à cause de sa forme). Lors d’un traumatisme plus important, une fracture à coins fragmentés (comminutive) (3) se produit. (Toutes ces fractures sont de type B dans la Classification AO [voir plus loin] et leur caractéristique commune est l’existence d’un contact osseux entre les fragments principaux après réduction [4].)
31 Fractures avulsions (b) : Les fractures avulsions peuvent aussi être le résultat d’une traction sur une insertion ligamentaire ou capsulaire ; elles sont souvent le témoin de luxation spontanément réduite (ou momentanée) ; par exemple (1) un traumatisme en abduction forcée peut arracher l’insertion du ligament collatéral ulnaire, avec une réduction spontanée. Une subluxation tardive (2) est fréquente dans ce cas (pouce du gardien de but) et dans d’autres traumatismes, et est plus particulièrement grave lorsqu’il s’agit du rachis.
DÉCRIRE LE NIVEAU D’UNE FRACTURE
37 Décrire le niveau d’une fracture (a) : Les divisions anatomiques d’un os long incluent l’épiphyse (E), la plaque épiphysaire (PE), et la diaphyse ou fût diaphysaire (D). Entre ces deux dernières se situe la métaphyse (M). Une fracture peut être décrite au sein d’une de ces divisions, ou comprenant une région anatomique particulière ; par exemple