38. Médicaments en Hépato-Gastroentérologie
MÉDICAMENTS DE L’ESTOMAC
LES DIGESTIFS SALINS ET AROMATIQUES
• Le bicarbonate de sodium ou carbonate acide de sodium est une poudre blanche, de saveur alcaline, employée à petites doses (0,50 à 2g) comme stimulant de la sécrétion gastrique. Il sert aussi au traitement des acidoses sous forme de soluté injectable à 14 p. mille (500 à 1 000mL par voie intraveineuse).
• L’association sulfate-phosphate et bicarbonate de sodium se retrouve dans un certain nombre de spécialités (Normogastryl).
• Les eaux minérales bicarbonatées peuvent être également eupeptiques (eaux de Vichy, de Saint-Nectaire, de Royat…).
• On peut également avoir recours à des médicaments citratés : Citrocholine…
• Les digestifs aromatiques augmentent la sécrétion gastrique et stimulent l’appétit. Ce sont les préparations à base de noix vomique (le principe actif en est la strychnine), de gentiane et de quinquina, et de diverses autres plantes aromatiques (fenouil, poivre, safran, romarin…).
LES MÉDICAMENTS ANTI-ULCÉREUX
L’ulcère gastro-duodénal est une affection multifactorielle chronique évoluant par poussées. Une bactérie présente dans l’estomac, Helicobacter pylori, joue un rôle majeur dans l’ulcérogénèse, en association avec une hypersécrétion d’acide gastrique. Le traitement est essentiellement basé sur l’utilisation d’antisécrétoires et l’éradication d’Helicobacter pylori.
■ Le traitement antisécrétoire par les inhibiteurs de la pompe à protons (Mopral, Inipompe, Inexium).
Ce sont les plus efficaces dans le reflux gastro-œsophagien avec cicatrisation de 90 % des cas d’ulcère et suppression de la douleur.
■ Le traitement antisécrétoire par les antagonistes des récepteurs H2 à l’histamine ou anti-H2
• La ranitidine (Azantac, Raniplex) – Elle permet une cicatrisation des lésions d’œsophagites dans la moitié des cas, après 2 mois de traitement.
• La cimétidine (Tagamet) – Elle est utilisée dans les ulcères gastroduodénaux, les ulcères œsophagiens, le syndrome de Zollinger-Ellison aux doses quotidiennes de 1g par voie orale. Les effets secondaires sont faits d’épisodes confusionnels, diarrhées, gynécomastie, tachycardie. Elle potentialise l’effet des antivitamines K, de la phénytoïne, des benzodiazépines et de la théophylline.
■ Les antibiotiques
— Helicobacter pylori est un germe présent dans l’estomac, sous la couche de mucus. 100 % des ulcéreux duodénaux et 70 % des ulcéreux gastriques hébergent le germe sur leur muqueuse antrale. H. pylori est un facteur important de rechute des ulcères, et son rôle est possible dans le cancer gastrique. L’éradication passe par les antibiotiques avec une trithérapie constituée d’amoxicilline + clarithromycine (Zeclar) + un antisécrétoire gastrique pendant 2 semaines. Les récidives passent alors de 80 % à 5 %. Toutes les personnes infectées par le germe (30 % de la population) ont une gastrite mais toutes n’ont pas un ulcère.
■ Les autres traitements
• Les anti-acides. Ils neutralisent l’acidité gastrique (Maalox, Supralox). Des associations d’anti-acides et de substances absorbantes sont également utilisées (Gélusil).
• Les pansements gastriques. Ils réalisent un revêtement de la muqueuse gastro-intestinale de manière à la protéger.
– Les sels d’aluminium. Ils sont utilisés à une posologie quotidienne moyenne de 6 à 9g (Phosphalugel). Comme ils sont constipants, ils sont souvent associés à des sels de magnésium qui, étant laxatifs, évitent les effets sur le transit intestinal (Actapulgite, Gastropulgite, Maalox, Mucipulgite, Polysilane, Smecta). La prise prolongée de sels d’aluminium, à l’exception du phosphate d’aluminium, entraîne des risques d’ostéoporose par carence en phosphates car ceux-ci sont insolubilisés et éliminés par les matières fécales.
– Le sucralfate (Ulcar, Kéal). C’est un mélange de saccharose et de sulfate d’aluminium pris avant les repas qui forme une barrière protectrice sur l’ulcère gastrique ou duodénal.
MÉDICAMENTS DE L’INTESTIN
LES LAXATIFS
Les laxatifs provoquent l’accélération du transit intestinal et l’évacuation des selles. Tous entraînent en cas de prise régulière, une irritation chronique de l’intestin, surtout avec la phénolphtaléine pouvant aboutir à une colopathie grave. Leur utilisation est rarement justifiée, pourtant leur vente est très importante.