Les thymorégulateurs

8. Les thymorégulateurs

Candice Blondeau and Manuel Bouvard



Comment définir les thymorégulateurs? S’agit-il de substances capables uniquement d’induire le retour à l’euthymie? Ou bien est-il nécessaire qu’elles assurent également le maintien de cet état? Quatres effets principaux peuvent être identifiés: antimaniaque, antidépresseur, préventif des rechutes maniaques et préventif des rechutes dépressives. Définir les thymorégulateurs par la présence de ces 4 effets, dans au moins deux études randomisées contre placebo, reviendrait à définir une classe sans médicaments [36].

Pendant de nombreuses années, le lithium est resté le seul représentant de la classe des thymorégulateurs. Il est d’abord recommandé pour ses effets antidépresseurs par Carl Lange en 1894. Puis Cade, en 1949, décrit ses effets antimaniaques. Dans les années soixante, Hertigan et Baastrup rapportent son effet préventif dans la «psychose maniacodépressive». Enfin, en 1987, l’utilisation du lithium dans cette indication se précise avec la définition par Schou des fourchettes thérapeutiques des taux sériques. Parallèlement, après l’élargissement des indications de la carbamazépine, jusque-là réservée aux cas résistants de troubles de l’humeur, et l’arrivée du valproate, les propriétés thymorégulatrices de chaque nouvel antiépileptique sont évaluées [2]. Par ailleurs, depuis quelques années, la notion de régulation de l’humeur est également évoquée pour une autre classe médicamenteuse: les antipsychotiques (pour revue [18]). Enfin, des traitements non médicamenteux, dont les sismothérapies, sont utilisées pour leurs propriétés thymorégulatrices. Ces deux questions ne seront pas développées dans cet article.


PROPRIÉTÉS CHIMIQUES ET CLASSIFICATION DES SUBSTANCES

Les thymorégulateurs sont utilisés depuis plusieurs décennies dans le traitement des troubles bipolaires de l’humeur. Pourtant toutes ces substances ont d’autres domaines d’efficacité, et devraient plus être définies par leur mode d’action que par un aspect parcellaire de leur utilisation clinique [34].


CLASSIFICATION DES SUBSTANCES

Les deux classes principales de thymorégulateurs sont représentées par les sels de lithium et les anticonvulsivants.


Lithium

Il est utilisé sous la forme de carbonate de lithium (Teralithe®) ou de gluconate de lithium (Neurolithium®), respectivement en comprimés bisécables (250mg et LP 400mg avec 6,8 ou 10,8mEq de lithium métal) ou en gouttes (ampoules de 5 ou 10ml avec 4,95 ou 9,9mmol de lithium métal). Le lithium [Li+] appartient au groupe I des métaux alcalins. La plupart de ses effets seraient liés à ses propriétés chimiques d’ion+, et notamment à la modification de la distribution du sodium, du magnésium ou du calcium qu’il pourrait mimer. Les seules cibles directes du lithium semblent être la glycogen-synthase Kinase 3 et les inositol phosphatases [31].


Anticonvulsivants

La classe des anticonvulsivants comprend la carbamazépine et l’oxcarbazépine, l’acide valproïque et ses apparentés, et les nouveaux anticonvulsivants comme la lamotrigine, le topiramate… La carbamazépine (Tegretol®) est prescrite soit en comprimé (200, LP 200 et LP 400mg), soit en suspension buvable (100mg/5ml). Elle a une structure tricyclique qui lui permet un large champ d’action biochimique sauf celle de bloquer la recapture des monoamines. L’oxcarbazépine (Trileptal® 150, 300 et 600mg) appartient à la même classe de médicaments que la carbamazépine. Le valpromide, ou Depamide® (300mg), et le divalproate de sodium, ou Depakote® (250 et 500mg), sont tous les deux métabolisés en acide valproïque. L’acide valproïque est un acide gras qui agit surtout en bloquant les canaux sodiques et en modulant le système GABAergique. La lamotrigine (Lamictal®) est disponible en trois dosages (25, 50 et 100mg); les deux premiers sont réservés à l’instauration du traitement. La lamotrigine a une structure phényltriazinique qui bloque les canaux sodiques et les récepteurs 5HT3. Enfin, le topiramate (Epitomax® 15, 25, 50, 100 et 200mg) est un sulfamate fructuopyranosique qui bloque les canaux sodiques et AMPA/kaïnate.


