8. Protection juridique et assurance professionnelle
Les établissements de santé sont tenus de souscrire une assurance qui couvre les actes dommageables des professionnels dans le cadre de leur exercice professionnel.
La seule exception sera celle de la malveillance imputable au professionnel, avec dans ce cas un désengagement de l’assureur et une indemnisation personnelle à effectuer de la part du professionnel.
Hormis cette exception, ce n’est pas la sage-femme qui sera amenée à payer les dommages et intérêts en cas d’engagement de responsabilité, mais bien l’assureur de l’établissement.
La sage-femme qui exerce en libéral se doit de souscrire une assurance professionnelle.
Depuis quelques années, les médias n’ont de cesse de se faire l’écho de l’augmentation des plaintes de patients dans le domaine de la santé. Au quotidien, le principe de responsabilité juridique n’est pas une notion lointaine, chacun étant conscient de la responsabilité des conséquences de ses actes.
Partant de là, une question est sur toutes les lèvres des soignants et notamment sur celles des sages-femmes : est-on dans l’obligation de souscrire une assurance en responsabilité civile professionnelle pour exercer ? Que se passe-t-il si l’on ne souscrit pas une telle assurance et qu’une patiente intente une action en justice ? L’on comprend aisément l’importance de cette question aux yeux des sages-femmes quand on sait les sommes qui peuvent être réclamées en justice au titre de la réparation d’un dommage subi.
Question d’autant plus présente que de nombreux discours incitent les sages-femmes, et de manière plus générale l’ensemble des professionnels de santé, à souscrire des assurances, au nom du « aujourd’hui, plus personne n’est à l’abri d’une plainte », ou encore en évoquant une « loi qui oblige les professionnels de santé à s’assurer ».
Qu’en est-il réellement en matière d’assurance en responsabilité civile professionnelle ? Voici quelques explications pour y voir plus clair.
Pas d’obligation d’assurance pour les sages-femmes sauf dans le cadre du libéral
Pour bien comprendre la réalité des obligations en matière d’assurance, il est nécessaire de faire une distinction fondamentale à ce niveau entre l’exercice de la profession de sage-femme dans le cadre libéral et l’exercice de la profession au sein d’un établissement de santé (qu’il soit public ou privé).
Pour le secteur public, comme pour le secteur privé, la réponse sera la même pour la sage-femme : il n’est pas obligatoire de souscrire une assurance en responsabilité civile professionnelle pour la simple raison que c’est l’employeur qui assume les conséquences juridiques des actes de ses préposés – l’employeur ou, plus exactement, son assureur.
En effet, il est à noter que depuis la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, une obligation d’assurance a été instituée pour tous les établissements de santé publics comme privés.
C’est l’article L. 1142-2 du Code de la santé publique qui nous apporte cette information : « Les professionnels de santé exerçant à titre libéral, les établissements de santé, services de santé et organismes mentionnés à l’article L. 1142-1, et toute autre personne morale autre que l’État, exerçant des activités de prévention, de diagnostic ou de soins […] sont tenus de souscrire une assurance destinée à les garantir pour leur responsabilité civile ou administrative susceptible d’être engagée en raison de dommages subis par des tiers et résultant d’atteintes à la personne, survenant dans le cadre de l’ensemble de cette activité. […] L’assurance des établissements, services et organismes mentionnés au premier alinéa couvre leurs salariés agissant dans la limite de la mission qui leur a été impartie, même si ceux-ci disposent d’une indépendance dans l’exercice de l’art médical. »

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