Pathologie des glandes salivaires

Le terrain, les données de l’anamnèse et de l’examen clinique, et la connaissance des affections les plus fréquentes permettent une approche diagnostique qui oriente les investigations complémentaires.



Données de l’anamnèse





▪ Âge, sexe.


▪ Antécédents locorégionaux (Parotiditeviraleparotidite virale, radiothérapie, traumatisme, sécheresse de la bouche) et généraux (traitements médicaux).


▪ Symptomatologie d’appel : douleurs, tuméfaction…


▪ Ancienneté des signes, début brusque ou progressif, uni- ou bilatéral.


▪ Évolution des signes (répétition lors des repas).


Données de l’examen clinique


À l’inspection, sont appréciés la morphologie de la région, l’état des téguments, la mimique faciale et l’aspect de la Salivesalive.

La palpation exo- et endobuccale est faite conjointement avec l’examen de la salive à l’orifice du conduit excréteur. Les caractères d’une tuméfaction sont notés : volume, consistance, mobilité par rapport à la peau et aux plans profonds. La palpation bidigitale de la joue, notamment dans sa partie postérieure, recherche une tuméfaction du canal excréteur de la parotide dans son trajet prémassetérin. La palpation de toutes les glandes salivaires principales et des aires ganglionnaires cervicales est systématique.

En cas de Tuméfactionparotidiennetuméfaction parotidienne, l’examen clinique cherche à éliminer les pièges tels qu’une hypertrophie de l’apophyse transverse de l’atlas, une hypertrophie du masséter, une tumeur de la branche montante, enfin une adénopathie cervicale haute.

Ainsi, le diagnostic orienté, il faut compléter le bilan par des investigations complémentaires.


Investigations complémentaires



Examens radiographiques


Ils permettent de confirmer le diagnostic.



Radiographie


La radiographie sans préparation recherche un calcul salivaire radio-opaque (OPT, clichés occlusaux) à différencier des Phlébolithephlébolithes ou d’une Adénopathiecalcifiéeadénopathie calcifiée.


Sialographie


La Sialographiesialographie (en l’absence de contre-indication dont l’allergie aux produits iodés) peut être indiquée pour objectiver un calcul radiotransparent ou préciser son siège. Elle permet d’étudier la valeur fonctionnelle de la glande.

Elle présente un réel intérêt pour le diagnostic des lésions inflammatoires non tumorales des glandes salivaires principales : Parotiditeparotidites, Syndromede Gougerot-SjögrenGougerot-Sjögren (syndrome de)syndrome de Gougerot-Sjögren (présence de sialectasies et dilatation des gros canaux excréteurs), Sialosesialose (système canalaire normal ou canaux très fins en périphérie).


IRM


L’IRM permet de réaliser un bilan précis dans les processus tumoraux : siège de la tumeur par rapport aux structures glandulaires, formes multiples ou bilatérales, adénopathies satellites et éventuelles extensions périneurales et aux parties molles. Cet examen peut orienter le diagnostic étiologique grâce aux séquences multiples employées actuellement : T1, T2, saturation de graisse, injection de gadolinium ou séquences de diffusion.


TDM


La TDM n’est utilisée qu’en cas de contre-indication de l’IRM (pacemaker, prothèse de hanche, de genoux ou d’épaule, voire claustrophobie). L’étude de la tumeur est très souvent artefactée par les obturations dentaires et ne donnent pas les résultats escomptés.


Sialendoscopie


La Sialendoscopiesialendoscopie, dernier né des examens des glandes salivaires, permet la visualisation directe du système canalaire excréteur et peut dans certain cas conduire à l’ablation de calcul.




Parotidites



Parotidites virales



Parotidite ourlienne=oreillons


Elle est la plus fréquente des affections salivaires selon le classement de l’OMS.


Étiologie épidémiologique


L’agent causal est un Paramyxovirusparamyxovirus transmis par contact direct (gouttelettes de salive). L’infection se manifeste surtout par de petites épidémies en fin d’hiver ou au printemps.


Clinique


La parotidite ourlienne de la deuxième enfance est de loin la plus fréquente.