PHARMACODYNAMIE: LES MÉCANISMES D’ACTION DU LITHIUM ET DES ANTICONVULSIVANTS

Ces substances agissent à plusieurs niveaux de la transmission nerveuse: la libération des neurotransmetteurs, leur métabolisme, la dépolarisation membranaire, et les phénomènes de transduction. Chacun de ces mécanismes repose sur une action directe (cibles moléculaires) ou indirecte. Les propriétés chimiques des substances thymorégulatrices sont donc à l’origine de leurs principaux mécanismes d’action: effet direct sur les neuromédiateurs, effet stabilisateur de membrane, inhibition des systèmes de transduction et effet antikindling. Ces deux derniers effets seraient communs au lithium et aux anticonvulsivants [34]. Ils pourraient ainsi être impliqués dans la thymorégulation. Cependant, à l’heure actuelle, tous ces mécanismes, rapportés brièvement ci-dessous, ne sont pas clairement élucidés et leurs rôles respectifs dans les différents effets cliniques, et notamment thymorégulateur, restent controversés.


Action directe sur les neuromédiateurs centraux

Les systèmes sérotoninergique et noradrénergique seraient les cibles principales des régulateurs de l’humeur. Le lithium augmente la libération de sérotonine et diminue le nombre de récepteurs hippocampiques (5HT1 et 5HT2) disponibles [31]. Cet effet «prosérotoninergique» du lithium pourrait expliquer ses actions antiagressives et antidépressives. D’autre part, la plupart des thymorégulateurs facilitent l’activité inhibitrice de l’acide γ-aminobutyrique ou GABA (entrée d’ions chlore). C’est l’action principale de l’acide valproïque qui agit par effet GABA indirect, c’est-à-dire par inhibition de la GABA α-cétoglutarate transaminase. Enfin, les thymorégulateurs semblent avoir un effet neuroprotecteur par diminution de l’activité excitatrice glutamatergique [33].


Effet stabilisateur de membrane

L’effet stabilisateur de membrane est probablement l’un des principaux mécanismes à visée antiépileptique des anticonvulsivants. Il est aussi un des mécanismes d’action du lithium [31]. Il passe par la modification des canaux sodiques voltagedépendants et de l’activation de la pompe Na+/K+-ATPase. Cette action est associée au blocage des canaux calciques et potassiques avec modification de leurs taux périmembranaires [33].


Modulation des systèmes de transduction

Les régulateurs de l’humeur ont également un effet sur les systèmes de second messager. D’une part, certains thymorégulateurs agiraient indirectement au niveau du système d’adénylate cyclase (qui est sous la dépendance de protéines G régulatrices et dont le second messager est l’AMPc) [31]. D’autre part, l’inhibition du système des polyphosphoïnositides (qui est calcium-dépendant et dont le second messager est l’inositol-triphosphate [IP3]) pourrait être un mécanisme d’action commun à l’ensemble des substances régulant l’humeur. Dans le cas du lithium, cet effet ne serait pas lié uniquement à son entrée en compétition avec le calcium au niveau des sites calciques, mais aussi à son activité inhibitrice directe des inositol (monoet polyphosphate) phosphatases, provoquant ainsi une déplétion en IP3 [17]. Ces modifications de transduction semblent avoir un effet sur la croissance neuritique [4].


Effet antikindling

Le kindling, ou développement progressif de proche en proche de crises électriques, est un modèle de genèse de crises convulsives dans l’épilepsie. Or, l’induction, par stimulations électriques répétées, de crises au niveau de l’amygdale semble paradoxalement être anticonvulsivantes, par un effet «antikindling». Par ailleurs, il a été montré que la carbamazépine inhibe également le kindling amygdalien. Cet effet pourrait être à l’origine de son action à la fois antiépileptique mais aussi thymorégulatrice. Ainsi, Post fait l’hypothèse que l’effet antikindling dans les noyaux amygdaliens serait à la base de la régulation émotionnelle, par évitement de l’embrasement du système limbique [32].


