Chapitre 1. Introduction à la palpation
Plan du chapitre
Qu’est-ce que la palpation ?2
Objectifs de la palpation : repérage et évaluation, 2
Comment palper ?3
Quand palper ?4
Comment apprendre à palper ?4
Objectifs du chapitre
Après avoir terminé ce chapitre, l’étudiant doit être capable de réaliser les éléments suivants.
1. Définir les concepts-clés du chapitre.
2. Argumenter comment la palpation avec une écoute attentive implique à la fois les mains du thérapeute et son esprit.
3. Définir et argumenter l’importance des deux principaux objectifs de la palpation.
4. Décrire l’importance de bouger lentement quand on palpe.
5. Argumenter l’importance d’exercer une pression adaptée quand on palpe.
6. Discuter l’importance de la barrière tissulaire et son rapport avec la palpation.
7. Argumenter l’importance de la qualité de la palpation.
8. Argumenter l’importance de palper, non seulement pendant l’examen du sujet, mais aussi pendant son traitement.
9. Décrire un exercice à réaliser pour améliorer les compétences palpatoires.
10. Expliquer l’importance d’exercer continuellement ses compétences palpatoires.
Présentation
Remarque : l’information préliminaire sur la palpation contenue dans ce chapitre est suffisante pour permettre au lecteur de palper efficacement les os et les repères osseux du squelette, tels qu’ils sont présentés aux chapitres 7 et 9. Palper les repères squelettiques est relativement aisé, car il s’agit de tissus durs entourés par les nombreux tissus mous du corps ; par conséquent, leurs nombreuses formes, tubercule, diaphyse, fosse, condyle, font saillie au sein des tissus environnants. Mais la palpation des muscles est plus nuancée et plus difficile. C’est la raison pour laquelle, avant de s’essayer à la palpation musculaire telle que la décrivent les chapitre 10, chapitre 11, chapitre 12, chapitre 13, chapitre 14, chapitre 15, chapitre 16, chapitre 17, chapitre 18, chapitre 19 and chapitre 20, il est vivement recommandé de lire le chapitre 2, « L’art et la science de la palpation musculaire ». Le chapitre 2 explore la palpation de façon beaucoup plus approfondie, et propose des méthodes et des indications plus subtiles et plus élaborées, directement applicables à la palpation du muscle.
Qu’est-ce que la palpation ?
La palpation peut se définir de plusieurs manières. Le mot palpation lui-même vient du latin palpatio, qui signifie « toucher ». Cependant, définir la palpation comme un simple toucher est simpliste, car elle recouvre bien davantage. Dans le terme palpation, on ne trouve pas seulement le fait de toucher, mais également l’opération de sentir ou de percevoir ce qui est touché. La palpation implique également l’esprit. Une palpation efficace exige que nous sentions avec notre intelligence autant qu’avec nos doigts. Quand il palpe, le thérapeute devrait se concentrer avec une écoute attentive ; en d’autres termes, il doit être dans ses mains. Tout son savoir anatomique en rapport doit être intégré aux sensations que ses doigts captent sur le corps du patient et envoient à son cerveau. La conscience du thérapeute doit être ouverte aux sensations qui émanent du patient, mais il doit en même temps interpréter ces sensations avec un esprit averti (figure 1-1). Incorporer l’intention consciente dans l’examen et les séances de traitement crée le toucher attentif.
Figure 1-1 |
Un thérapeute peut utiliser plus que ses doigts et ses mains pour toucher et palper le patient. Parfois, l’avant-bras, le coude, ou même les pieds sont utilisés pour toucher le patient. Par principe, quand il sera question du contact du thérapeute avec le patient, ce texte se référera aux doigts ou aux mains.
Objectifs de la palpation : repérage et évaluation
Il y a deux objectifs principaux quand on palpe. La première étape est le repérage de la structure cible. La seconde est l’évaluation de la structure cible.
Le terme de structure cible est souvent utilisé pour désigner la structure corporelle particulière que le thérapeute a l’intention de palper. Quand la structure cible est un muscle ou un groupe musculaire, on l’appelle souvent le muscle cible.
Le premier objectif, et peut-être le principal objectif du praticien de thérapie corporelle débutant, est de localiser la structure cible à palper. Il ne s’agit pas d’une tâche aisée. Simplement toucher les tissus du patient est une chose, parvenir à les toucher en distinguant la structure cible de tous les tissus adjacents est une tout autre affaire. Cela exige que le thérapeute soit capable de repérer toutes les limites de la structure, en crânial, caudal, médial, latéral et même en superficie et en profondeur. Si la structure est superficielle et immédiatement sous la peau, ce sera sans doute relativement facile. De fait, le processus olécrânien de l’ulna ou bien un muscle deltoïde bien développé peuvent être visuellement évidents et repérés sans même toucher le corps du patient. Alors que si la structure cible est située plus profondément dans le corps du patient, la repérer peut devenir un véritable défi.