15. Le contrôle du médicament et des autres produits de santé
I. Contrôle à l’officine
La responsabilité du pharmacien praticien est différemment engagée suivant la catégorie de médicaments qu’il délivre (ou qu’il détient). On distingue les médicaments magistraux et officinaux d’une part, les spécialités d’autre part.
A. Cas des médicaments magistraux et officinaux
Le pharmacien a l’obligation de délivrer un médicament magistral conforme à la prescription médicale et un médicament officinal, ou apparenté (produit officinal divisé), conforme à la formule de la Pharmacopée. Sa responsabilité porte sur la nature, la qualité et le dosage du médicament.
Le médicament magistral, et éventuellement l’officinal, sont préparés par le pharmacien, ou sous sa surveillance directe. Si celui-ci s’est assuré de la qualité des matières premières utilisées (substances actives, excipients et adjuvants), il peut garantir ce médicament qu’il a mis en forme lui-même « faite selon l’art », FSA écrivait-on sur l’ordonnance (voir annexe 2).
En ce qui concerne un produit officinal divisé de provenance industrielle, le pharmacien qui le réceptionne doit avoir l’assurance qu’il a été fabriqué selon les prescriptions de la Pharmacopée européenne ou française.
Ces deux éventualités posent sensiblement les mêmes problèmes. Comment peut-on être sûr de la conformité des matières premières ou du produit fini ?
Mises à part des situations exceptionnelles, le pharmacien d’officine ne peut pas disposer d’un laboratoire de contrôle normalement équipé pour effectuer, par exemple, l’ensemble des essais de la Pharmacopée européenne ou française.
Il choisit alors, le plus souvent, de s’approvisionner en matières premières et en préparations officinales auprès d’un établissement pharmaceutique, avec l’assurance que celles-ci ont été contrôlées et sont conformes aux normes de la Pharmacopée (voir annexe 1).
Mais il peut se produire des incidents de manutention ou d’étiquetage au cours des répartitions et des transvasements. Pour éviter les erreurs aux conséquences tragiques, il est capital que le pharmacien contrôle au moins l’identité de ce qu’il reçoit.
Dans ce but, il doit s’être exercé à ce qu’on appelle les « reconnaissances », qui consistent à faire la diagnose d’un produit par l’examen de ses caractères organoleptiques (aspect, couleur, saveur), et en utilisant quelques essais physiques très simples (solubilité dans l’eau, essai à la flamme d’une allumette, etc.).
Il doit, par ailleurs, pouvoir mettre en œuvre des méthodes de diagnose chimique rapide qui font appel à un matériel limité (voir annexe 1).