PHARMACOCINÉTIQUE DU LITHIUM ET DES ANTICONVULSIVANTS

Cette partie reprend les modalités de l’absorption, du métabolisme et de l’excrétion des principaux thymorégulateurs.


Lithium

Administré per os, il est rapidement absorbé avec une biodisponibilité proche de 100%. Le lithium ne se lie pas aux protéines plasmatiques. Son volume de distribution est modéré, environ 1l/kg. Le pic sérique de lithium est atteint en 1h à 1h 30, et en 4h pour la libération prolongée. Il n’est pas métabolisé. Il est donc directement éliminé par voie rénale, où il est en compétition avec le sodium. Sa demi-vie est de 20 à 24h. L’équilibre plasmatique est atteint en 5 à 7 j. La lithiémie peut être réalisée 5 j après l’initiation ou le changement de dose pour la forme à 250mg, et 7 j après pour la forme à libération prolongée [23].


Carbamazépine et oxcarbazépine

Elle est administrée per os et absorbée lentement (absorption meilleure pendant le repas). Elle a une biodisponibilité d’environ 80%. Elle se lie fortement aux protéines (75%) et son volume de distribution est modéré (1l/kg). Son taux plasmatique atteint son pic en 2 à 8h et son équilibre après 2 à 4 j. Son métabolisme hépatique, médié principalement par le cytochrome P3A3/4, est important puisque seulement 3% sont excrétés sous forme inchangée, par voie urinaire. Son principal métabolite, le 10,11époxide, est actif. La carbamazépine a un effet inducteur enzymatique puissant notamment par le biais de ce cytochrome. Cet effet est maximal après 1 mois de traitement et est à l’origine de nombreuses interactions médicamenteuses. Ainsi, sa propre demi-vie passe de 24 à 8h par auto-induction, au bout de 2 à 4 semaines de traitement [23]. L’oxcarbazépine est métabolisée en son principe actif, le DMH (dérivé monohydroxy). La demi-vie du DMH, de 8 à 11h, nécessite une prescription en deux à trois prises.


Valpromide et divalproate de sodium

Administrés per os, ils sont bien absorbés. Leur biodisponibilité est proche de 100% et leur liaison protéique autour de 80 à 90%. Leur volume de distribution est faible (0,1l/kg). Ils sont convertis tous les deux en acide valproïque, dont le métabolisme est hépatique et l’élimination rénale. Il existe trois voies métaboliques principales: glycuroconjugaison, β-oxydation mitochondriale et oxydation dépendante du cytochrome P450. La demi-vie des métabolites est de 8 à 17h. Ces traitements sont à l’origine de nombreuses interactions médicamenteuses du fait de leur effet inhibiteur enzymatique [23].


Autres thymorégulateurs

La lamotrigine a une biodisponibilité de 98%, est liée à 55% aux protéines plasmatiques et a un volume de distribution modéré. Sa demi-vie est de 28h. Elle est doublée en cas d’association à l’acide valproïque. Son métabolisme est basé sur la glycuroconjugaison et son excrétion est urinaire. Le topiramate a une biodisponibilité de 80%, est lié à 15% aux protéines plasmatiques et a un volume de distribution modéré. Il atteint son pic plasmatique après 1 à 4h. Sa demi-vie de 24h est allongée en cas d’insuffisance rénale, puisqu’il est éliminé dans les urines, pour 70% sous forme inchangée [23].


INDICATIONS

De nombreuses études ont permis de montrer l’effet des thymorégulateurs dans le traitement des troubles de l’humeur chez l’adulte (pour revue [3]). En revanche, chez l’enfant et l’adolescent, il existe peu d’études, dont la plupart sont d’ailleurs réalisées en ouvert. Enfin, il est important de souligner que les thymorégulateurs sont aussi prescrits, chez l’enfant et l’adolescent, dans d’autres troubles neuropsychiatriques.


