1 Les situations de gravité sont heureusement rares chez l’enfant, notamment en exercice ambulatoire, mais doivent être reconnues précocement voire, si possible, anticipées. Le risque d’aggravation rapide est d’autant plus important que l’enfant est plus jeune. La décompensation d’une insuffisance respiratoire et/ou circulatoire peut ainsi conduire en quelques minutes à un arrêt cardio-respiratoire. Il convient de garder à l’esprit : • les situations à risque d’aggravation très rapide (par exemple : fièvre dans les deux premiers mois de vie, purpura fébrile extensif) ; • les diagnostics à risque d’erreur (méningite, pneumonie, myocardite, appendicite) ; • les situations à risque d’aggravation ultérieure au domicile pour lesquelles il convient d’informer les parents des éléments de reconnaissance précoce de cette aggravation (diarrhées aiguës et risque de survenue secondaire d’un choc hypovolémique, ou traumatismes crâniens et risque secondaire d’hématomes intracrâniens). Le plan d’interrogatoire visant à évaluer la gravité diffère lorsqu’on est en présence ou non de l’enfant. Les situations d’évaluation de la gravité au téléphone sont permanentes pour les médecins régulateurs des SAMU, mais aussi de plus en plus fréquentes pour les pédiatres, qu’ils exercent en libéral ou à l’hôpital. Cette évaluation de l’urgence à examiner ou non l’enfant, et le conseil téléphonique de façon plus générale, sont à risque élevé d’erreurs. Des précautions minimales sont indispensables, notamment la prise et la conservation de notes comportant les coordonnées de l’appelant, le motif de l’appel, les conseils donnés. Des guides d’aide à l’orientation téléphonique peuvent être utiles. La difficulté de l’interrogatoire téléphonique justifie un interrogatoire structuré où chaque question doit être pertinente. L’objectif unique est de déterminer si l’enfant doit être vu immédiatement, rapidement ou plus tard, et non de réaliser un diagnostic de l’affection. Un plan d’interrogatoire est indispensable pour que les questions viennent immédiatement à l’esprit : le mieux est d’envisager successivement la gravité : 1) du symptôme lui-même, 2) des causes possibles, 3) du terrain. Un exemple est donné lors d’un appel pour fièvre dans la figure 1.1.
Évaluer la gravité
Reconnaître les situations ou diagnostics potentiellement graves
Importance de l’interrogatoire
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