Le début est insidieux : après une période d’incubation silencieuse de 21 jours, survenue d’un « malaise fébrile » associé, parfois, à une Otalgieotalgie unilatérale. À ce stade, on peut noter une rougeur et une turgescence de l’orifice du canal excréteur de la parotide. Ces éléments joints à une fréquente céphaléeCéphalée doivent orienter le diagnostic, d’autant que l’on retrouve un contage et l’absence d’antécédent ourlien. La mise en évidence d’une douleur provoquée aux Points de Rillietpoints de Rilliet en périphérie de la glande (articulation temporo-mandibulaire, mastoïde, angle mandibulaire) confirme le diagnostic. Il faut alors isoler l’enfant à ce stade de contagiosité extrême et lui faire garder la chambre.

Mais, c’est le plus souvent à la phase d’état (24 à 48 heures plus tard) que le diagnostic est fait : apparition de la Tuméfactionparotidiennetuméfaction parotidienne qui se bilatéralise en 1 à 2 jours, recouverte d’une peau tendue, luisante, chaude et de coloration normale. La palpation, douloureuse, donne une sensation de godet élastique.


Signes d’accompagnement


Douleur spontanée, sourde, prétragienne ; adénopathie sous-maxillaire ; stomatite autour de l’orifice du canal excréteur de la parotide (salive claire) ; le syndrome général est habituellement atténué.


Diagnostic positif


Il est souvent évident, parfois confirmé par les examens biologiques : lymphocytose, Hyperamylasémiehyperamylasémie (inconstante). Les réactions sérologiques, visant à apprécier l’augmentation du taux des anticorps, donnent des résultats positifs dès le 20e jour après le contage.



Autres parotidites virales


Beaucoup plus rares, elles ne doivent pas être méconnues : Coxsackie A, Myxovirus influenzae, échovirus.


Parotidite aiguë bactérienne


Il s’agit d’une maladie fréquente chez les enfants à partir de 1 an et très souvent en rapport avec des foyers infectieux ORL (amygdalites, otites). Elle est plus rare chez les adultes et peut se voir dans un contexte clinique particulier : baisse d’immunité (SIDA), Hyposialiehyposialie ou Asialieasialie des patients déshydratés, cachectiques ou diabétiques mal équilibrés.


Clinique


On distingue deux phases :


▪ le stade initial caractérisé par une discrète tuméfaction sensible de la parotide, associée à des douleurs spontanées modérées et à un Trismustrismus léger. L’orifice du canal excréteur de la parotide est rouge et turgescent. Le massage parotidien laisse sourdre parfois du pus. À ce stade, un traitement antibiotique permet d’éviter le passage à la parotidite suppurée ;


▪ la parotidite suppurée : les Otalgieotalgies sont exacerbées par la mastication. On peut parfois noter une atteinte de l’état général assez marquée, avec une fièvre à 39 °C. La déformation parotidienne est unilatérale. La palpation, douloureuse, révèle la présence d’un œdème et entraîne l’issue de pus à l’orifice du canal excréteur de la parotide (si possible prélèvement pour examen bactériologique et antibiogramme). L’échographie et les clichés radiographiques standard éliminent une Lithiaselithiase. Un facteur favorisant (diabète mal équilibré, Sidasida) peut être évoqué.


Évolution


Elle est habituellement favorable sous traitement médical.



Parotidites chroniques bactériennes



De l’adulte


Elles peuvent succéder à une forme aiguë ou sont parfois secondaires à une étiologie canalaire (mégacanaux), à un Syndromede Gougerot-SjögrenGougerot-Sjögren (syndrome de)syndrome de Gougerot-Sjögren. Une Lithiasesalivairelithiase salivaire doit être recherchée.

La symptomatologie se résume à la suppuration salivaire uni- ou bilatérale, parfois intermittente, associée à des tuméfactions parotidiennes prolongées.

L’échographie montre une destruction parenchymateuse avec sclérose et des dilatations canalaires. Très souvent apparaissent de fines calcifications sous forme d’hyper-échos sans rapport avec des lithiases mais qui sont le signes de l’infection chronique parenchymateuse.

Le traitement est différent suivant l’étiologie en cause : sialogogues, rééquilibration hydrique, antibiothérapie, lavages des canaux à l’aide de solution iodée huileuse. Les indications chirurgicales sont extrêmement limitées (exérèse de la glande).

May 5, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on Pathologie des glandes salivaires

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