Adénopathies cervico-faciales

Définition : on parle d’adénopathie en présence d’une hypertrophie d’un ganglion lymphatique (ou nœud lymphatique) supérieure à un centimètre de grand axe.


Rappel (voir figure 4.10, p. 97)

Aires lymphatiques cervico-faciales de la face : ganglions géniens, parotidiens, sous-mentonniers et sub-mandibulaires.

Aires lymphatiques cervico-faciales du cou :

– région antérieure : chaîne jugulaire antérieure ;

– région latérale du cou : chaîne jugulaire interne, chaîne spinale, chaîne cervicale transverse ;

– région postérieure du cou : ganglions occipitaux et mastoïdiens.


Adénopathies cervico-faciales aiguës



Étiologies virales


Les adénopathies sont classiquement multiples et bilatérales, fermes, sensibles et non adhérentes.

Infections rhinopharyngées banales : adénovirus, échovirus, VRS…

Mononucléose infectieuse (EBV) : elles accompagnent une angine, voire une splénomégalie. Il faut rechercher un rash à l’ampicilline. Le diagnostic est fait par TestMNIMNI test ou par le sérodiagnostic de Paul-Bunnell-DavidsonSérodiagnosticde Paul-Bunnell-DavidsonPaul-Bunnell-Davidson (sérodiagnostic de).

Rubéole : s’associent un exanthème, des arthralgies. Le diagnostic repose sur la sérologie, l’absence de vaccination doit être prise en compte.

Maladie de Kawasaki : à craindre chez le jeune enfant. Les adénopathies s’accompagnent d’une fièvre rénitente, d’un énanthème bucco-pharyngé et d’un exanthème polymorphe du tronc. Des lésions des extrémités peuvent comporter un érythème de la paume et de la plante des pieds, un œdème induré et douloureux des mains et des pieds, une desquamation du bout des doigts. Le risque principal est l’apparition d’anévrysme des coronaires, justifiant l’hospitalisation à la phase initiale. La biologie aspécifique, retrouve une hyperleucocytose à neutrophiles, une élévation des plaquettes, une augmentation de la VS et de la CRP. La thrombocytose et la VS restent élevées jusqu’à 3 mois, le syndrome de Kawasaki peut ainsi être exclu si le syndrome s’est normalisé après une semaine. Le traitement comporte un bolus de gammaglobulines 2 g/kg, ainsi que de l’aspirine 100 mg/kg/j jusqu’à disparition de la fièvre, puis 10 mg/kg/j jusqu’à normalisation des plaquettes et de la VS.


Étiologies bactériennes


Les adénites inflammatoires à pyogènes banals présentent plusieurs stades évolutifs :


Adéniteaiguë non suppuréeadénites aiguës non suppurées : ganglion lymphatique augmenté de volume, restant mobile sur les plans profonds ; absence de signes généraux ;


Adénitesuppuréeadénites suppurées : le centre de l’adénopathie se ramollit, la douleur est pulsatile ; présence de signes généraux (fièvre, asthénie) ;


Adénophlegmonadénophlegmon ou Cellulitecellulite : extension de l’infection au tissu conjonctif ou cellulaire avoisinant.

L’examen clinique doit rechercher la lésion causale qui est à traiter (infection cutanée, pharyngée ou de la muqueuse buccale, dentaire).

En cas de collection, un drainage chirurgical est indiqué.


Adénopathies cervico-faciales chroniques


Définition : adénopathie persistante plus de 3 semaines ; le diagnostic étiologique est souvent beaucoup plus difficile.


Diagnostic positif


Il faut confirmer le diagnostic d’adénopathie et se méfier des autres diagnostics différentiels. On élimine ainsi selon la localisation :


▪ région génienne : un kyste sébacé ;


▪ région parotidienneTumeurparotidienne : une tumeur parotidienne ;


▪ régions sous-mentonnière et sub-mandibulaire : un Kystedermoïdekyste dermoïde ; une tumeur de la glande sub-mandibulaire, une sub-mandibulite chronique, une Cellulitecellulite chronique ;


▪ région antérieure du cou : un kyste du tractus thyréoglosseKystedu tractus thyréoglosse ;


▪ région latérale du cou : un Kystecongénitalkyste congénital, un anévrysme carotidien, un paragangliome, un neurinome du X.


May 5, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on Adénopathies cervico-faciales

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