RAPPEL SUR LES INDICATIONS DES THYMORÉGULATEURS CHEZ L’ADULTE


Troubles bipolaires de l’humeur

Le traitement des troubles bipolaires est marqué depuis quelques années par l’émergence de nouveaux anticonvulsivants dont les effets thymorégulateurs restent incertains. Gabapentine, prégabaline et tiagabine ne semblent pas être supérieurs au placebo dans le traitement des troubles de l’humeur, alors que le levetiracétam, l’oxcarbazépine, la phénytoïne, le topiramate et le zonisamide donnent des résultats prometteurs [41]. Cependant, des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer ces observations. C’est pourquoi seule l’action des principaux thymorégulateurs est résumée ici chez l’adulte puis chez l’enfant, pour le traitement ou la prévention des différents épisodes thymiques.


Traitement des épisodes thymiques

Il existe plusieurs syndromes thymiques d’expression symptomatique différente:


— les épisodes dépressifs majeurs ou EDM (symptômes dépressifs dont au moins humeur dépressive et/ou perte d’intérêt, de plaisir);


— les épisodes maniaques (humeur euphorique, labile, irritable, dysphorique);


— l’hypomanie (peu de retentissement, pas d’hospitalisation);


— les états mixtes (symptômes maniaques et dépressifs simultanés);


— les cycles rapides (plus de quatre cycles par an), ultrarapides (cycles de quelques semaines ou quelques jours) et ultradiens (plusieurs cycles par jour) [7].

Le tableau 8.1 est une synthèse de l’efficacité, chez l’adulte, des régulateurs de l’humeur sur chaque type d’épisode [3].





























Tableau 8.1 — Efficacité chez l’adulte des thymorégulateurs dans le traitement des principaux épisodes thymiques
+essai randomisé contre placebo ou substance active;
0pas d’effet;
?pas d’étude contrôlée.
Effet curatif Lithium Valproate/divalproex Carbamazépine Lamotrigine
Manie + + + ?
Dépression + ? 0 +


Traitement du trouble de l’humeur: prophylaxie des rechutes et récidives

Trois types de troubles de l’humeur peuvent être définis:


— le trouble bipolaire de type 1 (présence d’au moins un épisode maniaque);


— le trouble bipolaire de type 2 (présence d’au moins un épisode hypomaniaque);


— le trouble bipolaire de type 3 dans les cas de virage sous substance (antidépresseurs, corticoïdes, psychostimulants…) [7].

Après un épisode maniaque, la moitié des sujets rechutent dans les 2 ans et seulement 10% ne présentent aucune rechute au cours de leur vie. Le risque élevé de rechute (0,4 épisode par an en moyenne) est un argument en faveur de la prescription d’un traitement préventif, dès le premier épisode thymique. Le lithium est le traitement de première intention, notamment dans les troubles bipolaires de type I avec des épisodes «classiques». Les anticonvulsivants semblent au contraire indiqués si l’évolutivité du trouble de l’humeur est importante (avec un âge de début précoce), si le trouble est comorbide (avec des pathologies somatiques ou psychiatriques) et enfin en cas de résistance, d’inobservance ou d’intolérance au lithium. Le tableau 8.2 résume l’efficacité des principaux thymorégulateurs dans la prévention des rechutes thymiques chez les adultes souffrant de trouble bipolaire [3].





































Tableau 8.2 — Efficacité chez l’adulte des thymorégulateurs dans la prévention des principaux épisodes thymiques
+essai randomisé contre placebo ou substance active;
±études contradictoires;
0pas d’effet;
?pas d’étude contrôlée.
Prophylaxie Lithium Valproate/divalproex Carbamazépine Lamotrigine
Manie + ± ± 0
Dépression + ± 0 +
Cycles rapides ? ? ? +


