15. Maladies des muqueuses
APHTES ET APHTOSES
Un aphte commun est une ulcération peu profonde, arrondie ou ovalaire, de 3 à 10 mm de diamètre. Son fond est lisse, gris ou jaunâtre, couleur « beurre frais », à bordure rouge franc (figure 15-1). Les aphtes sont douloureux au moindre contact et cette douleur peut parfois gêner l’alimentation, l’hygiène buccale, voire même l’élocution ; les aphtes linguaux sont particulièrement pénibles.
Figure 15-1 |
Les aphtes peuvent siéger sur toute la muqueuse buccale : langue, sillons sous-linguaux et plancher de la bouche. Ils surviennent par poussées de fréquence variable.
Il n’y a pas de fièvre ni d’autre manifestation générale ; on note parfois des adénopathies cervicales sensibles.
Formes cliniques
Par rapport à la forme commune qui représente 80 à 90 % de tous les aphtes, les « aphtes géants » ont les caractéristiques suivantes : grande taille (plus de 10 mm), ulcération profonde à bords creusés à pic, habituellement en faible nombre, douleur intense, durée prolongée à plusieurs semaines, perte de substance ou synéchies cicatricielles. « L’aphtose miliaire » désigne une éruption d’aphtes innombrables (pouvant dépasser la centaine), de 1 à 3 mm, disséminés sur l’ensemble de la muqueuse buccale.
Évolution générale
L’évolution de la forme commune des aphtes, appelée aphtose buccale récidivante, est très variable : certains sujets n’ont que de rares aphtes, d’autres subissent de véritables poussées subintrantes. On ne connaît pas de facteur régulièrement déclenchant de ces poussées, mais parfois les traumatismes (aliments durs), les stress en général, peuvent être incriminés.
Traitement
Il est rare que l’on puisse agir sur une cause précise d’aphte (neutropénie qui entraîne des ulcérations aphtoïdes, autre maladie sous-jacente [voir l’encadré page suivante]).
Faute de connaître leur cause, on est réduit à traiter les aphtes avec des moyens symptomatiques assez peu efficaces, et dépourvus d’action préventive. Il est probablement avisé de déconseiller les aliments pouvant occasionner des microtraumatismes de la muqueuse : noix et autres fruits secs, croûte du pain ; en période de poussée, les aliments acides et/ou piquants sont mal supportés.