Les grands syndromes

Ils se caractérisent, outre les problèmes dentaires, par des décalages squelettiques dans les trois sens de l’espace, conséquences de troubles de croissance d’origine génétique.

Par exemple, le jeune patient des figures 1.1 et 1.2, âgé de 11 ans, présente une dysostose craniofaciale, la maladie de Crouzon. L’hypoplasie maxillaire rend compte de la rétraction nasomaxillaire, des troubles de l’occlusion dentaire et des troubles respiratoires. Seul un traitement chirurgical associé à une préparation orthodontique permet d’améliorer la situation. Le traitement d’orthopédie dentofaciale ne permet pas de développer le maxillaire de manière suffisante dans les trois sens de l’espace et bien qu’il puisse offrir un alignement dentaire, le décalage osseux est tellement important qu’il reste très insuffisant sur le plan fonctionnel et esthétique. Malgré une certaine efficacité des thérapeutiques orthopédiques, il en est de même pour tous les autres grands syndromes.

Fig. 1.1 Vues exobuccales de face, de profil et axiale montrant l’hypoplasie zygomatique.

Fig. 1.2 Téléradiographie de profil illustrant l’hypoplasie nasomaxillaire.

Décalages squelettiques sagittaux, verticaux et transversaux en fin de croissance

Les décalages squelettiques entraînent naturellement un décalage des arcades dentaires. Même si ces décalages sont limités, le traitement orthodontique ne peut créer que des compensations donc ne satisfait pas à des conditions acceptables d’occlusion et d’esthétique. Il peut créer en outre des troubles occlusaux ou articulaires, car il détruit le peu d’équilibre naturel de ces cas, sans en créer un autre. Par ailleurs, on peut douter de la stabilité de ces résultats même avec des contentions définitives qui de plus peuvent être néfastes au fonctionnement articulaire.

Par exemple, la patiente adulte de la figure 1.3, présentant une latéromandibulie, ne peut pas être traitée par orthopédie dentofaciale en raison de l’importance du décalage et de la quantité de compensation présente.