Autres indications neuropsychiatriques chez l’adulte

En ce qui concerne les autres troubles de l’humeur, les thymorégulateurs sont utilisés pour le traitement et la prévention des épisodes thymiques dans les troubles schizoaffectifs[9] ou bien peuvent être proposés (sels de lithium) chez l’adulte pour potentialiser des thérapeutiques antidépressives dans les dépressions résistantes[6]. Ils sont également une alternative médicamenteuse, dans le cadre de prises en charge plurithérapeutiques, pour des troubles souvent associés à des symptômes thymiques, tels que les troubles de la personnalité borderline[20], les abus et/ou dépendance aux substances[25], les retards mentaux[27]… ou bien dans le cadre de pathologies neurologiques comme l’épilepsie, les migraines[34]


INDICATIONS DES THYMORÉGULATEURS CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT


Autorisations de mise sur le marché

Bien que largement utilisés chez l’adulte, les thymorégulateurs n’ont pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le trouble bipolaire avant l’âge de 15 ans. En effet, la carbamazépine, l’oxcarbazépine, le valproate de sodium et la lamotrigine ont une AMM chez l’enfant uniquement pour leur indication antiépileptique. La carbamazépine peut être prescrite à visée antiépileptique avant l’âge de 3 ans. Dans ce cas, sa posologie ne dépassera pas 200mg par jour. De même, la prescription d’oxcarbazépine est autorisée à partir de l’âge de 6 ans à visée antiépileptique. En revanche, parmi les apparentés de l’acide valproïque, seule la Depakine® est autorisée chez l’enfant. Elle peut être ainsi prescrite comme antiépileptique chez le nourrisson. Enfin, l’utilisation de la lamotrigine est autorisée chez l’adulte et l’enfant de plus de 12 ans souffrant d’épilepsie. En ce qui concerne la prescription du lithium, elle n’est autorisée qu’à partir de 16 ans en France (13 ans aux États-Unis par la Food and Drug Administration [FDA]).


Traitement des troubles bipolaires chez l’enfant et l’adolescent

Le diagnostic des troubles bipolaires précoces se heurte souvent à la dimension affective développementale qui existe chez l’enfant et l’adolescent. Pourtant, 20 à 40% des adultes décrivent un début de leur trouble dans l’enfance. Les particularités cliniques du trouble à cet âge participent à la complexité de son diagnostic. En effet, il s’agit, plus souvent que chez l’adulte, d’épisodes brefs et répétés avec une humeur fréquemment labile ou mixte [24]. Plusieurs publications montrent l’intérêt de leur prescription dans cette indication dès l’enfance, à la fois dans le traitement des épisodes thymiques et dans la prévention des récurrences [8]. Cependant, il existe très peu d’études contrôlées contre placebo (pour revue [28, 39]). Trois études principales concernent l’effet à court terme des thymorégulateurs en monothérapie dans le trouble bipolaire précoce non comorbide. La première est une étude multicentrique en ouvert qui a permis de montrer une efficacité du divalproate dans le traitement des épisodes maniaques [40]. Dans la deuxième, une amélioration de 73% et une rémission de 53% des épisodes mixtes sont obtenues sous divalproate [29]. Enfin, dans la dernière étude, les effets antimaniaques de trois thymorégulateurs, lithium, divalproate et carbamazépine, sont comparés en ouvert. Les taux de réponse retrouvés sont respectivement de 38, 53 et 38%. Ensuite, l’effet prophylactique du lithium est comparé à celui du divalproate, dans une étude en double insu réalisée sur 18 mois chez des sujets initialement traités par ces deux molécules. Aucune différence n’a été montré entre ces deux molécules concernant le délai avant la rechute ou l’interruption du traitement [13]. Enfin, une étude en double insu contre placebo, menée par Geller et al. [14], permet de conclure à une efficacité supérieure du lithium chez des adolescents présentant un trouble bipolaire comorbide avec un syndrome de dépendance. D’autres études concernent des associations entre un traitement thymorégulateur et un autre régulateur de l’humeur [12, 26], ou un antipsychotique [10, 30]. Un plus grand nombre d’études contrôlées semble nécessaire afin d’établir des stratégies thérapeutiques efficaces et bien tolérées pour le traitement des troubles bipolaires de l’enfant et l’adolescent.

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Jul 6, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on Les thymorégulateurs

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