Chapitre 17 Reconstruction pelvienne dans la chirurgie des exentérations pelviennes
DÉFINITION
Le type d’exérèse et de sacrifice viscéral doit être adapté à la localisation tumorale. La classification actuellement la plus usitée est celle décrite par Magrina. Elle différencie trois groupes d’exentération en fonction des organes du pelvis concernés par l’exérèse (antérieure, postérieure et totale), chacun de ces groupes pouvant correspondre à trois types de chirurgie en fonction de la hauteur par rapport au plan des muscles releveurs de l’anus (figure 17.1).
On peut schématiser cette classification en la scindant en quatre grands types d’interventions pouvant ainsi être planifiées (figures 17.2 à 17.4) :
17.2 Limites d’une exentération antérieure.
D’après Magrina JF, Stanhope CR, Weaver AL. Pelvic exenterations : supralevator, infralevator, and with vulvectomy. Gynecol Oncol 1997 ; 64 : 130-5.
17.3 Limites d’une exentération postérieure.
D’après Magrina JF, Stanhope CR, Weaver AL. Pelvic exenterations : supralevator, infralevator, and with vulvectomy. Gynecol Oncol 1997 ; 64 : 130-5.
17.4 Limites d’une exentération totale. a. Avec périnectomie (type I). b. Sans périnectomie.
D’après Magrina JF, Stanhope CR, Weaver AL. Pelvic exenterations : supralevator, infralevator, and with vulvectomy. Gynecol Oncol 1997 ; 64 : 130-5.
PROBLÈMES POSÉS PAR LA CHIRURGIE D’EXENTÉRATION PELVIENNE
Le risque thrombo-embolique est élevé (le taux de thrombose veineuse profonde est proche de 15 %).
PRINCIPES DE LA RECONSTRUCTION
Les principes de la reconstruction doivent répondre aux trois problèmes majeurs suivants :
EXPÉRIENCE AU CHU DE TOULOUSE
Les complications majeures ont été définies par la nécessité d’une réintervention en urgence.
GLOSSAIRE DES TECHNIQUES DE COMBLEMENT
Différents types de lambeaux sont utilisés en reconstruction vaginale et périnéale.
Lambeau de muscle grand droit de l’abdomen
La première publication concernant le lambeau musculocutané du grand droit pédiculé sur le pédicule épigastrique inférieur, tel que nous l’utilisons, peut être attribuée à Taylor en 1983. Cependant, dès 1974, le muscle grand droit a été utilisé en lambeau libre ou pédiculé, mais son utilisation était marquée par un taux de nécrose trop important (de 50 à 60 % selon les séries). Taylor, lui, avait remarqué que les échecs diminuaient lorsque le lambeau était levé proche de l’ombilic. Il a donc réalisé une étude anatomique sur la vascularisation de la paroi abdominale afin de dessiner un lambeau plus fiable (figure 17.5).
Le lambeau de Taylor répond parfaitement à ce concept, lui conférant ainsi sa grande fiabilité.
Les différents types de palette cutanée
Dessin type lambeau de Taylor
Du fait de l’existence des anastomoses entre les différents réseaux vasculaires et de l’importance des branches périombilicales, Taylor a dessiné son lambeau parallèlement à l’axe des arcs costaux, et selon un axe ombilic–pointe de l’omoplate avec une palette cutanée pouvant s’étendre de la ligne médiane jusqu’au creux axillaire (figure 17.6).
17.6 Dessin de la palette oblique.
D’après Gangloff D, Ferron TG, Garrido I, Fabre.G., Martel. P, Querleu. D, et al. Reconstruction pelvipérinéale. Techniques chirurgicales, Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique, 45-685. 2006 : 21 p.